Et oui, il m’arrive de résumer du Werber. Et cette trilogie occupe une place très spéciale dans ma bibliothèque, car il ne s’agit rien de moins qu’un détonateur : Le Tigre a découvert qu’il pouvait s’enfiler 1.200 pages en un week-end, et sans broncher. Intéressant pour l’époque, novateur (révolutionnaire je disais même), ça donnait envie de lire.
Il était une fois…
Trilogie, trois paragraphes. En outre, j’ai eu l’impression que le père Werber s’oubliait un peu plus à chaque opus. De 300 pages au premier on va crescendo jusqu’à presque 800 pages, ce qui complexifie les synopsis. Des commentaires ? Non ? [cet auteur se plaît, comme moi, à casser le quatrième mur] Alors on y va :
Les fourmis. Jonathan Wells hérite de son oncle un peu fou-fou, Edmond du même nom. Ce dernier a effectué un incroyable travail sur les insectes, en plus d’avoir laissé une encyclopédie écrite de sa propre main. Pas très loin, le lecteur suivra les péripéties de la fourmilière Bel-o-kan, une des plus peuplées (des millions d’individus) dans la zone. Logistique, survie, lutte contre d’autres clans ou espèces, les fourmis ignorent tout des humains (qu’elles appellent les « doigts »). Les deux mondes vont bien sûr entrer en collision.
Le jour des fourmis. Ça devient un peu plus bordélique chez les humains avec deux meurtres fort étranges (poison, complot, suicide ?) au sein de la communauté des chimistes. Très vite l’héritage d’Edmond Wells semble être une des clés pour comprendre ce qu’il se trame. Chez les fourmis, ça part vraiment dans tous les sens : évolutions techniques, nouvelles notions (religion, etc.) qui font leurs apparitions, bref celles-ci se comportent comme n’importe quelle civilisation (sous l’égide d’une fourmi plutôt maligne). Le temps des premiers affrontements est donc arrivé.
La révolution des fourmis. La belle Julie Pinson fait la rencontre de la fameuse fourmi 103ème, celle dont on suit les aventures depuis si longtemps qu’on peut légitimement s’interroger sur la durée de vie normale de cet insecte. Ensemble, dépassant leurs différences, les deux membres de leur espèce respective vont provoquer, chez leurs contemporains, une petite révolution de velours qui va faire date.
Critique de la trilogie des fourmis
Tigre va faire vite sur la critique : j’ai adoré lors de ma collégienne enfance. Jusqu’à me sentir plus intelligent (à tort évidemment) que la moyenne pour avoir lu, et compris, cette saga dont on a tiré BDs et jeux vidéos (que j’ai moins aimés au demeurant).
L’histoire, j’ai perdu suffisamment de temps à l’expliquer dans la partie précédente. Il faut juste savoir que ce n’est pas vraiment (à part le premier opus à la rigueur) un livre sur les fourmis, mais sur l’Humanité belliqueuse et peu encline à descendre du piédestal qu’elle s’est, depuis longtemps, sculpté (avec un recouvrement en feuille d’or j’ai envie de rajouter). Les trois titres se suivent certes, mais sauf exception nous allons avoir des protagonistes différents.
Hélas, si la note est négative, c’est qu’en parcourant (de nouveau) les pages j’ai trouvé le style certes fluide, mais tellement basique. Lire en diagonale n’aurait jamais été autant possible s’il n’y avait pas tous ces dialogues sur lesquels le lecteur bute. En fait, et sauf votre respect, cette saga est parfaite à lire avant ses 18 ans. Après, passez vite dessus et attaquez du plus « consistant ».
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Faut pas rigoler, à 12-14 ans j’en ai vu des thèmes ! Ça m’avait marqué même. L’encyclopédie relative et absolue du père Wells notamment : c’étaient mes petites moments de félicité, tomber (presque par hasard) sur un nouvel article de cette source pertinente d’intelligence. Philosophie, histoire, mathématiques, anecdotes sociologiques, ça paraissait un immonde fourre-tout de loin mais j’ai vite pressenti l’humanité et la modestie (nous ne sommes que des animaux de passage) qui transpirait de cet ouvrage souvent pessimiste.
En outre, Nanard nous agrémente dans cette trilogie de nombreuses énigmes (grâce notamment à un jeu TV) qui m’avaient laissé sur le cul à l’époque. Car maintenant tous les connaissent. Et les solutions, souvent élégantes, parfois capilotractées, offrent de brillants exemples de ce que j’appelle la pensée « out of the box ». Il tente même de nous raconter comment 1+1=3 est possible, hélas Le Tigre, même à 13 ans, y a regardé à deux fois.
Enfin, la structure de la trilogie rappelle (c’est dans l’encyclopédie de Wells d’ailleurs) comment la bêtise humaine tend à se reproduire en cas de rencontres avec l’étranger. D’abord le premier contact, ensuite l’affrontement, enfin la coopération. Avec en toile de fond qu’avant c’était entre civilisations, maintenant c’est entre espèces terriennes, et potentiellement plus tard avec des E.T. Ce qui fait dire à Werber que si ces derniers se décidaient à débarquer sur Terre, ils taperaient d’abord la discute aux fourmis.
…à rapprocher de :
Je me rends compte que résumer du Werber par est ce qu’il y a de mieux, aussi je continuerai dans cette voie avec :
– Le Cycle des anges : assez novateur, très bon début en tout cas.
– Le cycle des dieux : ça passe au début, puis ça saoule très vite.
– Les one-shots sinon, comme Le papillon des étoiles, Le Père de nos pères, L’ultime secret, etc.
– Un roman, de Evan Weiss cette fois-ci, se met également à la place d’insectes, en particulier les cafards, dans Les cafards n’ont pas de roi.
Enfin, si personne ne veut vous prêter cette trilogie ou si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver la saga en ligne ici.
Ping : Bernard Werber – Le Cycle des anges | Quand Le Tigre Lit
Ping : Les Sutras du Tigre .84 : le Chapitrage | Quand Le Tigre Lit
Ping : Bernard Werber – Le Père de nos pères | Quand Le Tigre Lit
Ping : Daniel Evan Weiss – Les cafards n’ont pas de roi | Quand Le Tigre Lit
Ping : Jesús Sepúlveda – Le Jardin des singularités | Quand Le Tigre Lit
Ping : Bernard Werber – Le Papillon des Etoiles | Quand Le Tigre Lit