Schmitt nous parle du bouddhisme, du pardon et du cycle incessant des renaissances des âmes en suivant deux protagonistes au fabuleux destin. Avec un mélange Occident / Orient de bon aloi. Hélas, Milarepa n’est pas entièrement à la hauteur d’autres romans de cet auteur à succès : imprécis, un peu trop court, bref ce n’est pas le grand pied cultuel.
Il était une fois…
Allez zou, Fric-Manu Schmitt me pardonnera si je laisse le quatrième de couv’ :
« Simon fait chaque nuit le même rêve dont une femme énigmatique lui livre la clef : il est la réincarnation de l’oncle de Milarepa, le célèbre ermite tibétain du XIe siècle qui vouait à son neveu une haine inexpiable. Pour sortir du cycle des renaissances, Simon doit raconter l’histoire des deux hommes, s’identifiant à eux au point de confondre leur identité à la sienne. »
Critique de Milarepa
On poursuit dans le cycle de l’invisible, le doux nom donné par Eric-Emmanuel S. pour ses romans courts (et souvent bons) relatifs à toute ce qui touche aux religions (cf. infra). Dans notre cas, c’est le bouddhisme (de facture tibétaine) qui est à l’honneur.
L’histoire est plutôt alambiquée et Le Tigre, deux ans après l’avoir lu, est à peine étonné de ne se rappeler des différentes péripéties. Il faut juste savoir que Simon sent que son esprit partir en quenouille lorsqu’il fait le rêve où il est Svastika, oncle d’un certain Milarepa. Or ce dernier personnage n’est autre qu’un illustre yogi tibétain qui a énormément apporté à la religion.
Eric-Manu S. a tenté de faire un sorte de conte des terribles aventures des deux (voire trois) protagonistes. Simon livre soi-même une histoire tandis que sa vie personnelle prend un nouveau tournant, ce qui peut conduire à quelques pages pas évidentes à suivre (rare chez cet auteur). Le roman est certes court, toutefois quelques passages ne m’ont pas vraiment paru nécessaires (ne me demandez pas lesquels, je les ai virés de mon cerveau).
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le bouddhisme est au centre de l’œuvre, cependant en moins de 100 pages ne vous attendez pas à une thèse sur cet « art de vivre » oriental. Plutôt quelques aspects (la réincarnation, le pardon, le cycle des renaissances) que l’auteur a pompés en vue de faire un roman correct. Toutefois, pour avoir longtemps (bon, le temps d’un semestre en Asie) étudié le bouddhisme tendance theravada, il faut avouer que la beauté de cette croyance et les potentialités qu’elle recouvre sont relativement bien rendues.
Schmitt en profite également pour tenter d’instiller le doute dans notre esprit comme il l’avait fait avec La secte des Egoïstes : à quel point peut-on créer son propre monde qui diverge de la réalité ? J’avoue que l’auteur m’a envoyé un peu de rêve en montrant à quel point le travail produit par l’esprit peut être infini. Si La secte des Egoïstes poursuit le raisonnement jusqu’à un presque absurde, dans Milarepa le lecteur se rapproche de quelque chose de plus « acceptable » et moins onirique.
…à rapprocher de :
– D’Eric-Manu S., il faut rapprocher ce roman des autres qui font partie du Cycle de l’invisible (sur les religions) : Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, L’Enfant de Noé, Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, Les Dix Enfants que madame Ming n’a jamais eus.
– Tigre a plus kiffé, du même auteur, les géniaux La Part de l’autre et La Secte des égoïstes et quelques unes de ses pièces de théâtre. Ou L’évangile selon Pilate, sur le christianisme.
– Pour se « former » un peu plus sur le bouddhisme, tibétain de surcroît, il peut être utile de lire Le Troisième Œil, de Lobsang Rampa.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : Bernard Werber – Le Cycle des anges | Quand Le Tigre Lit
Ping : Éric-Emmanuel Schmitt – L’Évangile selon Pilate | Quand Le Tigre Lit
Ping : Eric-Emmanuel Schmitt – La Part de l’autre | Quand Le Tigre Lit
Ping : Eric-Emmanuel Schmitt – Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran | Quand Le Tigre Lit
Ping : Eric-Emmanuel Schmitt – Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus | Quand Le Tigre Lit
Sur le bouddhisme -la seule « religion » non dogmatique, à ma connaissance-, j’avais bcp aimé le Siddhartha, de Hermann Hesse. Magique, fluide, un conte qui fait rêver … et réfléchir.
Ping : Eric-Emmanuel Schmitt – L’enfant de Noé | Quand Le Tigre Lit
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