« Salut mon minet ! J’adore ton univers, tu envoies du lourd et sais tourner la métaphore autour de ta petite personne. Je me demandais si tu pouvais m’indiquer quelques romans (illustrés ou non) qui t’ont particulièrement ému à cause de la présence de tes congénères. Bibis. Signé : une fan anonyme (hi hi, tu sais pas qui). PS : pense à prendre le pain ce soir ».
Douze livres où le tigre est roi
A la seconde où j’ai eu l’idée de faire un site qui révolutionnera le petit univers des blogs de lecteurs, je savais que je recenserai, un beau jour, quelques bouquins relatifs aux tigres. Comme j’ai expliqué ma relation particulière à ce majestueux félin (en lien, si ça vous intéresse), il fallait donner quelques exemples.
Dans l’ensemble, l’image associé au tigre est toujours celle de la puissance (naturellement et, modestement), souvent de la sauvagerie et de la violence (l’Homme a commencé, attention), et parfois de la victime à cause de sa position de super-prédateur. Quoiqu’il en soit, on voit bien que les écrivains, miroirs de l’inconscient de la populace, voient en un félidé un égal de l’Homme concernant sa place dans la chaîne alimentaire. Supprimez l’Humanité, et d’ici deux siècles les félins auront pris le pouvoir. Period.
Voici donc une douzaine de titres que j’ai achetés uniquement parce qu’il était question de cet animal. Pour l’ensemble, je ne le regrette pas. Attention, ce billet ne saurait être confondu avec celui (en lien)qui traite des ouvrages possédant le terme « tigre » dans leur titre, ce qui n’a rien à voir.
Tora ! Tora ! Tora ! (x4)
1/ John Vaillant – Le Tigre : une histoire de survie dans ta taïga
Mon petit coup de cœur personnel, roman/essai que n’importe quel lecteur curieux se doit de commencer une fois dans sa vie. Le fameux tigre est un animal unique sévissant en Primorie, région de Russie. Après avoir tué un homme, le bestiau est pourchassé par Iouri Trouch, qui appartient à la « section tigre ». Roman d’aventure, essai écologique nous alertant des menaces sur la faune et la flore d’une somptueuse région, c’est tout simplement incontournable.
2/ Yann Martel – L’histoire de Pi
Depuis qu’on en a fait un film (dont je parle rapidement ici), le roman s’est découvert une seconde jeunesse bien méritée. Le petit Patel, à la suite d’un naufrage, sera dans un radeau pendant de longues semaines en présence d’un solide tigre. Péripéties inventées ou incroyable aventure personnelle ? Tout renvoie à la religion, et le besoin d’avoir des histoires fantastiques pour sublimer la très glauque réalité.
3/ Rudyard Kipling – Le Livre de la jungle
Avec un « L » majuscule, comme pour la Bible. Bon, on connaît tous cette foutue histoire, surtout grâce aux bons soins de Disney qui nous a gratifié d’un dessin animé assez marquant. Presque un poncif, le vilain méchant de Mowgli est Shere Khan, un tigre du Bengale. Comme par hasard, alors que l’homme est infiniment plus dangereux qu’un félin et que ce dernier ne semble se défendre que parce que les hommes le pourchassent. Intolérable injustice.
4/ Colleen Houck – Tiger’s curse
Une jolie pépée (Kelsey il me semble) qui s’occupe d’un tigre blanc ; ledit animal dont la liberté est rachetée ; la femme qui veut rester avec lui tellement il est chou ; le tigre qui est un humain affublé d’une malédiction du genre La Belle et la Bête,… voui, c’est pour moi ça ! Puis j’ai vu la gueule de l’écrivaine. Je n’aime pas dire cela, mais là ça m’a vacciné (pas à cause de sa taille, plutôt son air néo-bovidé qui annonce à qui est destinée la saga).
5/ Ahn Soo-Gil – Tigre
Difficile d’affirmer, eu égard le titre, que j’ai découvert ce manga par le pur des hasards. En suivant une famille de félidés, puis un individu tigresque dans son quotidien fait de violence, c’est un presque régal si on oublie quelques planches un peu trop oniriques. A signaler que l’auteur est coréen, et non japonais (Japon, tu n’as pas le monopole du manga).
6/ Alan Alexander Milne – Winnie l’ourson
Il faut savoir que l’obèse ours passant son temps à bouffer des litrons de miel est sorti de l’imagination d’un Anglais au cours des années 20 – avant d’être honteusement adapté par Disney. Insouciance, bonté, légèreté, les histoires de nos héros n’intéresseront hélas que les plus jeunes. Avoir plus de vingt ans et continuer de lire ceci devrait vous alerter, le diagnostic du syndrome de Peter-Pan est susceptible de s’appliquer. Parmi les protagonistes, vous connaissez tous Tigrou, le gentil félin qui sautille partout, ce qui a pour résultat notoire de saloper en profondeur le potager de Coco Lapin.
7/ Bill Watterson – Calvin & Hobbes
Même moi, pourtant peu porté sur les planches de BDs qu’on peut trouver dans les magazines, ai eu vent de cette série. Car le petit Calvin, gosse plein de ressources, ne serait rien sans son tigre en peluche qui ne prend vie que sous ses yeux. Humour omniprésent, amusantes mais pertinentes critiques du monde contemporain, presque des planches que je tapisserai dans mes WC.
8/ Jim Corbett – Les Mangeurs d’homme de Kumaon
Edward James C., frétillant officier de la couronne Britannique, aimait chasser sur le territoire indien pour aider l’Humanité – c’est-à-dire ne butter que des tigres mangeurs d’hommes. Ensuite, il fut un des premiers Roastbeefs à s’inquiéter de la surexploitation de la jungle, jusqu’à se poser en défendeur des espèces en voie de disparition. Au milieu des années 40, il publie quelques nouvelles sur la chasse aux félins (léopards compris) bouffeurs de chair humaine – notamment la lutte contre un tigre qui avait tranquillement bouffé 400 hommes.
9/ Collectif – The Spectacular Spider-Man
Dans quelques chapitres (fin des années 70) des aventures du jeune niaiseux arachnophile, il faut noter l’apparition d’Hector Ayala, premier superhéros d’origine hispanique et aussi connu sous le glorieux nom de Tigre Blanc. Ce n’est pas un vrai félin, certes. Mais la seconde version du personnage (20 ans après) est une vraie tigresse du Bengale qui s’est transformée en être humain. Pour la petite histoire, ce bandant personnage, après s’être aperçue qu’elle ne pourra jamais gagner le cœur d’Iron Fist, demande à ce qu’on lui ôte toute son humanité. J’aurais pu verser une larme si les illustrations n’étaient pas si mal foutues.
10/ Boucq – Le manifeste du mâle dominant
Préparez-vous à une BD au troisième degré au moins, avec les pétillantes aventures de Jérôme Moucherot j’en ai eu pour mon argent. Documentaire humoristique sur un courtier en assurances dans une jungle pas seulement urbaine, ça fourmille d’ingénieuses idées. A la limite du traité d’éthologie, tous les aspects du grand félin sont traités avec une tendresse et un humour non feints.
11/ Alfred Assollant – [un roman au pif, une chance sur deux]
Enfin un auteur de la seconde période du XIXème siècle ! Alfred a, entre autres, décidé de verser dans la littérature jeunesse, ce qui pour l’époque me paraît assez rare. Or, le personnage récurrent de ses pétillantes aventures n’est rien d’autre que Louison, un tigre accompagnant Corcoran, aventurier au cul bordé de nouilles qui combat Perfide Albion. Avoir vite fait feuilleté quelques uns de ces titres devrait, en tout état de cause, vous vacciner de poursuivre.
12/ Bernard Chèze – Le lapin et le tigre
Finissons ensemble sur une petite gâterie de plaisantin. Un conte chinois illustré que des amis un peu pétés du bulbe ont cru bon de m’offrir, hélas pour eux j’ai adoré – même si le tigre en question a le mauvais rôle. Shorka, puisque c’est son blaze, maîtrise tellement les environs qu’il a décidé que les animaux viendraient à lui pour être mangés. Plus besoin de chasser, ce devrait être le panard pour lui. Mais c’est sans compter la ruse de l’ignoble lapin qui prend la tête de la révolte des gueux autres animaux. Illustrations marrantes et histoire mignonne, que demander de plus ?
Mais aussi :
Je suis à sec, et ai donc besoin de vous tous pour ce DDC. Merci d’avance.
Ping : DodécaTora, Chap.TT : 12 ouvrages avec « tigre » en titre | Quand Le Tigre Lit
Tres bien Le Livre de la Jungle ! On a tous en tete la version gentillette de Disney mais l’originale de Kipling est fabuleuse. Et aussi, un bon livre a lire dans la langue de Shakespear.
PS: sorry pour le clavier QWERTY
Pas de souci pour le clavier, auguste signe d’un lectorat résolument cosmopolite et, dans ce cas, intellectualisant.