Suite de l’excellent premier opus de Blain et Lanzac, Le Tigre se devait de continuer sur cette voie. Direction les States, avec comme mission empêcher une guerre. Encore un grand moment, dessin et dialogues en pleine harmonie pour faire travailler nos zygomatiques.
Il était une fois…
Arthur Vlaminck, toujours lui, est dans la tempête du Lousdem. Pays ressemblant fort à l’Irak, les Américains veulent lui déclarer la guerre, et ce malgré les avertissements français. C’est pourquoi notre grand ministre compte aller à NYC exposer ses grandes idées.
Critique du deuxième tome de Quai d’Orsay
Encore une petite bombe, rien à dire. Surtout qu’on augmente le format pour dépasser les 100 pages. Même personnages, quelques uns en plus (un chat notamment, à l’origine d’une allergie carabinée chez le ministre), même délires… Seule l’Histoire évolue.
Cette fois ci c’est le Lousdem, état pétrolier que les États-Unis soupçonnent d’avoir des armes de destruction massive. Le flambant Taillard de Worms va partir avec tous ses conseillers au siège de l’ONU pour faire entendre la glorieuse voix de la France. Le pauvre Arthur sera trimballé dans tout ce foutoir, parfois en proie à de sérieux doutes sur l’efficacité de son action.
Diplomatie de bric et de broc, Villepin encore plus jeté, le métier de conseiller où on peut être rapidement mis au placard, avant de se refaire une virginité, la vie intenable menée, la disponibilité 24 sur 24 qui toujours déplaît à la petite amie, et j’en passe.
Du très drôle, des personnages attachants, un vrai petit plaisir. Même si l’admiration de tous envers Taillard de Worms peut agacer, à croire que tous ceux qui le côtoient sont hypnotisés par sa vision (Le Tigre pense au verbe anglais to mesmerize, plus pertinent ici). Vivement la suite.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le personnage de Taillard de Worms, qui va vite, trop vite. Les idées jaillissent, se perdent dans les replis de son imagination, réapparaissent, bref le personnage est tout aussi ingérable. A l’image de ses congés, quand il décide d’improviser dans son club de vacances une conférence. Au cours de laquelle bien sûr il créé de nouveaux éléments de langage à reproduire à Paris. Comme le disent certains diplomates, il vaut mieux un ministre qui part dans tous les sens et qui a besoin d’être recadré que l’inverse.
Avec les casseroles que traîne le personnage depuis, il est étonnant qu’il y ait très peu de développements sur la politique intérieure (celle avec un petit « p ») du pays. Lors de la période 2002-2005, il faut garder à l’esprit les luttes de clan, les nombreux coups bas,… Dans ces chroniques, rien que les Affaires étrangères. Dommage. A ce titre, les nombreux parallèles avec l’Empire de Star Wars (dans les deux tomes) est plus que jamais pertinent (en plus d’être cocasse).
La politique, le « Grand Jeu » plutôt, qui ne tient à pas grand chose. Des milliers de vies (civils, soldats) dépendent d’un vote à l’ONU. Ce vote dépendant à son tour (entre autres) de l’action de la France, donc des discours de son représentant. Ces fameux discours, c’est aussi l’art de faire beaucoup de mal à plein de mouches, alors s’il faut composer avec la langue anglaise, ça promet.
…à rapprocher de :
– Même si ce n’est pas obligatoire, Le Tigre vous conseille vivement de commencer par le premier tome.
– Et puis, BD un peu plus vieille, mais tout aussi acide, c’est Le songe d’Atthalie de Louis Le Mutin.
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A conseiller aussi : « Blutch » de Blain !
C’est noté. Je l’incorporerai au présent billet lorsque ça sera chassé et digéré.
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