Sous-titre : La chute. VO : Broken Bat. Tiré des comics strips Batman #489-497 et Detective Comics #659-663. Le fameux collectif, ce sont Doug Moench, Chuck Dixon, Jim Aparo, Norm Breyfogle, Jim Balent et Graham Nolan qui ont inventé dès les années 90 la plus éprouvante aventure de Bruce Wayne. Cycle long mais nécessaire, le début est hélas moyen.
Il était une fois…
Un homme terrible et inquiétant caresse l’idée de devenir le maître de Gotham, et entre lui et son objectif se dresse le puissant Batman. Cet homme à la musculature impressionnante se nomme Bane. Et il veut briser, à la fois physiquement et mentalement, Bruce Wayne. Pour cela, Bane va d’abord « attendrir » la viande en planifiant l’évasion de tous les criminels de l’asile d’Arkham. Trop de boulot pour le Bat exténué qui va, pour la première fois, être durablement vaincu.
Critique du premier tome de Knightfall
Attention, en souhaitant suivre la saga Knightfall de fond en comble, tout lecteur doit savoir qu’il s’apprête à bouffer cinq tomes de plus 350 pages chacun Un bonne centaine d’euros pour quelques heures de lecture, on sent le monopole d’Urban Comics qui a publié ce récit inédit en France de manière assez fine, juste au moment de la sortie du dernier film de Christopher Nolan.
Bon, je ne vais pas vous dire pour chaque tome, voire chaque chapitre, qui a mis la main à la pâte, car entre les scénarios, dessins, couleurs ou encrages, un beau paquet d’artistes ont planché sur l’aventure. Il faut juste savoir que le cycle a duré plus d’un an et que ce premier tome, intitulé « La chute », porte plutôt bien son nom en plus d’avoir été savamment distillé dans les nombreuses publications relatives au chevalier noir.
Le premier cinquième de l’aventure m’a hélas un peu déçu. On ne présente plus Bane, individu ambitieux, tueur de sang froid et extrêmement réaliste par rapport aux autres vilain un peu dérangés sur les bords. Celui-ci fait sauter Arkham et quasiment à chaque chapitre le Bat affronte un nouvel ennemi pour le mettre à nouveau à l’ombre. Et c’est là que le bât blesse : ai eu l’impression de lire plein de mini séries un peu oldschool où à chaque fois Batman se plaint de souffrir toujours plus mais néanmoins continue sa quête. A la limite j’étais heureux que Bane se décide enfin à lui briser la colonne vertébrale. De temps à autre, on nous présente une émission où un psychiatre du dimanche explique que les vilains sont sains et qu’il faut les accepter comme ils sont (sans les montrer du doigt), et ce à l’encontre du bon sens le plus élémentaire.
Le dessin, en outre, m’a paru un peu trop vieillot. Sans doute Le Tigre est trop habitué aux publications de ce millénaire bien plus léchées niveau graphisme. Car entre les couleurs agressives, les costumes; muscles et visages des héros (Bat, Robin et Azrael) pas forcément bien rendus, l’effort architectural très moyen, on sent l’intense productivité de l’année 93 au détriment de la qualité. Mais bon, c’est le début des nineties.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’égo surdimensionné. Bruce tient à s’occuper personnellement de chaque méchant, et ce malgré sa santé déclinante dont il a pleinement conscience. Tim Drake (troisième Robin si ma mémoire est bonne), Jean-Paul Valley (qui prendra un rôle prépondérant par la suite), et même le vieil Alfred, tous lui demandent d’y aller mollo et lui proposent de l’aider dans son combat. Et bah non, cet idiot de Batounet (dixit Joker) y va avec seulement avec sa bite et ses batarangs. Habitué des escapades solitaires, le héros ne semble vouloir que trop rarement s’encombrer d’alliés, ce qui évidemment précipitera sa chute.
L’ennemi de tous les ennemis. Bane, c’est un peu l’ultime cauchemar du Batman « classique ». Rien à voir avec la brute muette (dont on devine que deux neurones se battent en duel dans son cerveau) de Batman & Robin de Schumacher. Une illustre daube ce film au passage. Plutôt un être certes puissant, à la suite d’expériences avec le fameux venin, mais d’une intelligence rare. Un des seuls à avoir tout de suite compris qui est Bruce Wayne. Un fin gourmet même, puisqu’il se délecte des épreuves successives de l’homme chauve-souris et retarde toujours plus le coup final qu’il compte lui asséner.
…à rapprocher de :
– La saga est plutôt longue, et se poursuit avec Le Défi, puis La Croisade, ensuite La Quête, pour se terminer par La Fin (logique).
– A tout hasard, vous pouvez découvrir les premiers faits d’armes de Jean-Polochon Valley dans La Lame d’Azrael (en lien évidemment).
– Un court one-shot assez bien fait concerne la vie de Bane, super vilain atypique s’il en est. C’est La revanche de Bane, de Dixon et Nolan. C’est plus ou moins un salvateur prélude à Knightfall.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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