Aussitôt lu, aussitôt oublié. L’histoire d’un soldat U.S. qui tape sa petite discute, à distance, avec l’écrivaine, n’apporte que peu de surprises ni d’insoupçonnés plaisirs. Toutefois, c’est l’occasion de saisir la relation que peut avoir un auteur avec son lectorat, aussi perché soit-il. Loin d’être le meilleur roman d’Amélie Nothomb, mais pas encore de quoi crier au scandale.
Il était une fois…
On sent la mère Nothomb et son éditeur sur les rotules, savourons ensemble ce fort impressionnant quatrième de couverture :
« Ce matin-là, je reçus une lettre d’un genre nouveau. »
Voilà, demerden Sie sich.
Critique d’Une forme de vie
Quarante minutes de lecture, douche comprise. Ne vous inquiétez pas, je compte résumer TOUT ce qu’Amélie a pondu, dussé-je en crever. L’auteure reprend ici ce qu’elle sait faire de mieux, à savoir le style dialoguiste, ici sous forme d’échanges de lettres.
Tout commence par une curieuse missive de Melvin Mapple, soldat américain revenu d’Irak et qui a décidé de faire une grève originale : il va devenir obèse. Le gros-en-devenir Melvin croit bon déterminer que la graisse qu’il accumule n’est que l’horrible versant de sa culpabilité pour avoir participé à un conflit décidé par un Président américain plus souvent à côté de ses pompes qu’à son tour.
Aspect particulier, il faut signaler que le roman est un drôle de mélange entre la réalité (le GI est fan des romans de Nothomb, allez comprendre pourquoi) et la fiction (intrigue autant improbable que fantasque). Ce n’est pas vraiment que je me suis emmerdé, disons que pour une centaine de pages le lecteur n’aura pas le temps de s’en rendre compte.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La relation épistolaire est à l’honneur, et de la part de la romancière ça ne m’étonne guère. Habituée des discours secs et flamboyants (enfin, c’est l’impression qu’on peut avoir), voila-t-il pas qu’elle se met à verser dans la conversation à distance et via d’old school courriers. Cela permet, par le biais de non dires et de réflexions intenses avant d’envoyer sa lettre, d’avoir une intrigue relativement bien charpentée. Jusqu’au dernier chapitre, petit bijou de scandale tellement c’est tarabiscoté et too much.
L’autre reproche à formuler, plus grave à mon sens, est qu’au final Amélie ne parle que de Nothomb. Foutre, y’a qu’à voir l’image en couverture hein ? Elle se livre de manière fort attachante et expose, à de nombreuses reprises, les clés de la manière dont se créé un titre, de l’imagination jusqu’au service après-vente, à savoir la relation avec les lecteurs. Le félin, hélas, a lu trop de romans entre chaque œuvre d’elle pour la connaître suffisamment et apprécier pleinement ce qu’elle peut bien raconter.
à rapprocher de :
– Tigre ne va pas vous dérouler la biblio de Miss Améli-mélo, toutefois sachez que Tigre a lu pas mal de titres, dont (par ordre de parution) : Hygiène de l’assassin (mouais), Les Combustibles (sans plus, heureusement c’est court), Attentat (interminable), Stupeur et tremblements, à caractère bibliographique (pas mal au demeurant) ; Cosmétique de l’ennemi (relativement insupportable) ; Biographie de la faim (à lire) ; Acide sulfurique (lourdaud) ; Le Fait du prince (le pire, je crois bien) ; Tuer le père (sans plus), etc.
– Je vais dire une énoooorme ânerie, mais l’orgueil et la prétention de l’Amerloque me rappelle un peu Antigone, qui dans la pièce éponyme d’Anouilh seule pense être en mesure de peser face à Créon / Bush. Faudrait que je relise cette pièce, ça fait long.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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Si ce n’est déjà fait, essaye « Hygiène de l’assassin ».
Une confrontation agonisante arrosée de quelques Alexandras, si mes souvenirs sont bons.
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