Amélie-mélo a cru pousser le bouchon littéraire un peu loin, toutefois le résultat est loin d’être fameux. Une émission de télé-réalité aussi abjecte qu’immorale, des téléspectateurs qui sont plus cons que possibles, bref ce roman m’a paru aussi crédible qu’une partouze au Vatican. Aussitôt lu, aussitôt oublié. Encore une production dite alimentaire ?
Il était une fois…
Dans un futur plus ou moins proche, un producteur a une idée de pseudo-génie : organiser une émission de TV réalité qui a tout du camp de concentration – d’ailleurs c’est son nom. « Internés » choisis par quelques rafles, gardiens qui prennent le doux noms de « Kapos », deux morts par jour, etc. Tout ceci devient encore plus délicieux lorsqu’on laisse au public la sélection des futures victimes. Toutefois, la machine se grippe à cause d’une Kapo qui tombe amoureuse de Pannonique (sic) et fait tout pour savoir qui elle est vraiment.
Critique d’Acide sulfurique
Il tardait au Tigre de lire LE roman de Nothomb qui aurait laissé certains lecteurs mal à l’aise. Un ouvrage d’Amélie qui donnerait une telle nausée, énorme ! Mes espoirs ont été vite douchés par ce court texte (200 pages, y’a pire avec cette écrivaine certes) qui m’a plus fait marrer qu’autre chose.
En effet, les grosses ficelles sont de sorties : une émission qui fait la part belle à ce que le nazisme a produit de plus sympathique (troisième degré) ; une émission qui laisse la populace se rouler dans la fange la plus ignoble ; sans compter la grosse Zedna, impitoyable kapo lesbos qui tente de se lier avec l’héroïne qui prend des airs d’Antigone – mais sans la classe de cette dernière. Tout ceci pour une histoire peu aboutie dont les péripéties sont aussi lourdes qu’une mama italienne.
En conclusion, et parce que je connais un peu les autres écrits de Nothomb, je lui laisse le bénéfice du doute : Acide sulfurique est exagéré et gros, comme pour dénoncer les travers humains en balançant une purée de lieux communs et d’évidentes références. Il n’empêche, ce n’est pas une raison pour se laisser aller de la sorte. Elle aurait pu faire de cette œuvre une nouvelle.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La télé réalité est l’objet d’un texte qui se complaît à pousser la logique voyeuriste jusqu’à un niveau extrême. Tellement que ça tendrait à perdre en terme de crédibilité…sauf que de nos jours, en regardant le petit écran, plus d’une fois le félin s’est dit que la frontière n’est pas si imperméable que cela. Presque logiquement, plus ça devient gore et dégueulasse, plus la populace zappe sur la fameuse chaine pour voir ce qu’il en est. On a beau dire, entre un documentaire sur la seconde guerre mondiale ou un snuff movie, le choix sera vite fait.
Plus généralement, la bêtise humaine face à toute autorité est confondante. Remplacez des uniformes du Troisième Reich par les cols bleus du marketing de la société de production, le tour est joué ! L’être humain s’abaisse volontiers dans le rôle de tourmenteur (comme de victime, hélas), pourvu qu’il pense avoir un blanc seing issu d’une institution à ses yeux légitime. Expérience de Standford ou horreurs d’Acide sulfurique, même combat de dénonciation ?
…à rapprocher de :
Tigre ne va pas vous dérouler l’intégralité de l’auteur, toutefois sachez que Tigre a lu pas mal de titres, dont (par ordre de publication) : Hygiène de l’assassin (bof), Les Combustibles (sans plus, heureusement c’est court), Attentat (pfffiouuu), Stupeur et tremblements (à caractère bibliographique et pas mal au demeurant) ; Cosmétique de l’ennemi (relativement insupportable) ; Biographie de la faim (à lire) ; Le Fait du prince (le pire, je crois bien) ; Une forme de vie (dialogue épistolaire) ; Tuer le père (sans plus).
– Pour élever le débat, dans la catégorie « enfermement pour amuser la galerie », faut mieux aller lire A l’estomac, de l’inénarrable Palahniuk.
– Pour ENCORE plus élever ledit débat, y’a La Vague, de Todd Strasser, qui envoie un certain pâté.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : Amélie Nothomb – Biographie de la faim | Quand Le Tigre Lit
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Ping : Amélie Nothomb – Une forme de vie | Quand Le Tigre Lit
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Ping : Amélie Nothomb – Les Combustibles | Quand Le Tigre Lit
Ping : Todd Strasser – La Vague | Quand Le Tigre Lit
Sous prétexte de dénoncer la télé réalité, Amélie défonce au panzer le point Godwin.
Et comme elle n’en est pas a un cliche près, vlan elle en remet une bonne grosse couche. Ça commence par la jeune fille toute mignonne qui est capturée pour que le lecteur (cet abruti) comprenne bien ou se situe la pureté et l’innocence. On continue avec la Kapo, forcement lesbienne; hop le petit cliche homophobe. On termine avec un espèce de sacrifice limite christique qui sauvera l’âme de tous les spectateurs.
J’ai d’ailleurs l’impression qu’Amélie aime bien se la jouer victime expiatoire parce que le thème revient assez souvent dans ses bouquins… pour ceux que j’ai lu en tout cas.
Bref cher Tigre, vous feriez me de vous infliger autre chose que la série des Nothomb. Je veux bien que ça vous ramène du trafic mais vous allez y laisser la santé!
Gnnn…encore un dernier…je peux… En fait, je passe plus de temps à en parler qu’à les lire (comme la plupart des BDs), presque une mission de service public. Pour le point Godwin, j’avais déjà lu ça quelque part et n’osais pas dire la même chose. Et trop de blogueuses littéraires parlent de Nothomb pour que ça m’attire du trafic. Une BD porno underground est infiniment plus utile.
Et, comme trop souvent, vous avez avez raison : soit l’auteure aime en faire des caisses mystiques (elle peut se le permettre), soit elle horripile par ses dialogues sans fin.
Vous vous faites du mal, arrêtez donc!
Avec Amélie comme avec Marc Levy, il n’est point de mithridatisation; le poison reste du poison…
Je n’ai pas encore lu de Nothomb, mais je ne commencerai donc pas avec celui là !
Le scénario fait penser à « Hunger Games » et le thème du rapport à l’autorité à « La Vague », de Todd Strasser.
En effet, à considérer qu’il faille commencer un Nothomb…excellente idée pour « La Vague », je l’ai dans ma base de données, m’en vais le résumer !
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