Énième titre du père Werber, il faut lui reconnaître une imagination satisfaisante doublée d’un sens inné du suspense. Deux journalistes que tout semble opposer à la recherche de la question qui fâche (d’où venons-nous ?), un homme pré préhistorique, et tournez manège ! Pas terrible hélas, encore un bouquin à lire avant ses 25 ans (ceci dit sans élitisme).
Il était une fois…
Le grandiose professeur trucmuche (Adjemian, je crois bien) a été tué alors qu’il était sur le point de rendre publiques ses découvertes sur les origines de l’Humanité. Rien de moins. Les flics ne paraissent pas se fouler plus que ça pour trouver le coupable, aussi la pétillante journaliste Lucrèce Nemrod, qui va demander l’aide d’un vieux briscard du journalisme (porté sur les sciences), va aller jusqu’au bout du monde (en Afrique en fait) pour découvrir la vérité. Parallèlement, il y a des millions d’années de cela, nous suivrons les aventures de « IL », jeune primate qui sera responsable du prochain stade d’évolution vers l’homo sapiens.
Critique du Père de nos pères
Il fut un temps où jeune Tigre avalait les romans de Werber avec la même fougue que petit Jésus multipliant les petits pains. Hélas, mille fois hélas, Le Père de nos pères n’est pas l’ouvrage à mettre en haut de la pile de cet écrivain.
Il s’agit du premier tome que Werber a cru bon juger utile de nommer Les aventuriers de la science. D’un côté une sorte de thriller / aventure un peu bancal sur les bords avec Lucrèce et Isidore ; de l’autre les pérégrinations d’un individu non identifié qui s’avère être le très recherché père de nos papas. L’écrivain français alterne les deux histoires avec une régularité (chapitre pair, chapitre impair) de métronome atomique.
Le style est du Werber pur jus, à savoir une insolente maîtrise des deux histoires qui se rejoignent dans une explosion de révélations. Cependant le suspense fut pour Le Tigre quasiment nul, ayant deviné (presque par accident) de quoi il retournait. Résultat : me suis royalement emmerder sur les derniers chapitres. Mais pas au point d’abandonner la lecture, car le tout reste très correct.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Je vais profiter de ce titre pour vous présenter rapidement nos deux héros (on les retrouve dans d’autres titres). Lucrèce Nemrod est une jeune femme, pas très grande, rousse et apparemment plutôt bandante. Vive d’esprit, elle a la vingtaine dans ce roman. Isidore Katzenberg, inversement, semble plus posé et son physique est celui d’un gros patriarche assez vieux et à l’insondable science. Attention, Tigre ne signifie pas que l’auteur ne s’est pas fait chier à éviter la caricature « Laurel & Hardy », avec un peu d’attirance (surtout le gros Isidore) pour l’autre en sus. Mais presque.
Bon, alors, d’où venons-nous ? Je vais vous le donner en mille, parce que l’Homme ne descend définitivement pas du tigre. Plutôt du porc. Du cochon. Et oui. Ce ne serait pas pour rien qu’on partage autant de gênes avec ce bestiau, et que d’ailleurs on procède souvent à des greffes à partir d’un de ses organes. Et ironiquement, c’est celui que les hommes traitent de la pire façon (les autres animaux ne sont pas en reste, j’en conviens) : élevage intensif dans des fermes dégueulasses alors que le porc est d’une propreté exemplaire, abattage à la chaîne pour finir de manière éhontée dans nos assiettes. Pas étonnant, pour finir, que filmer ce qui se passe dans un abattoir reste interdit.
…à rapprocher de :
– La recherche du chaînon manquant se retrouve également chez Vercors et ses Animaux dénaturés. Un peu chiant hélas.
– De Werber, j’ai intensément préféré La trilogie des fourmis. Quant aux suite, le Cycle des Anges et celui des dieux vont descrescendo question intérêt.
– Sur l’origine du monde, avec une petite surprise finale bien sympathique, Nanard se contredit avec le roman Le papillon des étoiles. Enfin, « se contredire » est un grand mot…
Enfin, si votre librairie de quartier est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici. mais de grâce ne lisez pas la présentation du produit sauf si vous voulez être abruptement spoilé).
Ping : Vercors – Les Animaux dénaturés | Quand Le Tigre Lit
Oh mais c’est que je me laisse transporter pour moins cher qu’un Prince Saoudien. Et Mickey a arrête de me transporter quand j’ai perdu mes dents de lait. Euh… Weber presque pareil. Mais si je tombe dessus, je testerai.
Ah! Et pour Vercors, je serais très heureux d’en connaitre ton avis, je peine malheureusement a trouver du monde qui ai même entendu parler de cet auteur… Je compte sur toi le Tigre!
Je n’ai pas encore lu ce roman de Weber. Ayant passe les 25 ans, je ne sais pas si je m’y mettrais même.
Le thème par contre me fait penser au roman « Les Animaux Dénatures » de Vercors qui m’avait littéralement souffle a sa lecture.
Tigre, l’as-tu lu? 😉
Pour les 25 ans, je plaisantais à moitié : si tu as l’esprit jeune et est autant prêt à te laisser transporter à ton âge (sur lequel je ne supputerai pas) qu’un Prince Saoudien se laisse transporter en privatisant EuroDisney, alors fonce ! Et merci pour Vercors, maintenant qu’il est inscrit dans le marbre sur QLTL je ne pourrai pas te répondre, dans un an, que je ne l’ai toujours pas lu…
Ping : Bernard Werber – Le Papillon des Etoiles | Quand Le Tigre Lit
Ping : Bernard Werber – La trilogie des fourmis | Quand Le Tigre Lit