Publié sous Catwoman #5-10. Deuxième opus d’une série qui connaît quelques hauts et quelques bas, ici le lecteur est plutôt dans les bas-fonds (sens propre et figuré). Du polar plutôt noir et sans l’aspect « fantastique », ce comics m’a laissé une impression plutôt mitigée. Rythme nerveux et bien enlevé, hélas sans l’envergure que j’attendais de la part d’Ed Brubaker.
Il était une fois…
Je n’ai pas envie de me saucer la fraise en imaginant un énième résumé d’une énième histoire de Selina Kyle. Voici donc le quatrième de couverture :
« Holly Robinson, la jeune assistante de Catwoman, enquête dans les bas-fonds de Gotham sur un trafic de drogue. Malheureusement pour elle, celui-ci est organisé par des flics ripoux ! Aidée par le détective Slam Bradley, Catwoman devra affronter gangsters et policiers pour sauver sa jeune protégée. »
Critique de Catwoman T2 : Dans les bas-fonds
Si Le Tigre a fait n’importe quoi en en attaquant tardivement le présent opus, finalement je me dis que le tome 2 ne nécessite pas la lecture du premier tome. Je l’ai trouvé un peu en-deçà des autres, sans doute la fatigue à cause de l’overdose de Catwoman ces derniers mois.
Constante chez le scénariste Ed Brubaker, l’histoire tient bien plus du polar que du monde des super-héros : il est surtout question, aux débuts, de la fragile Holly Robintson qui est en grand danger puisqu’elle est témoin de quelque chose de dérangeant. Les autres personnages secondaires, savoir le privé Slam Bradley ou l’inspecteur Crispus Allen, remplissent un rôle souvent déterminant, du moins bien intégré dans le fil du récit. Sinon, Batman n’apparaît presque pas, et surtout pour « conclure » (pas pour choper, seulement sa visite dans les dernières cases) comme s’il se devait de rappeler que c’est lui le boss de Gotham.
Le dessin n’est pas renversant, toutefois celui-ci a le mérite de la simplicité. Même les couleurs me paraissent basiques (voire primaires), et les personnages ne semblent pas forcément très crédibles. Du bon cartoon, bien que je préfère les illustrations à la Darwyn Cooke. Quant à l’héroïne, c’est un peu toujours le même problème : c’est trop « cartoony » pour que Catwoman soit suffisamment sexy, ce qui n’a rien à voir avec les aventures de la belle imaginées par Winick et March.
Pour conclure, un comics correct mais qui n’a pas retourné l’esprit du Tigre. En outre, j’ai plus d’une fois souffert à tenter de déchiffrer certains textes (notamment les in petto d’Holly), écrits trop petits, presque illisibles.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les bas-fonds, c’est East End, un des quartiers les plus craignos de Gotham. La zone un poil cliché où se mêlent les prostituées (toujours victimes, les drogues dures (le passage avec Holly reconnaissant les camés est saisissant), la criminalité exacerbée et la flicaille bien pourrie. Brubaker va plus loin dans le glauque en imaginant, comme trame des premiers chapitres, des enfants qui servent de mules pour amener de la drogue d’un pays à l’autre. Sauf que quand un sachet de plastique rempli de came explose dans le bide d’un gosse, le laissant dans le coma, Catwoman se doit de réagir.
Ce tome me rappelle la légende originelle du Batman. Le lecteur (ou le spectateur) démarre sur des œuvres où il est d’abord question de flics corrompus, voire de mafias toutes puissantes (cf. Amère victoire) qui donnent du fil à retordre. On est à ce niveau dans le présent opus, avec en filigrane un vilain qui ressemble à un super-méchant : Black Mask qui se découvre dans le dernier chapitre, c’est le lien entre la pègre et les délires qui vont débarquer (l’homme argile, les tueurs égyptiens aux extraordinaires pouvoirs, etc.). C’est pourquoi Dans les bas-fonds ne peut être qualifié de comics « fantastique », il faudra attendre plus tard avant que ça pète sérieusement dans tous les sens.
…à rapprocher de :
– Le premier opus s’intitule D’entre les ombres, le troisième est Sans répit suivi de L’équipée sauvage. J’attends le cinquième.
– Sinon, Tigre a lu d’autres aventures de Catwoman, par Winick & March. La règle du jeu, La maison de poupées et Indomptable, plus sombres. C’est de pire en pire est hélas. Batounet y est plus présent. Je ne parle pas de Darwyn Cooke (certes à la base du présent billet) et son Catwoman, celui-ci me semble plus confidentiel.
– D’Ed Brubaker, Tigre a été déçu par Scene of the Crime (lu en anglais). Fatale (premier tome uniquement lu) est bien mieux.
Enfin, si votre librairie à comics est fermée, vous pouvez trouver ce titre en ligne ici.
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