L’image de couverture, mélange de culture classique (du style Quasimodo) à qui on affuble des cornes de Minotaure, envoie du rêve. C’est bien l’unique fois que ça arrive dans ce roman, l’histoire d’un ignoble (d’un point de vue plastique) personnage amoureux fou d’une belle gosse n’est ni crédible, ni envoutante. Tout en restant relatif, Nothomb a fait mieux.
Il était une fois…
Comme je n’ai pu finir ce roman, voici comment le vend l’éditeur. En toute modestie :
« La première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c’était moi. À présent, quand je regarde mon reflet, je ris : je sais que c’est moi. Et tant de hideur a quelque chose de drôle. Épiphane Otos serait-il condamné par sa laideur à vivre exclu de la société des hommes et interdit d’amour ? Devenu la star paradoxale d’une agence de top models, Épiphane sera tour à tour martyr et bourreau, ambassadeur de la monstruosité internationale et amoureux de la divine Éthel, une jeune comédienne émue par sa hideur. »
Critique d’Attentat
Parfois, Le Tigre fait une overdose d’un certain auteur, et malencontreusement c’est tombé sur Nothomb, et son roman de trop. Attentat porte bien son nom, mes neurones ont été sévèrement gavés par la prose d’Amélie-mélo.
Le problème de base, c’est le protagoniste : Épiphane, dont le visage serait aussi laid que mille culs de singes grattés à autant de mains, devient presque par accident un anti-mannequin au succès aussi déroutant qu’imprévisible. Sa progression dans le beau monde est concomitante à la rencontre de l’amour, le vrai. En l’espèce, une très jolie radasse dont, par défaut, il se place en tant que confident plutôt qu’amant – celle-ci vivant sa pitoyable vie amoureuse de son côté.
C’est à ce moment que Le Tigre a plus ou moins enragé. Tellement que j’ai abandonné vers la moitié pour, très lâchement, lire les dernières pages. Je vous préviens, j’en ai absolument rien à cirer de spoiler dans les grandes largeurs : le Quasimodo de bas étage tente de conquérir l’autre conne, et forcément il met un temps infini avant de lui avouer sa passion. Sauf que, évidemment, il s’y prend comme un manche et la nana en question l’a plutôt mauvaise. Reprenant un de ses fantasmes auto-masturbatoires, il la tuera sans autre forme de procès.
Voilà pour l’histoire. Sur le style, c’est un horrible mélange de descriptions lourdingues et dialogues improbables, tant par leur longueur que la superficialité des personnages. Aucun chapitrage, à peine des sauts de lignes, Le Tigre a eu l’impression d’être en présence d’un indigeste monobloc. Attentat, c’est la raclette du menu de la mère Nothomb. On peut donc la sauter (la raclette, hein).
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Forcément, il est question de la beauté et de la laideur. Hélas, pour le peu que j’ai lu, l’écrivaine semble accumuler les poncifs et lieux communs avec une remarquable régularité. La question est de savoir qui peut juger que quelqu’un est beau, et un autre vilain comme tout. Est-ce une convention communément admise ou cela dépend-il de la vision que les autres ont de nous ? Franchement, je me tamponne de la réponse.
Le signe précurseur de la possibilité de ne pas venir à bout de ce foutu titre se trouve dans les premières pages. Il s’agit d’une longue référence culturelle mélangeant les genres à propos du héros qui rêve de choses antico-érotiques (du moins je l’ai vu ainsi). Tigre commence à les repérer à mille kilomètres à la ronde, ces passages (et il y en a une pétée dans l’ouvrage) où le vocabulaire savant et précieux se mêle à des considérations à peine interpellantes.
à rapprocher de :
Tigre ne va pas vous dérouler la biblio de Miss Améli-mélo, toutefois sachez que Tigre a lu pas mal de titres, dont (par ordre de publication) : Hygiène de l’assassin (bof), Les Combustibles (sans plus, heureusement c’est court), Stupeur et tremblements (à caractère bibliographique et pas mal au demeurant) ; Cosmétique de l’ennemi (relativement insupportable) ; Biographie de la faim (à lire) ; Acide sulfurique (lourdaud) ; Le Fait du prince (le pire, je crois bien) ; Une forme de vie (dialogue épistolaire) ; Tuer le père (sans plus).
– Sinon, faut pas confondre ce titre avec L’attentat, de Yasmina Reza. Autrement plus sérieux.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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