Une auteur auto-éditée qu’une maison d’éditeurs sans scrupules a pris sous son aile, c’est trop beau pour être vrai. Fallait que je constate cela in vivo. Merdum calamitumque, je n’ai pas pu aller au-delà du deuxième tiers. Incrédulité face aux protagonistes, souffrance due à un style plat et bourré de lieux communs, presque un gâchis. Michel Lafon rejoint le podium des éditeurs à la vue basse et court-termiste. On l’applaudit ensemble.
Il était une fois…
Diane a perdu son mari et sa fille dans un accident de caisse (l’époux mettant plus de temps à clamser). Sa douleur est tellement vive qu’elle ne souhaite pas aller aux obsèques. Bref, la dépression. Heureusement qu’il y a Félix qui passe de temps à autre. Or, Félix gère une sorte de café littéraire qui se nomme comme le présent roman… Un an après, lors d’une messe du souvenir, le déclic : elle prend un billet vers Mulranny (en Irlande) et y loue un cottage.
Critique des Gens heureux lisent et boivent du café
Au cours d’un petit dîner de famille, maman-lynx avait quelque chose de grave à nous annoncer. Craignant une rechute dans son idée de faire un blog concurrent du mien, c’est avec soulagement que nous avons étudié son dernier achat honteux. Le roman d’Agnès M-L qui trônait en tête de gondole du supermarché voisin. Ça aurait pu en rester là si deux jours après sœurette-panthère ne m’avait pas annoncé l’avoir lu d’une traite.
M’y suis donc mis. J’ai hélas (et à juste titre) supputé que le scénar’ n’allait pas déplacer des montagnes : une fois en Irlande, bien évidemment y’a une sorte d’anti beau gosse bourru mais touchant. Edward (merci Twilight, j’en parle ici) plaît progressivement à Diane, et réciproquement. Néanmoins est tapie dans les bois la perfide Megan, prête à chier dans les bottes de l’héroïne. Face au manque de consistance des protagonistes et le peu de crédibilité que je leur ai accordé (notamment Diane, trop triste à mon goût), j’ai refermé le bouquin.
Je ne prétends nullement faire de la littérature, toutefois Miss Martin-Lugand ne semble pas non plus verser dans cet art. Le style est à peine passable, comme un décevant roman de gare mâtiné d’une certaine vulgarité malvenue. Cependant…il peut être bon de revenir aux basiques « sujet-verbe-complément », avec une histoire « souffrance-renaissance-bonheur », mais de là à vouloir imprimer et vendre le résultat…
Pour conclure, j’ai appelé la frangine pour qu’elle s’explique. Avoir un bac moins 3 n’excuse pas tout. Sa réponse ? Ouais, j’ai bien aimé, tu comprends : après 24h non-stop au boulot, j’étais dans un état second. Et bah cette lecture vide plus l’esprit que le prime time d’une chaîne de la TNT un vendredi soir. Dont acte.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Très franchement, je n’ai aucune envie de remplir cette rubrique.
Toutefois, comme Le Tigre est bon avec vous, il va vous dire quel paragraphe a eu raison de sa patience. A la page 166, après ces bons mots, j’ai souverainement décider de passer à autre chose :
Je levai le visage vers lui. Je le fixai, j’avais envie de lui prendre la main, et rien ne m’en empêcha. Il m’attira contre lui. J’y restai quelques instants, chamboulée par le sentiment de sécurité qui me submergeait. Je finis par m’éloigner lentement. Je marchai vers la mer, je regardai en arrière, Edward me suivait, je lui souris, il me rendit mon sourire.
Quatre clichés littéraires de trop, la coupe féline était définitivement pleine. Rien de personnel Agnès, tu n’as qu’à te dire, et c’est probablement le cas, que je suis jaloux comme un tigre (moi aussi je sais clichotter, enfin clicher, hem, tu m’as compris).
J’aurais bien prolongé mon billet avec la loi Evin et autres pudibonderies hygiénistes, si seulement j’en avais le temps.
…à rapprocher de :
– Agnès a récidivé au milieu de l’année 2014 avec Entre mes mains le bonheur se faufile. Ne comptez pas sur moi pour le lire. Si tout va bien, en 2016 sortira De mes souvenirs je ne garde que le pire. Je suppute à l’horizon 2018 un pétillant Entre tes doigts mes larmes essuyées seront. Et là nous tiendrons notre nouveau Marc Levy.
– Ai eu beaucoup de soucis avec les auto-édités (par exemple Alice Quinn), je ne devrais sans doute plus les traiter.
Enfin, si votre librairie est fermée ou n’a que de bonnes références, vous pouvez toujours décider d’acheter ce truc en ligne ici.
Ping : La blague du Tigre, Pt.6 : la tigresse et la brebis | Quand Le Tigre Lit
Le Tigre est trop modeste C’est là une qualité qu’il faut bien lui reconnaître
Moi aussi je suis jalouse !! Ta chronique des « Gens heureux… » est plus comique que la mienne…
Tu n’as pas à l’être, j’ai rédigé ce truc en sachant que t’avais fait quelque chose d’acide. J’ai été poussé au bout de mes capacités !
Certaines de vos chroniques me rappellent parfois Jackass…
On sait bien que s’agrafer le scrotum sera douloureux, alors pourquoi s’infliger ce genre de choses?
Vous allez adorer les prochaines alors, y’a du très lourd. J’ai passé plus de temps à faire le billet qu’à lire une partie de ce « roman », donc le plaisir était prégnant.
Z’êtes dur avec Soeurette ! Mais c’est elle qui a raison : il faut de tout pour faire un monde. Et suivant le boulot, il faut effectivement bien se vider le crâne après, sous peine de devenir fou/folle. Alors Harlequin, Musso, Lévy (pas auto-édités, eux, et pour cause !) et qq autres font le job (la TNT ou la télé, je ne peux pas juger, je n’en ai plus depuis qq années). Personne n’est obligé de les lire, mais si ça aide à supporter le reste … Surtout que, bien conseillée par Frérot, elle lit certainement aussi autre chose !
P.S. Ça veut dire quoi « je n’ai pas pu aller au-delà du dernier tiers » dans votre intro ?? 8-))
Je n’aurais jamais dû résumer ce « roman » (la couverture insiste dessus, comme si c’était à peine croyable) en fait. Malheureux concours de circonstances. Ce post est autant pour me foutre de la gueule de sœurette qu’essayer de montrer à quoi s’attendre : la non prise de tête, les phrases que l’esprit finira lui-même, bref la prose parfaite pour tenter la lecture rapide.
ps: merci pour la faute de logique, corrigé !
Ah … Ma mère me l’a acheté il y a peu, je n’ai toujours pas pris le temps de le lire, mais je crois qu’il attendra un peu vu les retours que j’en ai (dont cette chronique), merci !