« Très JF, juste majeure, cherche à se faire ramoner par un couple, initiation brutale au sadomasochisme comprise. Amis de mes parents ne pas s’abstenir ». Voilà ce qu’aurait pu écrire l’héroïne, si seulement elle avait été consentante. Scénario à la puissance sexuelle allant crescendo, illustrations mitigées, en fait ce n’est pas si vilain que ça – même si j’attendais mieux.
Il était une fois…
Dorothée vient d’avoir son bac. Bravo ma petite. Tu peux te prélasser près de la piscine de Lucie et Marc, amis de tes vieux. Oui, tu peux étaler de la crème sur le mari. Il bande ? Ne fais pas attention. Ils font l’amour en sachant que tu es dans les parages ? Avoue que tu aimes ça. Lucie veut te sucer ? C’est mieux que se toucher. Marc veut jouir dans tes cheveux en te traitant de sale putain ? Euh…fais comme tu le sens. Mais si tu reviens le lendemain, ne t’attend pas à jouer au pictionnary petite conne.
Critique du Jouet
[ATTENTION : si vous avez moins de 18 ans, je vous prie de NE PAS REGARDER NI CLIQUER sur les images illustrant le billet. Sérieusement.]
Avec Ardem, il faut s’attendre à voir des minettes de 18 berges, à la gueule d’ange, en prendre plein la foufoune (en attendant de remplir la salle des fêtes à l’étage) en l’espace d’une petite cinquantaine de pages. Sans pression, avec le sourire contraint. Mais puisqu’il s’agit encore de souvenirs de jeunesse délivrés par une femme épanouie, ça passe mieux non ?
Voici donc l’histoire d’une descente aux enfers selon certains, de l’épanouissement forcé vers les plaisirs SM pour d’autres, et ce grâce aux bons soins d’un couple manipulateur qui semble avoir tout prévu. Tout n’est qu’étapes progressives permettant de faire cuire la jeune blonde telle un homard avant d’en faire leur chose. Au menu donc : un rendez-vous chez un gynéco (car Marc aimerait jouir en elle) qui a visiblement achevé de se torcher avec son code de déontologie ; un plan à quatre avec « bite d’acier » (je vous laisse deviner ses compétences) ; le vieux facteur pervers pour faire bonne mesure ; un rôle de soubrettes pour des invités DSKiens ; sans oublier Solange et Fernand, le couple d’échangistes.
Le félin passera rapidement sur l’imbitable comportement (c’est bien le seul…) de Dorothée qui revient, chaque matin, le clitoris brûlant entre les jambes, se faire souiller par un couple qui a l’âge de ses géniteurs. Tout comme les termes fleuris qui ponctuent les coups de reins et de fouets des protagonistes, surtout qu’Ardem passe d’un registre à l’autre assez vite comme pour prouver à quel point peut être tétanisée Dorothée à qui Marc annonce rapidement qu’elle se laisse enfiler comme une bonne petite putain. Avant de lui prodiguer de la crème hydratante (hum) sur le visage – qui semble faire également office d’après-shampoing bio.
Quant aux dessins, le contraste est toujours saisissant entre le mâle rutilant dont le vice se lit sur le visage et la beauté fragile de l’héroïne. Entre les deux, visuellement, il y a la cyclothymique Lucie, brune au derche généreux et à la moue boudeuse. Sinon, j’ai noté un effort sincère sur les costumes (jarretelles, robes de poules de luxe ou de soirées) et des décors relativement variés. Tout ceci est assez rare pour être signalé. Toutefois, n’offrez pas ce truc à vos voisins, à moins que vous souhaitez leur faire comprendre que leur fille fait trop de bruit en jouant du violon.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
A mon humble avis, cette BD pornographique n’est qu’une énième allégorie des vacances d’été qui changent une adolescente. Vous voyez ce dont je parle ? Celle qui revient, et il y a comme quelque chose qui a changé dans son regard. Oui, elle a expérimenté l’amour, comme c’est mignon. Sauf que l’auteur/illustrateur a voulu saccager cette image d’Epinal en faisant faire à Dorothée, en l’espace d’un mois, ce que 99,99% des femmes ne font pas dans toute leur vie.
Enfin, il faut convenir qu’Ardem pose une question fondamentale : comment se déroule l’initiation au sadomasochisme ? Est-ce que les premières expériences sexuelles accompagnées d’orgasmes lors de jeux sadiques rendent masochistes ? Est-ce que l’apprentissage de ce type de façon de prendre son pied se déroule d’abord par contrainte ? Vous vous doutez des réponses suggérées par ce tome.
Peut-être que je prête trop d’intentions intellectuelles à ce bon Ardem. [c’est là que l’auteur est censé me répondre dans les commentaires]
…à rapprocher de :
– De la part de cet auteur/illustrateur, il y a Les films de Justine (tome 1 et tome 2). Nettement plus crade, avec pipi sur l’héroïne… Concernant Chantages (premier tome), encore plus improbable.
– Si vous voulez d’autres confessions mais en moins hard, y’a Parris Quinn qui pourrait faire l’affaire (Ombre et lumière, tome 6 sur le blog).
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD en ligne ici.
Ping : Quinn – Ombre et lumière, Tome 6 | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ardem – Tournage amateur | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ardem – Chantages, Tome 1 | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ardem – Vidéos privées | Quand Le Tigre Lit
La question imbitable pour moi c’est pourquoi tu t’obstines avec Ardem! Tu as des actions?
Indépendance totale. Mais d’un point de vue du SEO c’est du caviar.