…et autres récits. Une bonne vingtaine de récits épars mettant en scène une sexualité qui se veut débridée, la logique et la trame de Nymphomaniaque ne sont hélas pas évidentes à saisir. Le dessin aurait pu sauver la chose (la féminité y est outrageante), néanmoins celui-ci est souvent fouillis, le panard du lecteur étant diminué. Dommage.
Il était une fois…
L’éditeur résume plutôt bien le premier épisode, à savoir :
« Lorsqu’on possède un corps de rêve, qu’on est une sacrée belle gonzesse mais que, surtout, on est nymphomane, que se faire prendre quatre heures de suite ne suffit plus, jusqu’où peut-on aller ?… »
[très loin apparemment]
Critique de Nymphomaniaque
CoaX est le nom de scène d’Alvato Muñoz (avec un autre compère semble-t-il), un Espagnol qui a régulièrement publié dans Kiss Comix, magasine coquin disparu depuis. Et voici quelques unes de ses créations ici compilées pour le plus grand bonheur des amateurs – ce dont Le Tigre n’est pas, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Le titre renvoie à la première histoire qui pèse bien ses 40 pages (les autres ne dépassant pas dix planches) et traite, évidemment, d’une nymphomane qui vit mal son addiction au sexe. Alors qu’elle se met progressivement en danger (de manière soft certes), notre héroïne est repérée par un producteur qui a une idée d’un nouveau genre téléréalité – mal lui en prend. Quant aux saynètes qui suivent, Le Tigre est bien incapable de vous résumer ce dont il est question. Si le sexe (le cul, pardon) est omniprésent et les péripéties dignes de certains vaudevilles, il faut savoir que ça part souvent dans tous les sens – toutefois, ni S.F., ni histoires sombres ou autres dégueulasseries.
Parlons des illustrations. La mauvaise nouvelle est le mépris qu’affiche CoaX pour les préliminaires et l’ordre : pas le temps de faire connaissance/monter la juste pression, ça défouraille en moins de deux (avec ou sans capote) et ça gueule très vite – vocabulaire pas très fin à la clé. En outre, les cases sont trop irrégulières pour que les mouvements de l’œil cartésien félin prennent un rythme satisfaisant, il en est de la variation de la taille des cases à mesure que le dénouement de l’acte charnel approche. La bonne nouvelle est le trait de l’auteur, précis et varié, qui n’a pas son pareil pour représenter des femmes complètes à la croupe enchanteresse (trop peut être : taille fille, gros derche et seins énormes) et à la sublime expression de plaisir. Les mâles restent satisfaisants dans leur rendu également !
En conclusion, le fauve a bien conscience qu’il s’agit d’une compilation où la cohérence n’était nullement recherché par l’auteur – ou l’éditeur. Toutefois cette orgie de scénarios mâtinée d’illustrations foisonnantes n’apportent aucune sérénité dans la lecture. Nous avons tourné, avec la tigresse (dont la douce curiosité est proverbiale), les pages sans grand entrain, et le plaisir ne fut que trop rarement au rendez-vous. C’est pourquoi je vous conseille, non pas de faire l’impasse, mais de procéder à une lecture-picorage selon votre humeur.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Si on cherche à déceler une structure narrative dans ces histoires, le pattern suivant est presque constant :
1/ Présentation très sommaire de deux ou trois protagonistes dans un environnement ou une configuration toujours propice à la luxure (piscine, chambre, nightclub, harem, arrière-boutique, etc.)
2/ Les sens en éveil, certains se mettent à rapidement copuler comme des lapins (souvent en couple, peu de sexe de groupe), avec moult gros plans et bruits. Ces bruitages…par Bouddha… Deux tiers des planches au moins.
3/ La petite surprise du chef après les ébats (rarement interrompus), que ce soit un(e) cocu(e) qui découvre son triste sort, un tiers qui pointe son nez juste après l’orgasme (quand nos amis sont rhabillés), ou toute remarque humoristique.
Comme je l’évoquais, ce format, parfaitement adapté à une publication au compte-goutte dans un maga/fan-zine, passe moins bien après 100 pages de ce régime.
CoaX se délecte avant tout se délecter de dessiner de belles situations qui éveillent l’imagination, et s’en tire avec les honneurs. Mais pour ce qui est de l’intérêt narratif…j’exagère puisqu’il y a certainement beaucoup à dire sur la vision de la chose de l’auteur ibérique. Déjà, le sexe est libre et les femmes sont extrêmement demandeuses, ces dernières ayant un degré de pouvoir et d’initiative bien supérieur à celui des mâles bien membrés. Loin d’être connes (à la différence de certains personnages masculins), nos héroïnes semblent n’éprouver que peu de honte à se comporter tels des mecs (disposer de leurs partenaires), absence de sentiment comprise. Ensuite, les ébats sont bon enfant, la violence inexistante et le plaisir visible sur les visages. Enfin, tous sont beaux, bien portants et jeunes – et apparemment leurs parents sont en éternelles vacances.
Du sexe joyeux, sain et sans grande prise de tête – un hommage à la vie, loin des turpitudes autres que sentimentales qui habitent (et hachattent…hu hu) la jeunesse.
…à rapprocher de :
– Le cul libéré par un Espagnol, avec des illustrations colorées et plus « basiques », c’est Cercle Intime d’Atilio Gambedotti. Tome 1 (en lien) et tome 2 (ici ici !) sur le blog.
– Je vais me faire des ennemis, mais à la rigueur faudrait mieux entreprendre de lire Happy Sex de Zep. Juste pour l’aspect « happy » hein, ça n’a rien à voir sinon.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette coquine BD en ligne ici.
Le Tigre, tu viens de te faire un ennemi!
Hosanna au misérable blog tigresque dans ce cas ! Rien à faire, ces trucs ce n’est pas ma came. Pourtant, Jésus sait si je suis friand de ce genre de bandes dessinées. (je me rattraperai avec des Degenerate Housewives)
Non, c’etait par rapport au Happy Sex de Zep… qu’honnetement j’ai trouve plus chiante que quoi que ce soit d’autre.
Zep qui pourtant remonte franchement dans mon estime par ce qu’il publie dans son blog.
Au temps pour moi ! C’était une plaisanterie la référence à Zep, surtout que je ne compte pas le traiter sur le blog. Mais tu as raison, je vais modifier la manière dont j’aborde la référence, ça me ferait de la peine qu’on associe CoaX et la Zépouille…
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