Titre par lequel j’ai découvert Alexandre Jardin, il est normal pour Le Tigre de rendre hommage à celui-ci. Un court hommage au père de l’auteur, à savoir la description d’un homme qui s’affranchit de toutes frontières en donnant au mot « liberté » son sens le plus large possible. Poétique et surprenant, un excellent souvenir.
De quoi parle Le Zubial, et comment ?
Alexandre Jardin est l’auteur de l’enfance du Tigre, avec des livres qui à l’époque m’avaient envoyé beaucoup de rêve. Si Le Tigre a classé ce titre dans la catégorie « essais », c’est que c’est avant tout une bibliographie d’Alexandre sur son père, Pascal Jardin (décédé en 1980). Et aussi parce que j’ai moins d’essais que de romans dans ma bibliothèque…
Toutefois, lorsque j’ai lu cet ouvrage, je ne savais pas où était la frontière entre le témoignage et la fiction. Car on a envie de le croire sur parole, le jeune Alexandre, tellement son histoire est touchante. En effet, chaque chapitre regorge de petits délires de la part du Zubial, individu hors du commun à l’image de la petite famille.
Ces deux cents grosses pages ont constitué pour l’impressionnable lecteur qu’était Le Tigre un bol d’air de non conformisme tout à fait vivifiant. Séduction, situations burlesques, comportements poétiques mais souvent erratiques, ça se lit comme une parenthèse rêveuse. Chapitrage court, écriture simple et entraînante, un ouvrage à mettre entre toutes les mains. Toutefois, j’ignore ma réaction en lisant cela plutôt vers la trentaine. La magie continuerait d’opérer ?
Ce que Le Tigre a retenu
La relation père-fils. Le Zubial, c’est le papa avant tout. Décrit avec le regard d’un fils aimant pour un tel personnage (cf. infra). Metteur en scène de talent, son comportement est un enchantement permanent pour tout enfant. L’exemple de la fausse escarmouche contre les gendarmes est édifiant. Comme le dit l’écrivain, à partir du décès de son père la réalité a « cessé de le passionner ». Pas étonnant avec l’existence onirique offerte par son daron.
En outre, le Zubial est un mari qui donne un exemple assez particulier de l’amour en général. Libertaire sur les bords, capable de draguer toute femme mariée devant son époux, créateur pour sa femme d’une machine à applaudir. De surcroît, la mère de l’auteur, fait parfois souffrir le père, ce dernier inventant chaque jour de nouveaux stratagèmes pour reconquérir son cœur. Chez les Jardin, rien n’est acquis. Tout ne semble que temporaire, comme une partie d’échecs à l’échelle de la vie.
Mais derrière cet époustouflant personnage se cache un héros qui a ses faiblesses et donne une image éphémère du bonheur. Faible avec ses doutes et petits échecs qui le transportent dans une mélancolie douçâtre ; éphémère avec un comportement parfois inconséquent, voire irresponsable. Le genre de gus qui gagne une fortune au casino pour la perdre exprès quelques minutes après, qui se met volontiers en situation de gouffre financier (notamment vis-à-vis du fisc) par goût du risque, bref à la limite du danger public. Ce type de personnalités, ça marque ses proches.
…à rapprocher de :
– De Jardin, il y a Bille en tête, Fanfan, Mademoiselle Liberté, etc.
– Le Tigre ne fait guère la différence entre le présent titre et Le Zèbre.
– En fait, Alex n’aurait rien inventé ? Le père, Pascal, avait effectué le même exercice avec Le nain jaune.
Enfin, si votre libraire n’est pas là, vous pouvez le trouver en ligne ici.
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