VO : The Prince of Deadly Weapons. Très sympathique à nouveau de la part de Teran, bien que moins renversant que Satan dans le désert. C’est l’histoire d’une personne seule, très seule dans une ville pas très nette, qui doit absolument trouver ce qui se trame. Sur fond de mystère total, on peut trouver ça parfois longuet.
Il était une fois…
Rio Vista, Californie. Taylor Greene se suicide, seule sa petite amie Essie n’y croit pas. Puis arrive Dane, qui a un lien particulier avec le « suicidé » : on lui a greffé de Taylor, et souhaite s’installer dans la ville. Aidé d’Essie, Dane (dont la présence reste mystérieuse) va se mettre à la recherche de la dure vérité entourant le décès du jeune Taylor, dont la famille a bien des choses à cacher.
Critique de Discovery Bay
Du Boston Teran plus mystérieux et au moins aussi terrible que ce que je connais de l’auteur. Plus de 500 pages, c’est long malgré une taille de caractère assez grosse. Pour notre plus grand bonheur, l’écrivain a eu la géniale idée de « chapitrer » comme un Patterson, (presque 80 chapitres !).
Une personne se retrouve, malgré elle, dans un village de trafiquants (Le Tigre ne précisera pas de quoi). Bien sûr il y a une femme dans l’affaire, et l’auteur parvient à distiller, dans le noir de son œuvre, une romance tout à fait touchante. Ajoutez toute la violence latente de l’environnement, et un réalisme qui donne de sérieux frissons, c’est un vrai plaisir.
Ce qui marque dans ce roman, ce sont les non dits. Intensité dramatique poussée du coup. Peut être trop, disons que tous les personnages ont quelque chose de pas reluisant à cacher, héros en première ligne. Du coup le lecteur s’impatiente de savoir ce qu’il en est, d’autant plus que les protagonistes se font attendre niveau révélations. Ennuyeux, dirons certains.
Si vous souhaitez un réel roman noir, dur et réaliste, allez y. Un demi millier de pages (ça fait plus impressionnant présenté comme ça), il faut espérer entrer dans l’univers de l’auteur. Si au bout de 200 pages ce n’est pas le cas, vous pourrez abandonner.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le mystère dans tous ses états. On est réellement largué au début du roman, on ne sait pas où tout cela va mener, et les protagonistes n’aident pas vraiment. On sait qu’ils ont fait des choses terribles, mais ne comptons pas sur eux pour le dire. Et ça ne marche pas trop mal comme technique de conteurs, du moment que tout se décante au moment venu. En 500 pages, Teran avait largement de quoi le temps. Pourtant il restera quelques zones d’ombre, sans que ça frustre trop.
La tragédie familiale. Derrière le suicide de Taylor Greene, c’est toute une famille qui est en deuil, et pas pour les bonnes raisons. Si les activités de ladite famiglia ne sont pas des plus courantes, ce qui est arrivé au rejeton ne l’est plus finalement (courant hein). La bonne marche du business c/ les sentiments naturels familiaux, le choix est cornélien. Cette dernière phrase fait très convenue, mes excuses.
La cupidité des hommes. Ce qui « justifie » les actes des inquiétants individus présentés, c’est bien sûr l’appât du gain et la peur de tout perdre – entendez, passer par la case prison. Ce qui est regrettable c’est qu’il n’y ait pas de « prequel » à ce roman, quelque chose qui montre comment une famille (qu’on est en droit d’imaginer harmonieuse) peut en arriver là. Dallas, à côté, c’est l’histoire d’une famille de bisounours en visite à Disneyland. Même le héros, mains liées, agit dans son propre intérêt.
…à rapprocher de :
– Le Tigre a préféré Satan dans le désert, du même auteur. Plus percutant et sombre, on touche mieux le fond (si c’est un mieux).
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
Ping : Boston Teran – Satan dans le désert | Quand le tigre lit