Sous-titre : Les films de Justine, tome 1. Scénario plutôt minimaliste, dessin un peu brouillon, Ardem est un auteur / illustrateur français à part. Perversions sexuelles assez choquantes, femme soumise et ultime victime, ce n’est pas à offrir à sa belle-doche. Pas vraiment le genre du Tigre hélas.
Il était une fois…
Pour ce genre de BDs, copier le quatrième de couverture ne me pose que très peu de problèmes :
« Justine et Roger formaient un couple de jeunes mariés unis jusqu’à ce que Roger achète une caméra pour pimenter leurs ébats. Car Justine, potiche dans un jeu télévisé, préfère faire l’amour dans le noir et n’est pas ce qu’on peut appeler une adepte de la fellation… Si, dans un premier temps, imiter par jeu la crudité des films pornos désinhibe leurs fantasmes, Roger se rend bien vite compte qu’il a ouvert la boîte de Pandore. Ayant poussé son épouse sur la pente du vice, il ne contrôle plus la situation, et d’autres hommes, dont son propre frère, savent en profiter, caméra à la main… »
Critique de Vidéos privées
[ATTENTION : si vous avez moins de 18 ans, je vous prie de NE PAS REGARDER NI CLIQUER sur les images illustrant le billet. Sérieusement.]
J’ai dit en intro sur ce que je pense du scénario, et contrairement à ce qu’on pourrait croire, la boite de pandore n’est pas Justine qui va se diriger vers la pente du vice volontairement, mais plutôt le frère qui commet chantage sur chantage. Pas loin d’être plan-plan en fait si les dernières pages n’étaient pas si dures (cf. premier thème).
Le dessin m’a apporté une certaine déception, car le tout m’a semblé un peu brouillon. Disons qu’Ardem ne recherche ni le trait d’un Manara ou la finesse des postures de Boccère, ici les hommes sont montrés avec tout ce qu’il y a de plus vulgaire (expressions du visage, pilosité à peine exagérée, secrétions en tout genre,…). Quant à la femme, le dessinateur ne s’est pas planté (ça doit être le plus important pour lui). Noir et blanc, évidemment.
En outre, le texte (à part les insultes) est assez simplet, digne de la voix off d’un film érotique des années 90. Il est d’ailleurs surprenant de lire les impressions (recueillies plus tard) de la jeune femme, dont Le Tigre remarque l’extrême improbabilité du comportement (à moins qu’elle ne soit vraiment idiote). Bref, pour près d’une quinzaine d’euros, gageons qu’Ardem ait d’autres titres plus sympas dans sa besace.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’asservissement total et la dégueulasserie totale. La pauvre Justine met le doigt dans un terrible engrenage, et est amenée à subir des choses peu ragoutantes. Recevoir en visage les fruits de la jouissance du mari et de son frère, d’accord. Fellations de force, bon ça passe. Devoir gambader en petite tenue dans la campagne, mignon. Mais se retrouver face à trois (ou quatre) sans-abris qui vous prennent, moyen. Surtout quand ce n’est pas glamour du tout et que ça verse dans le sordide : sueur, crachats, même intense séance d’urophilie, il a osé ! Le Tigre s’est du coup étonné qu’au niveau scatologique ce soit resté (relativement) sage.
Le tout est accompagné de dialogues tout ce qu’il y a de plus recherchés également, du genre : j’vais t’détruire les amygales putasse ! Tellement qu’j’vais t’l’enfoncer jusqu’aux couilles ! j’vais y récurer les molaires d’plus près ! Amis poètes bonsoir, vous vous êtes sûrement trompés de route.
Du coup, comment acheter discrètement un tel titre ? La quatrième de couv’ est en effet sans appel, sans compter les espaces « BD érotiques » affiché par un néon rose dans les grands magasins. Pas très futé je dirais, légère impression de passer pour le petit coquin du jour. Quant à payer la chose, la glisser entre deux Batman et un ouvrage de Kundera fut hélas inutile. Le code-barre doit être passé, et les deux faces de la BD donnent le ton. Enfin, annoncer benoitement à la caissière que c’est pour un ami, c’est à peu près décider de prendre la pelle pour creuser sa propre tombe. Le Tigre, qui n’aime guère commander sur le net, y pense de plus en plus.
…à rapprocher de :
– Le tome 2 de cette histoire, nommé Tournage amateur, est paradoxalement décevant : plus long, moins crade. En sus, du même auteur, il existe la série Chantages. Voire La mauvaise élève, et Le Jouet, dotés de morales déplorables.
– Dessins légèrement plus travaillés, histoire plus consistante, c’est L’institutrice, de Bruce Morgan. Premier opus d’une tétralogie.
– La narration porno via un journal intime se retrouve également chez Xavier Duvet dans Le journal d’une soubrette, graphiquement plus léché.
– De meilleurs dessins avec de multiples mini-scénarios assez savoureux, c’est Chambre 121 d’Igor. Et c’est moins crade sur les bords.
Enfin, si votre librairie est fermée ou ne propose pas ce titre car « ce n’est pas le genre de la maison », vous pouvez trouver cet illustré en ligne ici.
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