Suite et fin des aventures du magicien Rork, l’auteur allemand s’est réellement fait plaisir sur les tomes 4 à 7. Le Tigre s’est un peu moins fait plaisir hélas. Multiples intrigues exagérément délirantes et ésotériques, références qui me sont souvent passé au-dessus de la tête, heureusement que ça n’empêche pas, d’un point de vue graphique, d’être impressionné.
Il était une fois…
Allez zou, quatrième de couverture : « Promenant sa silhouette efflanquée et sa chevelure blanche partout où l’inexplicable règne en maître, Rork est une sorte d’enquêteur du paranormal. Évoluant entre les mondes au gré des passages, il lui arrive d’y laisser des morceaux de lui-même. Commence alors le chemin d’une lente reconstruction. »
Critique de la deuxième intégrale de Rork
Rork, j’en ai beaucoup dans la première intégrale qui m’avait proprement bluffé. Andreas a continué dans cette voie mais semble être allé un peu trop loin sur le scénario. Puisque c’est le dernier recueil des exploits du héros aux cheveux argentés, je vais faire comme si vous avez lu (ou au moins connaissez) les histoires précédentes.
L’histoire est profondément complexe et les références entre albums sont innombrables. Et cela commence dès le début avec la vieille femme (dont j’avais oublié le nom) perdue dans un village où elle est devenue grande prêtresse (presque malgré elle). Puis y’a de mystérieuses chouettes qui régulièrement tapent la discute entre elles, et là je n’ai aucune idée du pourquoi ni du comment. Si la marque E.T. est un ennemi récurrent, il faut y ajouter le sieur Gott et quelques vilaines bêtes sorties de mondes parallèles que Rork est seul à pouvoir traverser sans gros soucis (faut voir l’allure de ceux qui le font en touristes…les pauvres).
Quant au dessin, même remarque que pour l’intégrale 1 même si certaines planches m’ont paru moins travaillées qu’à l’ordinaire. Toutefois le tracé reste bon, avec des des personnages « racés » et de caractère et une architecture environnante qui envoie du rêve (la bibliothèque de Capricorne, par exemple, qui occupe tout un gratte-ciel). Andreas s’est même livré à quelques expériences dessinatoires savoureuses, à l’instar d’une page représentant de minuscules cases avec le héros sous différentes postures, comme si l’illustrateur avait reproduit les images de quelques secondes d’un plan cinématographique du héros.
Pour conclure, un dernier opus dans la lignée du précédent, et tellement dans cette lignée qu’il faut mieux lire les deux d’un coup. Sinon il n’est pas impossible que vous soyez, tel Le Tigre, un peu trop paumé. Toujours un bel ouvrage d’art, ce serait dommage de ne pas posséder les deux intégrales.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Chose intéressante dans ce regroupement d’albums, on retrouve un autre héros, à savoir Capricorne. Celui-ci a pourtant ses propres albums, qu’apparemment on peut lire indépendamment des pérégrinations de Rork. L’auteur en profite même pour délivrer, avec un minimum d’images cette-fois, quelques luttes de Capricorne contre son ennemi juré, Mordor Gott. Ce dernier est un peu à Cap’ ce que Robotnik est à Sonic, c’est à dire un grand malade mégalo qui construit des armes volantes à peine crédibles.
Corollaire du fait qu’il faut parcourir les 7 albums d’un coup ou volonté de l’auteur, certaines situations (et protagonistes) sont très délicates à appréhender. Je vous donne un exemple parmi tant d’autres, dans le chapitre Descente : mais que fout ce vaisseau spatial en plein Antarctique ? Mais pourquoi Rork décide de toujours aller plus profond dedans ? C’est un gentil ou un méchant au final cet objet ? Quel est le rapport avec le cube numérique ? Merde, d’où sort ce clone à la peau pâlotte ? En fait faut pas se poser de questions et se laisser emporter par l’univers magique d’Andreas.
…à rapprocher de :
– J’ai préféré le tome 1, paradoxalement plus compréhensible alors qu’il y a plus d’histoires indépendantes.
– Le félin vous renvoie vers Les Cités obscures, de Schuiter et Peeters (notamment les Murailles de Samaris), autres monuments de BD avec de la belle architecture.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD en ligne ici.
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Ping : Les Sutras du Tigre .57 : différencier un roman graphique d’une BD | Quand Le Tigre Lit
Ping : Les Sutras du Tigre .09 : La couverture et l’étiquette | Quand Le Tigre Lit
Bien, te voilà mûr pour la série-soeur de Rork : Capricorne. Tu y verra un peu plus de cohérence si tu lit les tomes de Rork entre les tomes 4 et 5 de Capricorne, ce qui est paradoxale car Rork est la plus ancienne des deux séries. Par la suite, dans le tome 6, la série Capricorne s’affranchit beaucoup plus de l’héritage de Rork. A ne pas louper assurément
En effet, merci de me confirmer que mon porte monnaie va souffrir (et pour le guide de lecture des tomes surtout). Cette série en vaut la peine ?
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