Encore un accident de parcours comme il en existe tant. La collection « folio policier », l’image de couverture, le titre aguicheur, tout concourrait à passer un bon moment. Il n’en fut rien : histoire confuse et style lourdingue, ce n’est pas le meilleur moyen de découvrir Chantal Pelletier. Gros râteau, tant qu’à jouer sur les mots.
Il était une fois…
Pour près de 200 mots gagnés sur un livre que je n’ai su terminer, Tigre est plus que content de vous proposer séance tenante le quatrième de couverture. Surtout lorsque celui-ci ne rime à rien :
« Gymnastique de l’âme et du corps le matin. Sagesse de l’Orient toute la sainte journée et pas un seul ennemi en vue. Plus tranquille que ce vieux Chinois, tu meurs, et c’est justement ce qui vient d’arriver. L’homme est retrouvé allongé dans le parc des Buttes-Chaumont, balle dans la tempe tirée par un pro. Exit le vénérable maître de taï-chi aimé de tous. L’inspecteur daltonien Maurice Laice, exilé dans le 19e arrondissement loin de son Montmartre chéri par une supérieure sans pitié, comprend vite qu’il ne maîtrise pas tout des extrêmes de l’Orient. Ni de l’Occident. Des ados bien d’ici, déjantés à s’en écarquiller les yeux, vont le lui apprendre, morts à la clé. »
Critique de More is less
Et voilà, un abandon en bonne et due forme à la moitié (soit avant la 150ème page), et sans regret. Pour la première fois que je lis cet auteur, le 4ème de couv’ m’avait promis de l’original, quelque chose de prenant, cynique et bien apparemment bien construit. Sans compter le titre, sublime référence à Less is more, que Le Tigre a retrouvé tant en littérature qu’en musique.
Hélas, mille fois hélas, la lecture s’est révélée globalement désagréable. J’ai trop vite abandonné tout espoir de comprendre le scénario, fait de digressions et autres tournures de phrases rendant son intelligibilité difficile. Quant au style, cela m’a semblé bien lourd. Certes quelques bons passages avec plus ou moins d’humour, mais rien qui ne rattrape le ratage qui était en train de se dérouler sous mes yeux ébahis.
Au final, Le Tigre a très probablement sélectionné le pire titre de Chantoune, quoiqu’il en soit j’aurais du persévérer et m’accorder un peu de temps pour lire une autre de ses œuvres. De l’eau faite de mots a coulé sous le pont littéraire, et reprendre avec cette écrivaine n’est pas pour bientôt.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le Paris version Pelletier. J’ai eu la fâcheuse impression que l’auteur a eu envie de se lâcher dans les grandes largeurs dans ce titre, avec un résultat qui ne m’a pas vraiment ému. Les phrases, l’enchainement des péripéties, le style en général m’a paru être le fait de quelqu’un qui cherche à décrire la capitale sous un jour onirique et mystérieux. Bref, un truc pour les initiés. Pour gambader de temps à autre dans Paris, Tigre n’a pas reconnu une once de crédibilité dans ce roman. Peut-être est-ce le but, cependant il n’y a pas grand chose à en tirer en tout cas.
Au-delà de l’aspect purement « polar », Tigre se souvient de quelques ingrédients de romance. Maurice, notre héros flic aux nombreux problèmes de santé, vacille entre une histoire prometteuse avec une belle asiatique et Anna, sa régulière, avec qui certains instants plus sexuels sont parfois livrés au lecteur. C’est plutôt mignon, toutefois ça n’incite pas à poursuivre la lecture.
…à rapprocher de :
Rien. Désolé, vraiment.
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