VO : The Dead Heart. Un homme prisonnier d’une communauté perdue en Australie et obligé d’épouser une fille locale. Piégé dans cet enfer, comment s’en tirer ? Thriller d’excellente facture, Kennedy est parvenu tant à faire sourire qu’à peiner le lecteur, le tout servi par un style sec et efficace. Un must.
Il était une fois…
Nick est un journaliste qui souhaite prendre un peu de recul. Direction le fin fond de l’Australie, un road trip qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Hélas il écrase un kangourou lors de son périple, par conséquent son véhicule est en rade. C’est à ce moment qu’il va rencontrer Angie, jeune et belle femme qu’il a le malheur de suivre. Quelques instants plus tard, il se réveille avec le statut de jeune marié avec la belle. Le cauchemar commence.
Critique de Cul-de-sac
Un des premiers romans de l’auteur, que Le Tigre ne considère pas comme son fonds de commerce littéraire. Et ça donnerait presque envie de lire les autres ouvrages que Doug a écrits, hélas Cul-de-sac semble unique dans son genre.
Comment un journaliste, au cours d’une longue pause chez les Aussies, tombe dans un village de dingues d’où il ne semble pas possible de sortir. Tarés, les protagonistes qui retiennent notre héros ont une conception particulière de la famille et de la vie en général. Les deux premiers tiers sont souvent à hurler de rire, avec des personnages hauts en couleur
Le lecteur, hélas, sent que la farce va tôt ou tard devoir prendre fin. Et c’est qu’il adviendra, avec un final qui sera d’une tristesse sans nom. Du moins Le Tigre l’a ainsi vécu. Whatever, pour moins de 300 pages il y a fort à parier que n’importe quel lecteur passera un moment bref mais intense. Car le style, léger et efficace, en fait un parfait roman de plage (ou de métro).
Un ouvrage qui mérite d’être découvert, et en refermant les ultimes pages voilà ce que je me suis dit : m***, dommage que Kennedy n’ait pas continué dans cette voie.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’arrière pays australien, le vrai. Nick taille sa route au sein de ce qu’on nomme « l’outback », région semi désertique dont on se demande qui daigne y vivre. Et bien, dans ce roman il s’agit de solides gaillards, au teint rubicond et à la finesse d’esprit toute relative. Le Tigre ne sait pas trop où commence la caricature, toutefois lorsque dans certaines contrées le seul apport d’eau potable est réalisé par la brasserie du coin, on peut s’attendre à du grand n’importe quoi.
Pour un homme un peu guindé et qui traverse une mauvaise passe, cette titre peut faire office de « roman de réapprentissage ». Nick ne sort pas totalement indemne de cette aventure. En effet, sur la fin, le héros, qui envisage depuis quelque temps de filer à l’anglaise, sera amené à effectuer des choix assez durs. Un peu comme un clampin qui parvient à sortir du repaire du diable en ayant oublié de tirer la chasse. Je ne sais pas si cette image vous parle.
Enfin, Kennedy a traité d’un thème jugé délicat mais sous un angle inattendu. Il s’agit des violences conjugales, à l’exception que c’est ici la femme qui en est l’instigatrice (c’est nettement plus rare). Prise forcée de médicaments, attachements au lit pendant des heures, tout cela sous le sceau de l’amour de la part d’Angie. Cette dernière manie le chaud (petits mots doux,…) et le froid comme une pro. Le risque du syndrome de Stockholm (tomber amoureux de son tortionnaire) n’est jamais loin.
…à rapprocher de :
– Piège nuptial, BD qui reprend cette histoire. Exercice salutaire pour qui a la flemme de lire le présent livre, hélas ça ne casse pas trois pattes à un canard. Pour l’article relatif à cet illustré, ne vous étonnez pas des répétitions.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman sur Amazon ici (référence au titre original, mais Piège nuptial est le même).
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