Très court ouvrage du sieur Pennac, voici une bonne petite histoire sans prétention et qui se laisse lire. Légèreté, humour, Malaussène est contraint de raconter au Petit l’histoire du père de celui-ci. Le Tigre a passé un moment certes oubliable (au point de ne pas se souvenir du fin mot de l’histoire) mais réjouissant. Un titre parfait pour découvrir cet onirique auteur.
Il était une fois…
Le Petit refuse de manger tant qu’il n’a pas son pôpa. Grève de la fin tant qu’on l’aura pas retrouvé. Hélas ledit papa est introuvable et ce depuis longtemps. Benjamin doit réagir, et ce sera par une création de l’esprit afin de faire avaler quelque chose au mioche.
Critique des chrétiens et des Maures
Le Tigre vous prévient de go : Pennac, c’est un peu sur ses romans que je me suis fait les griffes. J’étais fort jeune, je lisais compulsivement des Weber, des Schmitt,…et bien sûr du Pennac. Notamment la fameuse saga des Malaussène, famille improbable dont les aventures se lisent avec un certain plaisir. Ne m’en voulez donc pas, ma mémoire sur le pourquoi du comment des intrigues n’est plus ce qu’elle était.
L’histoire est savoureuse, et comme toujours chez Pennac, délirante à souhait. Le Petit, dernier né de la famille de Benjamin (le grand frère), émet le pressant désir de rencontrer son daron. A ce moment, l’auteur nous pond un scénario, celui du père manquant. Avec quelques clins d’oeil à destination du lecteur…
Il est alors question d’un homme venu outre atlantique et recueilli par la famille. Gravement blessé par des brigands, l’individu n’avait qu’une phrase à prononcer, évidemment celle du titre. Brèves péripéties, style sec (de la part de cet écrivain, c’est assez novateur) mais toujours empreint de l’univers agité et excessif dans lequel il nous plonge à chaque fois.
La fin est toute bien pensée, vous imaginez qui peut être ce mystérieux blessé et la relation avec la maman de Benjamin..Pour la culture G, le titre renvoie aux Cristianos y moros, assiette de riz avec ses haricots noirs. Pas mauvais du tout (le livre autant que le plat).
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les histoires pour enfant. Difficile de répondre à un gosse qui demande, jeune, où est passé son père lorsque celui-ci a de grande chance d’avoir clamsé depuis longtemps. Le travail de narration de Benjamin, qui fait écho à celui de l’auteur, respire la gentillesse et la fantaisie. Le Petit, entièrement séduit par le conte, a soudain faim et bien sûr réclame une assiette de Cristianos y Mauros.
Les familles particulières. Pour info, la famille Malaussène, ce sont des personnages hauts en couleur qui ont chacun plus ou moins voie au chapitre. A l’origine de ces caractères bien jetés, une mère pas vraiment présente qui n’a certes pas cadré « émotionnellement » sa progéniture. Benjamin en bouc émissaire de métier, la voyante mystique, l’infirmière aux relations compliquées, Pennac dresse un portrait poétique et tout ce qu’il y a de pas crédible.
…à rapprocher de :
– La saga Malaussène, c’est Au bonheur des ogres, La fée carabine, La petite marchande de prose , Monsieur Malaussène et Aux fruits de la passion. Dans l’ordre il me semble.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez ici trouver ce roman via Amazon.
Ping : Daniel Pennac – La fée carabine | Quand Le Tigre Lit
Ping : Alessandro Baricco – Soie | Quand Le Tigre Lit