[Sous-titre : Les Chevaliers du Ciel, Tanguy et Laverdure, tome 20]. Deux pilotes mettant tout en œuvre pour libérer de pauvres otages français, scénario passable (et encore…), illustrations qui piquent les yeux, dialogues techniques qui passent dans un œil pour ressortir dans l’autre, Le Tigre a connu nettement mieux.
Il était une fois…
Après une mission clandestine au Tibesti, nos héros Tanguy et Laverdure préparent une opération pour aller récupérer des Français tenus en otage au beau milieu du Tchad. La mission est extrêmement dangereuse, et dépend d’un tas de détails qui arrêteraient même le plus casse cou des agents secrets. Sans compter que certaines vestes sont susceptibles de se retourner…
Critique d’Opération Tonnerre
La qualité de la littérature des salles d’attente de certains praticiens est proverbiale. Entre des magazines people, des revues politiques datant du dernier mandat de cette buse de Chirac et les livres pour enfants (je me dis que je devrais commencer à aborder ce style un de ces jours), y’a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Sauf ici, petit intrus de bande dessinée perdu sous une pile de Paris Match. Premières pages vraiment pas fameuses, mais entre ça et le reste de ce qui était proposé, le choix était vite fait. Dans cet ouvrage, il est question de monter une opération top secret (au moins) pour sauver la peau de quelques Français égarés. Les héros, pour cela, font notamment appel à des mercenaires belges et arment un vieux DC4 à moitié en ruine. Je passerai certaines étapes de la mission (livraison d’armes avec les Toubous, calculs du kérosène nécessaire, etc.) qui donne l’impression d’avoir été montée à la touriste, avec de nombreux paramètres laissés au plus pur des hasards.
Et pourtant les protagonistes réussissent leur coup de bluff. Enfin, c’est ce qu’il semble tellement j’ai survolé quelques pages en raison du dessin peu engageant. Habitué à des traits plus précis et des boîtes de textes bien dosées, Le Tigre a mal été servi. Sans compter des les deux héros aux regards insupportables et dont les visages sont fort mal esquissés. Pour une œuvre du début des années 80, le coup de vieux n’est jamais loin.
Le félin est sans aucun doute dur avec cette BD qui s’inscrit de surcroît dans un diptyque – lire le premier tome aurait pu être au préalable utile – et dont le scénariste venait de débarquer. Toutefois, sans l’ennui mortel d’une salle d’attente, je ne suis pas sûr d’avoir été capable de terminer Opération Tonnerre.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Faisons bref. D’une part, cette BD illustre l’espionnage à la française (tel qu’on pourrait l’imaginer à l’époque), fait de bric et de broc avec petit relent de Françafrique qui ne porte pas son nom. Des mercenaires en veux-tu en voilà, quelques barbouzeries dans un terrain de jeu grand comme vingt départements, des personnages qui ne roulent que pour leur pomme (à part nos deux vaillants Chevaliers) et n’hésitent pas à trahir.
D’autre part, le félin a eu peur au début en voyant le rôle occupé par le peu de femmes dans l’histoire. La blonde gentillette mais un peu craintive, la femme objet dont les interventions sont aussi poussives qu’inutiles. Sauf que…cette personne se révèle bien plus fatale que prévu. La blondasse qui se réveille, voilà un twist relativement surprenant qui avait éveillé mon attention à moitié morte.
…à rapprocher de :
Franchement, pas grand chose. Les Buck Danny de cette époque sont bien mieux léchés, il n’y a guère de comparaison qui tienne (à mon humble avis).