VO : The Gutting of Couffignal, Crooked Souls et le roman inachevé Tulip. Deux textes plus que courts et réjouissants, une autre œuvre non finie, ça fait du bien de revenir de temps à autre dans l’ancien. Le tout a certes un peu vieilli, mais pour une trentaine de pages par nouvelles se plaindre serait criminel.
Il était une fois…
Le sac de Couffignal : le Continental Op (cf. premier thème pour ce nom) est engagé pour surveiller un mariage de richards, en particulier les cadeaux destinés à la jeune belle qui va se marier. Gros salaire à la clé. Pour cela, direction Couffignal, petite île isolée où se sont retranchés les convives. Hélas, dès la première nuit des sons de mitrailleuses se font entendre. Il semble bien qu’un groupe tente de voler Couffignal (quel mot de merde quand même).
La fille de papa (ou à papa, sais plus trop) : Harvey Gatewood, riche homme qui s’est élevé seul à la force du poignet, fait appel à notre héros. En effet, il semble que sa jolie fille soit portée manquante. Le détective ira de surprises en surprises.
Tulip : Le Tigre ne va pas vous mentir, je n’ai à peine lu un quart de ce texte. Ça ne me paraissait pas du tout être un polar, qui plus est pour un truc inachevé j’ai vite abandonné.
Critique du Sac de Couffignal
Un bouquin qui présente deux nouvelles d’un des maîtres du hard boiled, le jeune Tigre ne pouvait passer à côté. Et il faut avouer que c’est bien sympathique, cocasse à souhait et plus que rapide à lire. Ce qui est dommage avec Hammett, c’est que les ficelles semblent souvent être les mêmes, rendant le suspense assez mince pour des fins que le lecteur connoisseur du genre pourra facilement deviner.
En outre, il convient, et c’est bien dommage, de reconnaître que le style dans son ensemble a un peu vieilli. Même si les histoires sont rapidement délivrées avec des dialogues souvent savoureux, ce n’est pas vraiment dans mes habitudes de lecture.
Au final, même si je n’en garderai pas un souvenir impérissable (à part la seconde nouvelle peut-être), Le Tigre salue le style polar noir américain des années 20. Et oui, presque un siècle, chapeau.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les nouvelles sèches et efficaces avec le même personnage. Hammett est connu pour sa bonne dizaine de nouvelles avec le même personnage qui en voit des vertes et des pas mûres (dans le premier texte, il est rapidement blessé en coursant quelqu’un). Ce héros, c’est le fameux « Continental Op », détective privé de talent employé par une agence privée. C’est souvent le sujet des œuvres hard boiled, le détective pas trop con (et qui ne se laisse pas appâter non plus) qui résout tranquillement une affaire en confondant ceux auxquels on ne s’attend pas forcément.
Les femmes fatales. Pas vraiment un spoil, mais j’ai l’impression que les nanas dans ce titre n’ont pas le rôle de gentilles filles qui restent à leur place. Duplicité, petites trahisons, intelligence (qu’à l’époque on devait qualifier de démoniaque, bref digne d’une succube), la fille à papa ou la belle exilée russe cachent bien leurs jeux. Et on ne peut pas vraiment les blâmer pour leurs actes, pour une fois qu’elles se comportent comme les hommes de leur âge. La beauté en plus.
…à rapprocher de :
– En matière de romans hard boiled, il y a bien sûr Jim Thompson (1275 âmes ou Éliminatoires par exemple).
– James Hadley Chase me semble plus approprié dans la mesure où dans Pas d’orchidées pour Miss Blandish la miss en question fait également des siennes.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez ici trouver ce roman via Amazon.
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