VO : idem. Premier opus d’une dilogie impressionnante, Ilium est à mon sens un classique de la littérature de SF. Ouvrage dense, original et aux nombreuses références culturelles, l’imagination est ici aux manettes. Parfois drôle, souvent instructif, toujours bien écrit, Le Tigre a été transporté. Et vous invite à l’être aussi.
Il était une fois…
L’histoire se passe sur différents mondes (dans un futur lointain où un virus a décimé la population) aussi différents les uns que les autres : d’abord, il y a les dieux de l’Olympe qui habitent sur Mars et se déplacent librement dans le temps et l’espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur gros trip, c’est de jouer et encore rejouer la guerre de Troie, et surveiller l’évolution de l’aventure par des érudits humains qui peuvent modifier certaines choses pour mieux coller au récit d’Homère. Parallèlement, des humains à la durée de vie limitée (100 ans) vivent sur Terre, entretenus et protégés par de mystérieuses machines. Plus loin, vers Jupiter, une civilisation robotique ne comprend pas les bouleversements quantiques proches de Mars et décide d’y voir de plus près…
Critique d’Ilium
La première question que Le Tigre s’est posée après lu ce tome est « Putain ! Mais d’où sort-il tout ça ?! ». Et dire ce n’est que le premier tome… 900 pages bien denses avec peu de chapitres, et pourtant il ne semble qu’il n’y a rien en trop. Dan Simmons fait de tout (polars, nouvelles, horreur), ici il s’est surpassé.
Le début du roman est très bizarre, et on plus d’un lecteur pourrait songer à abandonner, ce qui serait une grave erreur. Certes les 200 premières pages sont autant de descriptions méthodiques et rigoureusement (du moins ai-je la faiblesse de le croire) exactes de la guerre de Troie, où on suit autant les Troyens que les Achéens. Sauf que ledit conflit est piloté par des dieux antiques martiens aux pouvoirs stupéfiants.
Eux-mêmes ne semblent même pas savoir d’où ils les tirent, et des machines lointaines se dirigent vers la zone à cause de perturbations quantiques susceptibles de pourrir le système solaire. Quant à notre bonne Terre, celle-ci est occupée par l’équivalent d’Eloïs (cf. second thème). La mesure pharaonique de l’intrigue ne commence réellement que lorsque Thomas Hockenberry, un des scholiastes chargés de veiller au bon déroulement des opérations sur Troie, décide de sortir de son rôle.
Sans spolier, tout s’accélère à ce moment (vers la fin) et là le lecteur est pris au piège : il est obligé de lire Olympos dans la foulée. Bien écrit, pas trop ardu même si les passages sur la guerre de Troie peuvent être à moitié compris, l’auteur nous agrémente en sus de nombreux passages (dialogues entre les dieux par exemple) à mourir de rire.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La culture. Déjà, la mythologie grecque : Ilium, c’est le nom latin de la ville de Troie. Dan Simmons reprend Homère à sa sauce et livre une version étonnamment vivante de l’Iliade, on en viendrait presque à oublier que ce qui se passe n’est qu’inventions de dieux un peu déconneurs sur les bords (ce qui sied bien à l’Olympe). Ensuite, les Moravecs, sorte de machines biomécaniques très intelligentes (créées par les humains jadis), sont totalement décalées (comportement, organisation,…) et particulièrement férues de littérature. Dan Simmons y fait péter les textes d’un Shakespeare ou d’un Proust par exemple, un vrai bonheur.
L’humanité paresseuse. La Terre du futur est occupée par quelques centaines de milliers d’individus qui donnent une image plutôt négative de l’humanité. Sur-protégés par les Voynix et entretenus dans une bulle, ils sont jouisseurs, feignants, analphabètes et totalement dépourvus de curiosité par rapport au monde environnant. La question demeure : lorsque ça va tourner au vinaigre, pourront-ils se défendre et subsister à moyen terme ? On l’apprendra dans la seconde partie.
J’ai bien conscience d’à peine parler du dixième du quart du roman, mais je ne vais pas vous résumer l’intégralité du cycle lorsque d’autres sites s’en chargent mieux que Le Tigre.
…à rapprocher de :
– La suite, Olympos, est un passage obligé, même si j’ai (très relativement) moins aimé.
– Dan Simmons a également produit la saga des cantos d’Hypérion, avec des références littéraires (Keats notamment) qu’on retrouve.
– Simmons verse aussi dans le thriller d’anticipation sociale. Flashback se dévore, toutefois c’est insupportable sur les idées de l’auteur.
– Dans la mythologie/politique grecque en science-fiction, La saga des ombres de Scott Card tire son épingle du jeu : La Stratégie de l’ombre, puis L’Ombre de l’Hégémon, ensuite L’Ombre du Géant. Et ce n’est pas fini.
Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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Vraiment bizarre cet auteur, capable du meilleur avec Hyperion et Ilium/Olympus, et du pire avec de la pseudo littérature d’horreur pour adolescents…
En tout cas bien d’accord avec le Tigre, c’est un chef d’œuvre, souvent dans la démesure, comme en témoigne le nombre de pages !
« pseudo littérature d’horreur pour ados », voilà j’ai trouvé les qualificatifs pour L’échiquier du mal…
Ahah, et moi qui m’apprêtais à rebondir sur votre critique de cette oeuvre (oui je découvre avec un plaisir certain votre blog), je vais peut-être m’abstenir finalement ^^
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