Si la couverture laisse croire qu’on a affaire à un texte aride (et en British de surcroît), il n’en est rien. Car c’est de l’art, les « commentaires » se dévoreront en une quinzaine de minutes à peine. Douche comprise. L’éditeur Taschen fait décidément bien les choses, grâce à lui lire Sir William Blackstone est possible dans les transports en commun.
De quoi parlent les Commentaries on the Laws of England, et comment ?
William Blackstone, savant sujet de sa Très Gracile Majesté, jurisconsulte émérite de référence de la seconde moitié du XIXème siècle, était aux lois du Royaume-Uni ce que ce bon Félic Julien Jean Bigot de Préameneu fut à celles de la France post-révolutionnaire. Un cador, une star avec laquelle se lancer dans un law contest était la dernière chose que tout avocat de l’époque n’oserait faire.
Ma tigresse, qui me sait très porté sur les enseignements juridiques du vaste monde, voulait marquer le coup en m’offrant ce petit joyau. Pour tout vous avouer, avoir l’opportunité de boire la prose de Sir Blackstone ne m’enchantait guère. Néanmoins, cet ouvrage possède de puissants arguments, et à la lecture des premières pages j’ai rapidement changé d’avis.
Maintenant que vous n’avez aucune envie de lire cet essai qui doit être d’un mortel ennui, laissez-moi vous raconter comment l’éditeur, pour aider le fervent lecteur à sauver les apparences, a eu la géniale idée de faire une double couverture à cet essai. C’est pourquoi le félin vous soumet une ou deux pages afin que vous compreniez ce dont il est question. Toutefois, je vous déconseille vivement de cliquer sur les exemples ci-dessous si vous êtes dans un open-space.
Ici, il s’agit d’un cas d’espèces particulièrement édifiant qui a immédiatement retenu mon œil expert d’avocat.
Imaginez maintenant que le bouquin regorge d’instructions de cet acabit, dont certaines ne laissent que peu de place à l’imagination.
La maison d’édition a pensé à tout, puisqu’à la fin de l’essai une liste des travaux préparatoires du Parlement anglais est fournie, avec notamment le nom des Lords intervenues dans la Chambre Haute (hu hu). Je vous prie de m’excuser pour l’image floue, mais j’étais passablement déconcentré. Car ces références, abondamment illustrées, ne permettent que trop de mettre un nom sur des configurations..hem… juridiques souvent originales – mais qui laisseront plus d’un lecteur songeur quant à la souplesse qui caractérise tant l’être humain.
Maintenant que vous avez saisi le lourd potentiel qu’il y a en offrant ce genre d’essai à vos amis, vous pouvez jeter un œil nouveau à l’url de ce billet. Fin du fin, il y a même un DVD des différentes affaires traitées, ce qui constitue un plus indéniable pour tout mélomane qui se respecte.
Ce que Le Tigre a retenu
[Bon, faut un moment donner son avis sur l’essai en question]
Le fauve ne connaissait point Ed Fox, heureusement l’introduction (en trois langue) sur ce photographe est plus que complète. Photographe de charme ayant sévi chez Playboy, ayant un gout particulier pour la partie antérieure de ses modèles (en-dessous de la foufoune, rassurez-vous), artiste désireux de tourner des films fétichistes, voilà de quoi se donner une petite idée de ce qui va suivre.
Les photographies d’Ed Fox ont quelque chose d’artistique dans la mesure où le glamour se dispute à une sorte de porno-chic. Et tout ceci est le plus souvent déconcertant. Disons que derrière l’amplitude d’érotisme présenté (cela va du soft à des images particulièrement crues, sinon graveleuses), il reste possible de décerner une certaine « patte » de l’artiste. Cela consiste en une mise en scène toujours surprenante, le lit à baldaquin étant souvent remisé au placard pour faire place à des lieux plus incongrus, avec des modèles dans des positions inattendues.
Petit remarque finale sur LE fantasme d’Ed Fox, à savoir un fétichisme du pied et des jambes assez prononcé : du gros plan d’une cheville finement ciselée à un foot-job de belle facture (demandez à votre voisin si ça ne vous dit rien), Tigre a été interpellé par le potentiel érotique d’un membre qui ne me faisait (avant visionnage) pas plus bandouiller que ça. Chose amusante, Ed ne demande jamais à ses mannequins de se laver les pieds, toute forme de saleté offrant selon lui un délicieux contraste. Fichtre.
…à rapprocher de :
…euh, ça dépend. Je ne préfère pas donner d’autres idées.
Comme quoi avec le droit on peut prendre son pied
On peut même prendre un sale pied.
Mince je ne voyais pas le droit sous cet angle, je pensais que c’était plus … austère !