VO : The Third Eye. Sous-titre : L’initiation secrète d’un enfant-moine au Tibet. Lu il y a très longtemps, voici peut-être la raison de l’orientalisme assumé du Tigre qui a a été amené par ce court texte à sérieusement cogiter sur les croyances. Si le statut de l’auteur prête largement à contestation, il faut lire cet essai avec un esprit bienveillant et ouvert. Sinon c’est la cata.
De quoi parle Le troisième oeil, et comment ?
Tuesday Lambsang Rampa, qui es-tu donc ? Cyril Henry Hoskiins de son vrai nom et Anglais de son état (bien plus grave), ne semble pas avoir posé le pied au Tibet. Il excipe donc d’une mystérieuse réincarnation justifiant ses dires pour le moins extravagants. Fabuleux destin ou canular éhonté ? Tigre applique le doute pascalien pour cet individu qui a un certain talent pour créer une histoire presque crédible et au demeurant assez belle.
En effet, pour quelque chose qui a été écrit dans les années 50, on se surprend à le relire sans déceler de grosses rides dans la structure du texte. Rampa nous conte son enfance, et comment à sept ans on l’a destiné à étudier dans une lamaserie (un temple rempli de moines tibétains bouffant des galettes peu ragoutantes et buvant du lait de yak) où il a fait des étincelles. Car le petit Lobsang (le nom qu’on lui attribue) est très doué, et entre ses capacités cognitives extraordinaires et les contrôles de connaissances (enfermé quelques jours dans une cage en bois), il invite le lecteur à croire que l’être humain est capable de grandes choses.
Le style est si limpide que c’en devient désarmant. On ne saura jamais faire la différence entre le vrai du faux, et aux sceptiques il rétorquera qu’au Tibet il paraît tout aussi magique de tourner un robinet et voir de l’eau claire en sortir. Quoiqu’il en soit, ce témoignage pourra en bouleverser plus d’un.
Enfin, si je n’ai pas classifié Le Troisième Œil en fiction, c’est pour de triviales raisons : cette catégorie est assez remplie comme cela et l’élévation de l’esprit proposée par l’auteur mérite qu’on aborde son texte comme une vérité, du moins la sienne. Parfois digne d’un ésotérisme de bonne femme certes, mais à l’époque ça a légitimement eu son petit succès.
Ce que Le Tigre a retenu
Le fameux « troisième œil », qu’est-ce donc ? C’est une compétence, chez certains individus qui ont reçu l’entraînement adéquat, de lire dans les gens grâce à l’aura qu’ils dégagent. En fait Lobsang Rampa a tendance à frustrer Le Tigre puisqu’il acquiert cette capacité à la suite d’une opération où on lui fore une partie du crâne. Et là, abracadabra, il voit l’aura des personnes face à lui ! Un tel est en colère, un autre malade, telle femme est enceinte, notre héros voit tout. Un peu léger comme explication.
Et cette très utile aptitude sera utilisée lors des premières négociations entre le Dalaï Lama et les vilains maoïstes. Lobsang aurait été caché derrière un paravent lorsque les émissaires chinois venaient rendre des visites de courtoisie à la lamaserie. Ces derniers, à l’aura rouge de violence (pas parce qu’ils sont communistes, ne nous égarons point), avaient dès le début des intentions peu nobles vis-à-vis du Tibet. Ce que Rampa aurait bien évidemment deviné, la suite on la connaît.
…à rapprocher de :
– Tintin au Tibet est totalement indiqué dans le cadre de cet essai. Lévitation, apparition d’un yéti, à se demander si Hergé ne se serait légèrement inspiré de Rampa.
– Chez le même éditeur, j’avais bien aimé Le guerrier pacifique de Dan Millman. La suite, Le voyage sacré du guerrier pacifique, moins.
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