A. D. G. a passé quelque temps en Australie au cours de son existence, et ça se sent tellement c’est immersif comme roman. Polar aux limites du fantastique, mais surtout presque un livre de voyage écrit par un Français qui ne manque pas de talent. Un peu long par rapport à l’envergure de l’intrigue toutefois.
Il était une fois…
Dans le bush du nord du pays australien, une étrange créature échappée des cauchemars indigènes a tué cinq hommes assez salement. Débute ainsi une enquête complète menée par des individus hors du commun. Phénomènes météorologiques délirants, légendes et mythes locaux flippants se mélangent aux actes d’une tribu prête à tout pour protéger son territoire contre les blancs (entreprises, police, propriétaires terriens,…).
Critique de Kangouroad movie
Un ouvrage qui a agréablement surpris Le Tigre, en effet il y a un monde entre les A.D.G. des années 80 (et avant) et ce titre. Les précédents, ça ressemble à des romans de gare, quelque chose entre Le Celte et San-Antonio mais en moins bien. Du coup, je pense que seul ce roman vaut finalement le coup, ayant tout personnellement trouvé les autres d’un chiant…
Dans Kangouroad movie, nous suivrons plusieurs protagonistes à la recherche de la vérité : pourquoi ces meurtres, par qui, et quelles sont les motivations de tels forfaits ? une Suissesse (c’est dingue le nombre de « s » dans ce mot…) en mode backpack et qui écarte les jambes plus souvent qu’à son tour, un Allemand qui se dit nazi, et quelques autres confrontés à la magie millénaire d’un peuple assez méconnu.
Il en ressort une œuvre très dépaysante, plutôt bien tournée sur le style malgré le fait que j’ai souvent perdu pied par rapport à l’intrigue. Heureusement c’est bourré de références culturelles plutôt instructives, sans compter les paysages du désert australien qui sont décrits avec une précision et une qualité somme toute correctes. Avec une légère dose d’humour, la lecture sera plutôt fluide.
Pour conclure, ça se voit bien que l’écrivain a du effectuer un long séjour en Océanie et a su en tirer une expérience sympathique qu’il a eue envie de nous restituer. Toutefois il en fait définitivement trop dans ce livre. Le résultat est un certain ennui eu égard les péripéties qui se font attendre, et un dénouement qui ne m’a pas du tout convaincu.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les aborigènes et leur ancestrale culture. L’histoire tourne autour de la civilisation des primo arrivants sur ce continent, et le lecteur en apprendra énormément sur eux. Leur mythologie, leurs dieux, leur cosmologie en fait, tout y est décrit avec une précision scientifique passionnante…ou lassante, suivant ce que vous cherchez.
L’outback australien. Sur des milliers de kilomètres carrés de désert, la marque de l’homme y aussi rare que surprenante : routes vierges bien balisées, la fameuse barrière anti dingos, imaginez l’immensité du paysage qui « prend à la gorge » nos héros. Si vous rajoutez quelques phénomènes surnaturels, le mystère de ce pays est total.
…à rapprocher de :
– A tout hasard, je vous signale avoir lu Notre frère qui êtes odieux…, du même auteur. Une catastrophe.
– L’Australie, fabuleux pays…pas tant que ça, dans Cul-de-sac de Douglas Kennedy. Quant à la BD Piège nuptial tirée de ce titre (par Christian de Metter), celle-ci permet de mieux s’approprier les paysages (visuellement bien sûr).
– Sur l’ambiance néo mystique, Christiane Adamo a également produit quelque chose de valable. Noir austral.
– Direction l’Afrique, avec d’autres croyances et quelque magie effrayante. C’est L’empreinte du renard, de Konaté.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
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