Opus d’une belle série publiée au milieu des années 80, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié cette odyssée contemporaine.
Il était une fois…
U Boote se propose de retracer l’histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale dans les mers, en particulier la très méconnue bataille de l’Atlantique (qui est un prolongement de la bataille d’Angleterre). Lutte sous-marine effrénée dès l’année 41, et ce jusqu’à la fin de 1944, c’est tout un pan de la WWII que Tigre connaissait mal qui fut à ma portée.
Critique de La Seconde Guerre mondiale : U Boote
Hé hé. Tigre a retrouvé tout un vieux tas de bandes dessinées cachées sous son antique collection de Charlie Mensuel, dont une demi-douzaine de titres de Pierre Dupuis, qui avait notamment versé dans l’érotisme. De cul il n’est point question ici, mais de guerre. Et la plus connue du XXème siècle.
Dupuis a voulu mêler de grande cartes stratégiques (le fameux « trou noir » justifie une belle carte de l’Atlantique) avec de fréquents zooms sur la vie des sous-mariniers. A cela on peut ajouter quelques récits poignants sur les difficultés rencontrées par les équipages, il ne fallait pas être claustrophobe dans ce métier. Pour une fois chez Dupuis, le lecteur sera content de remarquer que l’auteur / illustrateur s’est cantonné au théâtre d’opérations du monde sous-marin, que ce soit dans l’Atlantique, la méditerranée (avec quelques liens vers d’autres albums de l’auteur) ou même le Pacifique.
Quant aux illustrations, la ligne claire franco-belge est toujours au garde à vous. Que ce soient des bâtiments submersibles, insubmersibles en théorie (je parle autant des navires militaires que civils), voire des avions, le père Dupuis maîtrise correctement son sujet et livre des croquis dignes d’un livre d’histoire miliaire. Sur les protagonistes, difficile de ne pas reconnaître les ceux bien connus (Churchill, le vilain Hitler, le très éthique Dönitz, etc.) ou songer à Buck Danny en voyant tous ces avions et bâtiments marins guerroyer dans tous les sens.
En guise de conclusion, faut avouer que cette saga est toujours aussi réjouissante. Et dans cet opus encore plus que les autres, le texte occupe une place prépondérante. Du vieux daron porté sur l’Histoire au cancre de collégien qui veut apprendre sans se fouler, tous peuvent trouver leur compte dans ce lointain (dans l’espace) épisode de la Seconde Guerre mondiale.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les erreurs stratégiques de l’Allemagne nazie sont, une fois de plus, pointées du doigt. Et là il s’agit d’un aspect de cette guère qui reste relativement méconnu, on peut apprendre un tas d’anecdotes. Le nombre de tonnes (en centaines de milliers) coulé chaque trimestre par les U Boote, ces chiffres mis en relation par rapport à la production des Alliés en terme de tonnages, ou encore la taille des forces en présence. D’ailleurs le gros Adolf a commis une bourde (une de plus) monumentale en décidant d’éparpiller la flotte sous-marine dans trois théâtres d’opération. Avec en sus les radars U.S. et anglais plus performants, ce fut presque une séance de tir aux pigeons.
De façon encore plus prononcée, la dureté de la guerre et certaines conventions guerrières sont ici abordées. Il est souvent question du sort de populations civiles lorsque les sous-marins ont connement torpillé un bâtiment qui n’a rien de militaire. Et entre les boches qui accueillent (parfois à reculons) des dizaines de naufragés et un avion amerloque qui décide de bombarder le sous-marin, y’a pas un camp pour rattraper l’autre. A signale, en fin de BD, l’amiral Horzbach qui refuse d’embarquer un dignitaire nazi (un chef de la Gestapo) et jette le trésor de guerre du criminel en pleine flotte.
…à rapprocher de :
– De Dupuis, il y a en tout dix BD sur la Seconde Guerre mondiale (hélas Tigre en a que six en sa possession). Les voici dans l’ordre : Blitzkrieg, Dunkerque, La Bataille d’Angleterre, La Résistance, Moscou, Stalingrad, Vers la victoire, Afrika Korps, Banzaï!, Forteresses volantes et enfin Overlord.
– Sinon, pour un gros pavé complet et édifiant, le très sachant Antony Beevor et sa Seconde Guerre mondiale forcent le respect.
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