VO : Relentless. Catwoman Secret Files #1 et Catwoman #12-19. Je voulais tester s’il était possible d’apprécier un comics en prenant un tome au pif. Et bah oui, c’est drôlement bien pensé de la part des auteurs. Catwoman dans de sales draps et affaiblie (regardez rien que la couverture), c’est assez prenant et rondement mené. Hélas le dessin n’est pas vraiment mon style.
Il était une fois…
Selina Kyle se remet à peine de ses aventures précédentes au cours desquelles la féline a volé les diamants de la pègre qui était en cheville avec pas mal de ripoux. Elle utilise l’argent indûment gagné pour aider East End, un quartier mal famé de Gotham City où elle a grandi. Hélas le volé, Black Mask, lui en veut à mort et va s’attaquer à elle et ses proches.
Critique de Catwoman T3 : Sans répit
Ed Brubaker qui présente Catwoman, c’est comme Grant Morrison qui présente le Batman. Et, à l’instar de Bruce Wayne, Tigre n’a pas eu besoin d’avoir lu les deux opus précédents pour comprendre de quoi il retourne. J’ai été certes aidé par l’éditeur qui présente, en préface, intrigue et protagonistes.
Le bon point : le scénario. Même le touriste ès comics arrivera à prendre le wagon en marche (référence à un des exploits de miss Kyle) et comprendre que le méchant, Black Mask, va retourner le quartier pour faire le plus de dégâts possible à l’héroïne aux cheveux bruns. Quelques nouveaux protagonistes apparaissent (notamment la pétillante Sylvia), et grâce aux flashbacks disséminés Tigre a su sur quel patte danser. Batman fait une unique apparition (contrairement à Bruce Wayne, plus présent), telle une figure paternelle, comme pour rappeler que c’est bien lui le penchant sombre de Gotham. Ni Joker, ni Double face, ni…seul Pingouin le temps d’une planche.
Le mauvais point (à mon sens hein) : les illustrations. Cameron Stewart est dans une veine que je qualifierais à mi-chemin entre la ligne claire (style Tintin empâté) et le cartoon un peu grotesque. C’est facile à suivre, toutefois il y a comme un manque de « monumental » et d’ambition dans les planches. A la limite, j’ai préféré le dessinateur Javier Pulido qui intervient en seconde partie et propose un travail plus dépouillé, moins probable mais assez onirique (avec des couleurs parfois proches de l’aquarelle). En sus, Catwoman est bien moins bandante qu’avec d’autres auteurs (cf. infra).
Au final, un travail correct mais qui n’arrive pas à la hauteur des aventures du Chevalier noir. Comme si ce qui ne concerne pas le Batman n’était pas digne d’être aussi torturé et malsain.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les traumatismes occupent une jolie place dans Sans répit. Y’a de quoi ouvrir un très lucratif cabinet de psy avec les protagonistes. Selina K. qui voit ses proches attaqués à cause d’elle, elle en est à éteindre sa culpabilité par de jolies cuites. Holly Robinson, obligée de commettre l’irréparable pour sauver la femme-chat. Ancienne droguée, retombera-t-elle dans ses anciens travers ? Fin du fin, la sœur même de Catwoman, dont le mari est kidnappé. Je n’en dirai pas plus, il faut seulement savoir que ça se termine très mal du côté de la petite famille.
L’héroïne se sent alors responsable et a du mal à tisser de nouveaux liens. C’est le sujet même, à partir de la page 120 environ, des saynètes qu’Ed Brubaker nous offre. Le narrateur devient de temps à autre Slam, son petit ami du moment, qui a grand mal à gérer la relation qu’il a avec la belle Selina. Elle-même ne sait pas trop où elle en est, bref c’est presque pire qu’une première histoire d’amour de collégiens.
Dernièrement, l’art du vol dépasse le cadre de la seule Catwoman. Déjà c’est un larcin qui fout le bordel initial, mais d’autres continent dans cette voie. Je pense aux enfants du quartier d’East End, recrutés par « Mama » qui leur apprend les ficelles du métier. Selina en fut d’ailleurs. Or ces mioches, aujourd’hui, on repris du service et donnent à la police (entre autre) pas mal de fil à retordre.
…à rapprocher de :
– Le premier opus s’intitule D’entre les ombres, suivi de Dans les bas-fonds avant de se poursuivre (quatrième tome donc) par L’équipée sauvage.
– Sinon, Tigre a lu d’autres aventures de Catwoman, par Winick & March. La règle du jeu, La maison de poupées et Indomptable, plus sombres. C’est de pire en pire est hélas. Batounet y est plus présent. Je ne parle pas de Darwyn Cooke (certes à la base du présent billet) et son Catwoman, celui-ci me semble plus confidentiel.
– D’Ed Brubaker, Tigre a été déçu par Scene of the Crime (lu en anglais). Fatale (premier tome uniquement lu) est bien mieux.
Enfin, si votre librairie à comics est fermée, vous pouvez trouver ce titre en ligne ici.
Ping : Ed Brubaker – Catwoman T4 : L’Équipée sauvage | Quand Le Tigre Lit
Ping : Nocenti & Sandoval – Catwoman 3 : Indomptable | Quand Le Tigre Lit
Ping : Winick & March – Catwoman 2 : La maison de poupées | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ed Brubaker – Catwoman T1 : D’entre les ombres | Quand Le Tigre Lit
Ping : Brubaker & Lark & Phillips – Scene of the Crime | Quand Le Tigre Lit
Ping : Darwyn Cooke – Batman : Ego & Catwoman | Quand Le Tigre Lit
Ping : Winick & March – Catwoman 1 : La règle du jeu | Quand Le Tigre Lit