VO :Hardcase,Hard Freeze etHard as Nails. Dan Simmons n’est pas qu’un écrivain SF de génie, il lui arrive de revisiter le genre hard boiled U.S. avec une certaine réussite. Violent, écriture sèche qui se lit d’une traite, les aventures de Joe Kurtz ne portent guère à l’optimisme en plus d’illustrer la méchanceté humaine. Si en plus quelques astuces digne d’un guide de survie en milieu urbain, que demander de plus ?
Il était une fois…
Le Tigre, pour une fois, va tenter de résumer les trois opus en un seul paragraphe. Quant aux jaquettes des titres, celles-ci seront livrées dans les parties qui suivent.
Joe Kurtz est un privé qui a un sens tout personnel de la justice. Pour avoir défenestré un criminel, il a passé quelques années en prison. A peine sorti de la taule qu’il replonge dans le bain des enquêtes pas nettes commandées par des individus peu recommandables. Car en Californie, personne n’est tout blanc ou tout noir, et se faire de la place dans les rues ressemble à marcher sur des œufs.
Critique des Enquêtes de Joe Kurtz
Si j’ai dévoré les tomes très rapidement il y a quelques années, j’en garde un souvenir fort sympathique. Vengeance, Revanche, Une balle dans la tête, voici les titres qui se suivent dans cet ordre. Cela reste déconseillé, néanmoins il est possible d’en attaquer un au pif, le lecteur n’aura pas l’impression d’avoir un wagon-bar de retard.
Petit mot sur Dan Simmons, qui chez Folio semble squatter tous les rayons de ma bibliothèque : Folio (et Pocket) SF, Folio Policier, Folio « normal » (quelques nouvelles), quel talent, quelle girouette même ! Ici l’auteur s’attaque au noble art du polar noir américain, avec un personnage puissant au centre de scénarios qui ne le sont pas moins.
Joe Kurz, c’est un brillant détective privé un peu borderline (entendez sanguin) fort débrouillard question gestion de conflits. Grâce à ces trois ouvrages, notre héros se retrouve dans des situations de plus en plus complexes et dangereuses : boss de mafia, flics plus ou moins véreux, agent de probation, tueurs à gages, psychopathes à la gâchette facile,…Il arrive même à ce beau linge de poser des problèmes au citoyen « normal », et Kurtz n’est jamais loin.
Le style est vif et vite prenant : chapitres courts, action omniprésente, violence à peine censurée, c’est efficace et prenant comme une série policière. Pour 400 pages par titre, le risque de se procurer le premier tome est relativement faible.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le hard boiled. Le Tigre a un peu de mal avec ce style de polars américains des années 50 à 70. James Hadley Chase, Jim Thompson, ça passe. Toutefois je m’y ennuie souvent. Or Dan S. a donné une marque résolument contemporaine au style (bien plus rapide et compréhensible), tout en gardant le meilleur : le roman gris, à savoir des personnages ni blancs ni noirs, hautement infréquentables (Le Tigre pense au mafieux Farrino, voire à sa fille érotomane sur les bords) mais hélas parfois nécessaires au bon déroulement des enquêtes de notre héros. .
L’uban war. Dan Simmons est bien documenté, et nous expose les faits et gestes du protagoniste comme si on y était. Ingénieuses trouvailles pour désarmer un gus dans les WC d’un bar (le coup de la menue monnaie dans une chaussette, ça marche !) ; méthodes de négociations avec les criminels les plus chevronnés ; combats corps-à-corps ou avec des armes à feu (manière de se mouvoir avec ou sans flingue), notre héros est quasiment increvable. Tellement endurant que le dernier opus démarre après qu’il se soit pris une balle dans la carafe, c’est dire…
…à rapprocher de :
– Comme je le disais, Dan Simmons a une bibliographie impressionnante. En vrac, la SF avec les Cantos d’Hypérion, l’horreur avec L’échiquier du mal.
– Un autre polar de l’auteur, L’épée de Darwin, vaut le coup d’être lu. Même si c’est loin d’être le meilleur.
– Simmons verse aussi dans le thriller d’anticipation sociale. Flashback se dévore, toutefois c’est insupportable sur les idées de l’auteur.
– En plus de Joe Kurtz, le lecteur pourra rencontrer le détective irlandais (ancien flic) Jack Taylor, de l’écrivain Ken Bruen. Quelques titres en vrac : Delirium Tremens, La main droite du diable, Le martyr des Magdalènes.
– A tout hasard, les thrillers plus « juridiques » peuvent se trouver chez Lashner, notamment Rage de dent. Même genre de héros déconnant.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette série de romans en ligne ici : premier opus, deuxième et troisième.
Ping : Dan Simmons – L’Épée de Darwin | Quand Le Tigre Lit
Ping : William Lashner – Rage de dents | Quand Le Tigre Lit
Ping : Dan Simmons – Olympos | Quand Le Tigre Lit
Ping : Dan Simmons – Flashback | Quand Le Tigre Lit
Une fois de plus, j’ai suivi les conseils du Tigre.
Et force est de constater que j’avais pas lu une trilogie aussi rapidement depuis des années.
Tu m’en vois ravi Alch !
Ping : William Lashner – Vice de forme | Quand Le Tigre Lit
Ping : Dan Simmons – L’Échiquier du mal | Quand Le Tigre Lit
Ping : Barry Eisler – La chute de John R. | Quand Le Tigre Lit