VO : Mannen som log. Lu il y a quelque temps, et le souvenir que j’en garde est plus que périssable. Je crois même avoir été incapable de terminer cette interminable enquête (au sujet d’u double meurtre et d’un homme trop parfait) d’une déconcertante platitude. Ce n’est pas nul certes, hélas ma patience n’était pas au beau fixe lors de la lecture.
Il était une fois…
Dans une petite ville, Gustav Torstensson est méchamment assassiné sur la route. Le fils de la victime, Sten Torstensson, fait appel au commissaire Wallander pour découvrir le coupable. Sauf que le comico déprime sévère à Ystad et n’est pas très chaud pour une nouvelle enquête. Mais le décès suspect du fiston (le moins que l’on puisse dire, étant tué par balle) va changer la donne. Kurt Wallander, piqué par la curiosité, décide de voir ce qu’il se trame.
Critique de L’homme qui souriait
Mankell fait des polars en général corrects, toutefois à côté d’autres auteurs (même scandinaves), L’homme qui souriait m’a profondément ennuyé. Pourtant le style passe bien et l’aération du bouquin permet de ne pas bailler. Néanmoins c’est définitivement trop lourd, le lecteur est trimballé au gré des fausses pistes et révélations que le héros découvre, tout ceci est trop rondement mené pour être captivant.
Pour faire simple, Wallander (qui n’est pas à la fête) remarque rapidement que son ami clamsé (l’avocat) s’occupait des affaires d’un homme extrêmement riche qui a l’air bien sous tout rapport. Sauf que ce mec a bâti sa fortune [attention SPOIL] en vendant les organes des personnes qu’il fait assassiner. En rajoutant une sombre histoire de paradis fiscaux, franchement l’intrigue ne déplace pas des montagnes. [Fin SPOIL].
De fil en aiguille, le flic décortique les sombres affaires de celui qu’on soupçonne, du moins je serai incapable de dire comment. J’ai juste, par curiosité, lu les derniers chapitres, et c’est plus débile que prévu : Wallander semble parvenir à stopper le méchant qui s’apprêtait à filer par la voix des airs…en jetant un tracteur sur la piste de décollage devant l’avion. Génial.
En conclusion, sûrement pas le premier Mankell avec lequel commencer. Même le titre est lourd, puisque si un homme souriait, c’est qu’il ne le fait plus désormais – ayant été confondu par Wallander.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le doute. Le début de ce titre présente un héros complètement largué, dépressif comme pas permis et profondément paumé dans un monde qu’il ne comprend plus. Bref, Wallander s’apprête à démissionner. Une sorte d’abandon, alors que dans ce genre de métier présenter une lettre de dém’ est plutôt rare – d’habitude, on se tire une balle. Le coup de fouet qui remettra le triste sire sur les rails sera un mélange d’égo piqué et d’amitié – rien de très original il faut avouer.
Enfin, l’auteur scandinave nous présente un antagoniste tout en froideur, une caricature de faux semblant comme on en trouve dans les mauvais James Bond – il y en a peu ceci dit. Car Harderberg semble être une vraie perle, un richissime individu qui a tout du Bruce Wayne : lâchant une part non négligeable de ses tunes pour des bonnes œuvres, souriant au possible, forcément c’est louche. C’est sans doute le problème de ce polar : se doutant de l’identité du vilain, le lecteur peu curieux ne sera pas tenté d’en savoir plus.
…à rapprocher de :
– De cet auteur, une douzaine de romans . Autant mieux commencer par les premiers, toutefois ne comptez pas sur Le Tigre pour vous dire lesquels. Tea bag (un one-shot) est pas mal, n’hésitez pas à le lire. Sombre.
– Dans la littérature « nordique », je préfère nettement Arnaldur Indridasson. Y’en a plein sur ce blog, faites-vous plaisir (ici ou là par exemple).
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : DodécaTora, Chap.NP : 12 auteurs nordiques de polars | Quand Le Tigre Lit
Je l’avais lu, happé par la vague scandinave qui déferla sur le polar voila quelques années, il m’avais paru long (et chiant également soyons loyal).
Je n’ai pas le moindre souvenir de quoi l’on y cause ! Même le résumé félinesque peine à éveiller une réminiscence de cette histoire, bluffant ces auteurs nordiques interchangeables.
J’ai eu aussi du mal à replonger dedans – 15 minutes, douche comprise. L’auteur nordique accuse ce que j’appelle « l’indolente contemplation scandinave », avec des péripéties qui s’agglomèrent telle plusieurs ensembles d’une étagère d’un vendeur de meuble bleu & jaune.
Merci sinon, ça me donne une idée : faire un DDC sur « 12 polars venus du nord ». Faut que je note tout ça.