VO : Imperial Bedrooms. Easton Ellis, c’est assez particulier. Jeune prodige de la littérature nord-américaine, Bret a pondu quelques livres superbement repris au cinéma (American psycho for instance). En voici un récemment publié, et malgré le style Ellis qui pose problème au Tigre c’est assez sympa à lire. Mais ça ne casse pas trois pattes à un canard.
Il était une fois…
Un quart de siècle après Moins que zéro, nous retrouvons Clay entre Los Angeles et NYC. Désormais scénariste, celui-ci prépare son prochain film. Il s’offre même le luxe de promettre un rôle à une pauvre fille pas vraiment douée, mais réellement mignonne. Entre coups bas, trahisons et manipulations en tout genre, c’est dans un Hollywood glauque que bien des rêves seront brisés.
Critique de Suite(s) impériale(s)
J’ai vraiment du mal avec Ellis. Ces anciens romans n’étaient pas des parties de plaisir, j’avoue même ne jamais avoir pu finir Glamorama. Soit il y a un problème avec le style, trop froid, avec du « name droping » à n’en plus finir, soit la traduction française fait perdre irrémédiablement quelque chose au génie de l’auteur. Quoiqu’il en soit, cet écrivain est un joli mystère pour Le Tigre : pourquoi tant de succès, et où va-t-il chercher tout ça ?
Néanmoins cet opus est le moins pire lu. L’histoire est bien barrée (sans surprise hein), et certains passages sont sombres et bien rendus. Peut-être est-ce le roman de la maturité (ça sonne très critique d’art cette phrase…). Moins de 200 pages, voici une autre bonne surprise. C’est rare de la part de Bret. Les chapitres sont toujours aussi peu nombreux, le style parfois lourd et incompréhensible, mais ça passe plutôt vite.
Une lecture correcte, hélas il me semble qu’il convient de connaître un peu l’univers de BEE avant d’ouvrir ce roman. A ce titre Le Tigre n’est pas totalement certain d’avoir tout compris à l’intrigue (vous avez remarqué que je n’en parle pas encore), étant incapable de reconnaître tous les protagonistes. Ainsi, lire Moins que zéro avant d’attaquer ce titre est bienvenu.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La paranoïa est omniprésente. Clay, Rain et certains autres protagonistes ont des bouffées délirantes, pas toujours injustifiées il est vrai. Mais atteindre de niveau de défiance vis-à-vis de l’autre en général, c’en est effrayant. Si Bret semble parfois écrire comme pour exorciser ses propres peurs ou coucher sur papier ce qui le taraude, alors son psy a du gros pain de campagne sur la planche.
Le détachement des personnages, marque de fabrique de BEE, est toujours aussi prononcé. Dialogues froids, souvent à côté de la plaque, par des hommes ne quittant plus leurs lunettes noires. Drogués ou alcoolisés en permanence, les protagonistes ne semblent plus être dans le monde « vivant » avec leurs interrogations et problématiques qui n’ont rien de celle d’un homme lambda. Et ce manque de confiance entre eux, c’est d’un cynisme… L’ambiance est désespérante (voire exaspérante), le lecteur n’est pas loin de se sentir mal en lisant ces 200 pages.
…à rapprocher de :
– Dans l’esprit de destins brisés avec des personnages assez jeunes qui vont jusqu’à réaliser le pire, Le Tigre se souvient avec émotion du Maître des illusions, de Donna Tartt.
– Moins que zéro, American Psycho, voilà les titres sur lesquels le museau du Tigre n’a pas plongé.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez ici trouver ce roman via Amazon.
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Je viens de finir de lire Moins que zéro et quelle déception ! Je me retrouve pas mal dans votre critique M. Tigre, je reprendrai vos mots : » L’ambiance est désespérante (voire exaspérante) » je me demande encore comment BEE a pu avoir autant de succès, avec tous ces personnages à qui on a une envie croissante de mettre des giffles et de secouer !
Je crains de m’attaquer à American Psycho maintenant..
Content de voir que je ne prêche pas dans le vide, ça me rassure. Pour American Psycho, je vais m’y remettre également un de ces quatre, toutefois je crains que ça ne passe pas également.
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