Allez zou, Tigre s’entête en lisant tout ce que le bon Schmitt a pu écrire. Monsieur Ibrahim, c’est un sympathique musulman qui tient son épicerie dans un quartier populaire de Paname. Les Fleurs du Coran, bah c’est sa vision rieuse de la vie sous le prisme de l’Islam. Une sucrerie littéraire, ça se lit scandaleusement vite.
Il était une fois…
Accrochez-vous, Tigre va résumer ce très court roman qu’une fois. Aucun retardataire ne sera accepté :
Momo est un gamin d’une douzaine d’années dont le père, avocat divorcé ne foutant rien, est sur le point de se faire virer. Le papa est indigne et laisse son gosse s’occuper de toute la maisonnée, tout en lui rappelant à quel point son frère (qui est resté avec la mère) a ses préférences. Notre jeune héros commence ses aventures en fréquentant les putes dans le quartier où il vit. Sinon, il chourave quelques biens chez Monsieur Ibrahim, « l’Arabe » de la rue Bleue. Progressivement, une intense relation d’amitié se noue entre le vieux musulman béat et le jeune juif perdu.
Critique de Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
C’est marrant, le destin d’une œuvre : Schmitt a écrit une pièce de théâtre interprétée par Bruno Abraham-Kremer qui joue le rôle du héros (qui est vieux et a des enfants). Puis l’auteur en fait un bouquin. Qui est repris en film (continuation du théâtre souvent) avec Omar Sharif. La boucle est bouclée ! Blague à part, Tigre a vite relu ce roman. Et sans sauter de lignes, je vous promets qu’en 16 minutes c’était terminé.
C’est un peu là le reproche qu’on peut faire à cet auteur : certes il parvient à faire court et puissant, toutefois il est de temps à autre très incomplet dans le traitement de ses sujets (sûrement pour laisser au lecteur le bénéfice de l’imagination). Monsieur Ibrahim… est un exemple flagrant. Du coup, Tigre a vraiment eu l’impression d’avoir affaire à une philosophie « prête à consommée », sinon un bouquin low cost.
Si le scénario démarre en trombe et présente quelques satisfactions capables de faire sourire, hélas quelques péripéties arrivent comme autant de vilains cheveux dans la soupe. Le décès de quelques personnages, un road trip européen invraisemblable, il est quelques scènes difficiles à se représenter. La lecture ne fut pas totalement une déception, en 50 petites pages (dans la version grand format) je n’ai pas eu le temps d’intérieurement pester contre Schmitt.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La religion est évidemment abordée, ici sous l’angle d’une branche (que Tigre ne connaît guère) de l’Islam, à savoir le soufisme. Apparemment c’est une pratique religieuse plutôt ésotérique qui fait la part belle à la contemplation et la sagesse en général. Il n’y a qu’à voir le père Ibrahim qui conseille à Moïse de sourire à tout bout de champ pour voir l’étonnant résultat. En sus, une brève introduction à l’art du derviche tourneur sera donnée au lecteur.
La tolérance et la lutte contre les préjugés. Déjà, le père du protagoniste est franchement patibulaire. En apprenant son histoire, le lecteur se sentira mal de lui en avoir rapidement voulu. Tout se mélange progressivement dans une M. Ibrahim n’est ni Arabe ni un musulman « classique » (dans le sens où sa pratique est étonnante), et Moïse devient Mohammed et prend le relai du vieil homme. Car selon lui, Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche, dans l’épicerie.
…à rapprocher de :
– D’Eric-Manu S., il faut rapprocher ce roman des autres qui font partie du Cycle de l’invisible (sur les religions) : Milarepa, Oscar et la Dame rose, L’Enfant de Noé, Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, Les Dix Enfants que madame Ming n’a jamais eus.
– Tigre a plus kiffé, du même auteur, les géniaux La Part de l’autre, La Secte des égoïstes, Lorsque j’étais une œuvre d’art et quelques unes de ses pièces de théâtre.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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C’est gentil comme histoire. Au bon sens du terme.
Oui ce n’est pas approfondi. Mais en même temps y intégrer la crise au proche-orient et les revendications de la bande de Gaza n’aurait pas eu bcp de sens.
Alors ça donne quand même quelque chose de joli a lire, un peu triste aussi mais on en ressort (trop vite) avec de bons sentiments dans les boyaux et parfois c’est nécessaire.
Sur l’histoire, ce lien entre un vieux et un gamin me rappelle un peu La Vie devant Soi de Gary/Ajar. En moins déchirant quand même. Et en moins bien écrit quand même aussi…
Je crois même qu’une célèbre encyclopédie (en ligne) fait le rapprochement !
Je passe pour un gros plagiaire du coup 🙁
Je suis allé voir.
Je n’avais pas pense a Monsieur Hamil par contre. Je pensais juste a la relation aine – gamin avec les différents niveaux de langages entre eux mais un besoin d’affection de part et d’autre. Et puis cette passation de valeur et de vision de la vie.
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