VO : Detective Files #759-762 et Catwoman #1-4. Il m’arrive trop souvent de laisser (temporairement) de côté le Chevalier noir pour suivre quelques aventures de ses potes. Avec Brubaker, c’est une Catwoman moderne et touchante que le lecteur découvrira. Peu de prises de risques hélas, presque du papa dans maman.
Il était une fois…
Disparue depuis des semaines, Selina Kyle, dite Catwoman, est elle arrivée au terme de ses neuf vies ? C’est ce que le détective Slam Bradley tente de découvrir, mais la pègre de Gotham, ainsi que sa haute société ne semblent pas enclins à répondre à ces questions. Le retour de Catwoman ne se fera pas sans peine et la conduira à affronter un tueur de dames particulièrement étrange. [au copier-coller de la couv’ je rajoute un SPOIL : le méchant, c’est un pauvre type mi-métamorphe, mi-traumatisé. Voilà pour la touche « fantastique » et le subtil renvoi aux soucis d’identité de nos super héros.].
Critique de Catwoman T1 : D’entre les ombres
Ed Brubaker qui présente Catwoman, c’est comme Grant Morrison qui présente le Batman. Et, pour une première approche de la très féline Selina, aucune catastrophe n’est à déplorer. L’introduction du personnage est correcte, faut dire que les présentations de l’éditeur au début du comics aident.
Commençons par le mauvais point : le scénario. Ed Brubaker a certes souhaité reprendre les origines de Catwoman (en particulier le passé de Kyle), toutefois je n’ai été que guère accroché par les premières planches. Il est question d’un détective chargé de savoir ce qu’il est advenu de la belle, et il appert rapidement qu’elle est sur le point de reprendre du service. Sauf que les causes premières de ce retour et l’état actuel de l’héroïne ne m’ont pas semblé vraiment claires, sans compter un début de narration peu immersif.
Le bon point (à mon sens hein) : les illustrations. C’est surtout dû au bon Darwyn Cooke, dessinateur de talent dont Le Tigre commence à reconnaître (et apprécier) le style, notamment grâce aux BD sur le héros Parker (sur QLTL). C’est simple (ligne claire et couleurs basiques), « cartoonesque » et très carré dans le tracé (regardez rien que la mâchoire de Wayne…). On pourrait reprocher l’esquisse des protagonistes qui les rend parfois peu vivants. (Et il m’est difficile de le reconnaître, Catwoman est bien moins sexy qu’avec d’autres auteurs).
A signaler deux courts chapitres finaux sur les « neuf vies de Selina Kyle ». Sans plus. Au final, un travail correct mais qui n’arrive pas à la hauteur des aventures du Chevalier noir dans la mesure où on ne retiendra pas grand chose de cette histoire. Comme si ce qui ne concerne pas le Batman n’était pas digne d’être aussi torturé et malsain.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les menus soucis d’identité sont au cœur de ce comics. Normal me diriez-vous pour réinventer une légende. Mais contrairement à Batounet Ier, la miss chatte semble plus fragile aux entournures : elle consulte régulièrement un psy ; ce qui arrive à ses proches (ses amies prostituées, par exemple) lui importe énormément (on le verra dans le troisième tome) ; elle commet quelques erreurs d’appréciation, en fait il est souvent question de questionnements sur le fait de reprendre ou non le costume (dès qu’elle le fait, c’est épanouissement total).
Quitte à risquer de très vilains rapprochements, Selina me fait l’effet d’une Robine des Bois un tantinet manquée sur les bords. Là où elle était tranquille, c’était quand elle volait aux petits riches pour aider ses proches. Sauf qu’elle a vite les cavités oculaires plus grosses que son ventre plat, et les déconvenues débarquent dès qu’elle s’attaque à de beaux poissons : Bruce Wayne, ça passe ; la mafia et les flics/politiciens corrompus, danger ! C’est précisément l’objet de ce comics, puisque le détective a été embauché par les belles pontes (nom fem.?) de la ville. Et quand ce dernier ne satisfait pas le gratin de Gotham, il morfle.
…à rapprocher de :
– Le second tome s’intitule Dans les bas-fonds (sans plus), puis Sans répit (acheté en premier, comme un con), et puis L’Équipée sauvage.
– Sinon, Tigre a lu d’autres aventures de Catwoman, par Winick & March. La règle du jeu, La maison de poupées et Indomptable, plus sombres. C’est de pire en pire est hélas. Batounet y est plus présent. Je ne parle pas de Darwyn Cooke (certes à la base du présent billet) et son Catwoman, celui-ci me semble plus confidentiel.
– D’Ed Brubaker, Tigre a été déçu par Scene of the Crime (lu en anglais). Fatale (premier tome uniquement lu) est bien mieux.
Enfin, si votre librairie à comics est fermée, vous pouvez trouver ce titre en ligne ici.
Ping : Ed Brubaker – Catwoman T2 : Dans les bas-fonds | Quand Le Tigre Lit
Ping : Darwyn Cooke – Batman : Ego & Catwoman | Quand Le Tigre Lit
Ping : Winick & March – Catwoman 1 : La règle du jeu | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ed Brubaker – Catwoman T3 : Sans répit | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ed Brubaker – Catwoman T4 : L’Équipée sauvage | Quand Le Tigre Lit