VO : Second chance. Lorsque cinq amies sont au beau milieu d’une affaire extrêmement grave, elles vont devoir se serrer les coudes [intro nulle, désolé, surtout que ce roman est excellent]. Rythme fort soutenu, serial murder qui met bien la pression là où il faut, Patterson maîtrise son sujet tel un doctorant. Sans prise de tête avec un suspense bien foutu.
Il était une fois
Dans les dernières aventures, l’héroïne principale (qui est flic) venait de perdre son petit ami dans des circonstances assez navrantes. Lindsay n’a même pas le temps de se remettre de ses émotions que deux assassinats surviennent dans sa juridiction. Une pure dégueulasserie puisque les victimes sont gamine et une gentille vioque. Très vite, nos amies du club trouvent que ça pue la guerre des gangs. Parviendront-elles à rattraper le(s) coupable(s), sachant qu’autour d’elles ça tombe comme des criquets un soir de grande sécheresse ?
Critique de 2nde chance
Après un premier opus de bonne facture, Le Tigre a naturellement cherché à savoir si ça allait durer. Souvent, un changement d’éditeur comme c’est le cas ici n’augure rien de bon. Mais pas ici car Seconde chance est presque parfait, autant que je me souvienne j’ai pu le survoler, avec une joyeuse félicité de surcroît.
A titre de reminder, les femmes qui peuplent l’œuvre ont fondé, officieusement, une assoce genre rotary club, sauf qu’au lieu de se lécher la cramouille pendant que leurs époux comparent la date à partir de laquelle ils n’ont plus vu leurs zizis en pissant, elles utilisent leurs complémentarités (une flic, une substitut, une journaliste, etc.) pour trouver les méchants. Ici, leur cas est particulièrement retors dans la mesure où les meurtres (des officiels comme le supérieure de la policière) ne semblent suivre aucune logique : est-ce l’organisation criminelle nommée « Chimère » ou un tireur isolé ?
Ce qui est bon avec l’auteur est la présentation qu’il a choisie : je vous jure, les chapitres ne dépassent pas 4 pages, du jamais vu ! Le lecteur parcourra les pages tel le spectateur d’une série à succès au rythme suffisamment calibré pour ne pas donner envie de refermer le roman. Avancées de l’enquête, menus tracas personnels (il est question d’un père absent qui pointe le bout de son nez), quelques zooms (entendez : flashbacks) sur certaines personnes, James Patterson a une notion du dosage qui force le respect.
Comme le sémillant félin le répète souvent, c’est le genre de romans où il fait bon commencer par le premier opus. Car les protagonistes femelles ne sont guère présentées, comme si l’Amerloque voulait que vous les achetiez tous – d’où le volume de ses ventes. Et c’est bien dommage parce que Le Tigre suppute qu’il y a du déchet dans la saga – pour le peu que j’ai lu, ça n’est heureusement pas arrivé.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Au premier abord, le motif de ces tueries paraît être fondé sur des considérations ethniques. Discrimination et racisme s’introduisent alors dans l’intrigue dès lors que la communauté noire de Frisco. La petite à peine adolescente qui sort de l’église locale et qui se fait trucider, y’a de quoi être révolté et appeler au crime avec circonstances aggravantes non ? C’est notamment pourquoi le « Club » se penche plus particulièrement sur l’affaire. Sauf qu’avec James P., ce n’est jamais aussi évident.
En fait, c’est bien plus simple (limite décevant d’ailleurs) que ça. Il s’agit d’une bête histoire de revanche. Quand ce sont d’autres personnes qui gobent subitement (et pas subtilement, car y’a du sniper dans l’air) leur certificat de naissance, il faut s’intéresser au passé des victimes. [Attention SPOIL] Les nouveaux indices mènent à un ancien flicard pas très net qui en a pris plein la gueule, toutefois c’est son gosse qui fait justice à sa place. Le gamin qu’on sort en fin d’intrigue d’un chapeau magique, j’ai moyennement apprécié. [Fin SPOIL]
…à rapprocher de :
Il faut savoir que le gros Patterson a tiré comme un gueudin sur la corde à numéros, car après cet opus il y a bien une douzaine (oui, tu lis bien : 12 !) titres de cet acabit: Premier à mourir, Terreur au troisième degré, gnagnagna (je me suis arrêté là).
– Sinon, de Patterson, Le Tigre s’est mieux régalé avec sa saga d’Alex Cross (dont certains ont été adaptés en films), par exemple Des nouvelles de Mary.
– Il faut savoir que Patterson écrit également des bouquins pour ados. Suis tombé dessus par erreur, avec MAX (en lien), la grosse erreur de casting tigresque.
– La fin (avec petit massacre estudiantin en perspective) rappelle furieusement Vierge de cuir, de ce bon Joe R. Lansdale. Une autre valeur sûre.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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