VO : Angels and Demons [pas de prise de risque quand un beau paquet de tunes est en jeu]. Premier né d’un auteur qui a eu le succès d’un jour, on sent que Brown, en plus de ne pas être tout à fait au point sur son style, avait cependant déjà en mains les ingrédients pour cartonner. Je l’ai lu tellement vite que je ne me souviens que de très peu de choses.
Il était une fois…
Dans le très élitiste CERN (centre européen de recherche nucléaire, au cas où…), quelques scientifiques ont réussi à créer de l’antimatière. Hélas un des savants est tué et un fragment de cette substance explosive est dérobé. Parallèlement, le bon vieux pape avale son extrait de naissance. Or, quatre cardinaux pressentis pour reprendre le bonnet papal sont enlevés, et derrière ces forfaits semble bien se cacher la société des Illuminati fermement décidée à transformer le Vatican en un énième quartier de Beyrouth pendant la guerre du Liban. Mais c’est sans compter Robert Langdon (prof à Harvard en symbologie religieuse) et la fille du scientifique tué qui vont aider le CERN pour sauver cette institution et la papauté. Rien de moins.
Critique d’Anges et Démons
La manière dont ce roman est si vite sorti justifie à elle seule la note négative : Dan B. a fait les couvertures des magazines pendant un temps (que j’ai trouvé infiniment long) grâce au Da Vinci Code, aussi un éditeur français s’est aperçu que ce dernier roman est le second opus d’une trilogie. Vite, vite, sortons le premier et indiquons bien sur la couverture que c’est « l’auteur du Da Vinci Code » qui l’a écrit. Surfer sur une vague qui arrivait trop près de la plage est certes de rigueur, mais à ce point…
Le pire, c’est que Le Tigre l’a lu à l’époque en étant relativement satisfait. Car je ne m’étais pas occupé du Da Vinci Code, qui par la suite m’a paru tirer les mêmes ficelles question suspense et fin attendue. Dans Anges et Démons, notre héros mène son enquête à partir d’infimes indices (pas tant que ça au final, c’est à se demander si les Illuminati ne voulaient pas qu’on les découvre) et en profite pour étaler sa culture (ça reste intéressant, attention).
Mais au fil des pages l’histoire prend une tournure plus « fantastique » que policière. Notamment la fin avec une explosion presque nucléaire et le beau Langdon qui échappe miraculeusement de la mort. Plonger de plusieurs centaines de mètres de haut en se servant d’une porte d’hélico (ou quelque chose dans ce genre) comme parachute en se dirigeant vers un fleuve, tout ça pendant que la populace célèbre à sa façon un nouveau pape, Dan Brown avait comme une envie de boucler son roman non ?
En outre, les chapitres courts et le style parfois trivial (entendez, il a tartiné 10 pages alors que trois lignes auraient suffi) font de cette œuvre de 600 pages un bouquin qui se lit étonnamment vite. Les complots, la chance de cocu du héros, son intelligence théorique qu’il parvient à mettre en pratique, en terminant la dernière page Le Tigre a eu le sentiment d’avoir lu un James Bond de supermarché.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les sociétés secrètes. Dan Brown nourrit les fantasmes du lecteur sur ce type de société très sélecte qui fait montre d’une puissance et d’une méchanceté passablement exagérées. L’obscurantisme religieux dans ce que celui-ci a de plus vilain est à peine finement décrit par l’auteur, c’est too much. Tellement que la secte des Illuminati m’a plus fait ricaner qu’autre chose dans ce roman.
La science à l’épreuve de la religion. Ou l’inverse, au choix. Le centre européen de recherche nucléaire, la papauté, chacun a sa vision des interactions entre le savoir scientifique (qui devrait à terme expliquer tous les miracles selon certains) et la religion dont les avancées scientifiques ne font que souligner l’existence du très-haut (version grossièrement résumée version catho). Maximilien Kohler, le boss du CERN, semble avoir une petite dent contre les ecclésiastiques qui, dans sa tendre jeunesse, se sont opposés à sa vaccination en affirmant que Dieu le sauvera. Résultat, le vaccin inoculé tardivement le condamne au fauteuil roulant. Ceci n’est pas un spoil dans la mesure où on s’en tape.
…à rapprocher de :
– De Dany, il faut au moins lire Da Vinci Code, au moins pour ne pas avoir l’air con dans les dîners en ville.
– Les sectes, c’est plus sérieux avec Propagande noire, de Fenec & Malafaye.
– En encore plus putassier (si ça existe), votre serviteur est tombé un jour sur Opération Ravage, de Jack Du Brul. Petit bijou de médiocrité.
– Sinon, pour ce qui est des aventures où se mêlent histoire et religion, Le Tigre vous renvoie plus facilement vers La tour de la solitude de Manfredi. Un petit bijou de qualité.
Enfin, si votre librairie est fermée (ou refuse de vendre ce genre de trucs, ce qui est louable), vous pouvez ici trouver ce roman via Amazon. Pour la blague, je mets même le lien du film éponyme.
Ping : Jack Du Brul – Opération Ravage | Quand Le Tigre Lit
Ping : Phil Hester – Days Missing 2 : Kestus | Quand Le Tigre Lit
Ping : Fenec & Malafaye – Propagande noire | Quand Le Tigre Lit
Ping : Les Sutras du Tigre .25 : Le Code de Déontologie du Tigre | Quand Le Tigre Lit
Ping : Valerio Manfredi – La tour de la solitude | Quand Le Tigre Lit