VO : Superman Confidential #1-5 et #11. Superman #61. Belle sucrerie presque intemporelle livrée par deux auteurs de talent, voici un travail de qualité qui repense intelligemment les origines du justicier en cape rouge. La kryptonite, ultime ennemi de Superman, sait surprendre par son parcours pendant que Lois Lane fait chavirer les cœurs. Et quelle mise en page !
Il était une fois…
Clark Kent débute à Métropolis, et Superman aussi. Ce dernier vit une idylle avec Lois (dont les seins ont doublé de volume depuis Terry Hatcher) qui vit mal son héros lui posant des lapins pour sauver un peu tout le monde partout. Parallèlement, un bel inconnu s’installe dans la ville et est sur le point d’ouvrir un méga casino, ce qui paraît bien suspect pour le Daily Planet. Ce dernier apporte dans ses bagages un fragment de météorite qui semble considérablement affaiblir notre héros…
Critique de Superman Kryptonite
En démarrant (encore) quelque chose sur les origines de Superman, j’ai eu peur de m’emmerder entre un Kent qui ressemble à un puceau, Luthor qui veut contrôler le monde et l’insaisissable Loïs Lane qui fait sa mijaurée. Il n’en est rien grâce à l’introduction d’Anthony Gallo, un méchant qui amène les différents protagonistes à se repositionner dans l’univers du héros (cf. dernier thème). Lex Luthor, par exemple, cherche toujours à tester les failles du superhéros, néanmoins il se fait plus d’une fois damner le pion par Tony Gallo.
Ce qui m’a particulièrement plus dans cet opus est la narration assez originale. Les remarques in petto du héros, en jaune, sont mises en relation avec un double intime qui a voyagé avec lui : la météorite de Kryptonite – du moins le pense-t-on au cours de l’histoire. Ainsi, les textes sur fond vert introduisent un personnage mystérieux, mi-spectateur mi-philosophe sur la nature humaine qu’il apprend à connaître.
Pour tout vous avouer, je me suis procuré cet album de Superman parce que Darwyn Cooke était crédité. Et j’adore le boulot dessinatoire de ce mec, un pur plaisir. Sauf que c’est son pote Tim Sale qui s’est frotté aux illustrations, et celles-ci sont plutôt réussies : comme on peut le voir sur la couverture, le style paraît presque enfantin (voire sorti d’une propagande soviétissime), en fait c’est terriblement touchant grâce aux expressions des différents protagonistes.
Pour conclure, un comics que même le plus touriste des lecteurs concernant cet univers saura apprécier. Rien que pour les yeux et les faiblesses dont fait montre le gus. Pour ne rien gâcher, la préface de Darwyn Cooke permet d’appréhender ses intentions quant au kryptonien. Si en sus la BD originelle de 1949 (Retour sur Krypton) sur laquelle se basent les auteurs est livrée, alors que demander de plus ?
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La découverte des origines s’inspire donc d’un vieil épisode assez mal foutu il faut l’avouer. Et Cooke est parvenu à l’adapter à notre siècle (le 21ème hein) en imaginant (attention mini SPOIL) un E.T. qui fait office d’historien. Le lecteur découvrira, en même temps que Kent, le terrible destin de son monde natal mort trop vite. En écho à ce funeste sort, Superman découvre qu’il n’est pas si immortel que prévu. La krypnonite, évidemment, mais également la peur de la mort alors que le héros ne risque rien. La péripétie dans le volcan, avec Kent qui pense mourir étouffé dans la lave, est frappante tant côté scénario que visuel.
L’amour, parlons-en. Ce thème est finement décliné à toutes les sauces : amour familial entre Kent et ses parents (Jonathan et l’autre dont j’ai encore zappé le nom) ; amour de Superman envers son prochain ; et relation difficile avec Loïs qui se laisse dragouiller par Gallo, l’ennemi principal. A ce titre, ce dernier est bien le seul totalement dépourvu d’amour et tout ce que fait un être humain – les explications à ce sujet sont plutôt bien rendues d’ailleurs. Il semble alors que Lex Luthor fasse les frais de cet opus dans la mesure où son rôle, secondaire, n’est pas totalement celui du grand malade qui mène la danse.
…à rapprocher de :
– Sur un comics « fondateur » (en terme de reboot) de l’homme en cape rouge, vous pouvez éviter Superman : Les Origines, de Yu et Waid.
– Puisque je parlais de Darwyn Cooke et de son excellent boulot, ceux que j’avais en tête concernent la saga avec Parker : Le Chasseur ; L’organisation ; Le Casse.
– Cooke a même versé dans le Batman, et le résultat est enchanteur. Tim Sale aussi, avec notamment Amère Victoire.
Si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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