Une centaine de pages, une poignée de nouvelles axées autour de la MDMA (ou autres drogues), voici le livre d’un homme qui débutait dans l’écriture et cherchait à tout prix à faire le buzz. Écriture hélas imparfaite, sentiment de vacuité à la lecture, difficile de chercher une morale à ces courts textes qui m’ont laissé (quasiment) aucun souvenir tangible.
Il était une fois…
Dans les années 80 est apparu la MDMA, que l’on nomme plus facilement l’ecstasy. Les effets sont connus, entre puissante euphorie montante suivie d’une terrible descente au caractère déprimant. La « pilule de l’amour » fait avoir des comportements proches de la folie, avec les inhibitions et tabous qui disparaissent comme par magie. Beigbeder, écrivain franco-français ayant plus d’une fois trempé dans ce milieu, nous propose quelques nouvelles acides ayant pour principal thème cette drogue.
Critique de Nouvelles sous ecstasy
Ce recueil m’en a touché une sans faire bouger l’autre, heureusement que ça ne dépasse pas les cinq euros sinon Le Tigre aurait été colère. Humour et vulgarité certes, mais rien de proprement choquant ou renversant pour un auteur qui, à l’époque, avait son pied droit dans les boîtes de nuit (et écrivait avec l’autre).
Sur près d’une quinzaine de nouvelles, moins de 7 pages en moyenne, avec une aération qui donne l’impression de lire à une vitesse indécente, l’auteur use de ses bons mots pour décrire quelques anti héros sous l’influence de substances fortement illégales. Pour Le Tigre, ce n’est pas vraiment de la littérature. Certes j’ai retenu deux ou trois de ces textes qui sortent du lot, mais à ce tarif autant les publier dans un magazine hebdo à grand tirage non ?
Comme le dirait Madone dans le film 99 Francs avec Jean Dujardin, il semblerait que l’écrivain (c’en est devenu un de qualité depuis) a voulu « faire marrer ses potes habitant à Paris ». En effet, ça m’a paru être un gentillet délire parisianiste (cet adjectif existe ?) où, à défaut de reconnaître les pérégrinations de Frédéric B., certains de ses amis peuvent se retrouver dans ces petites histoires.
En conclusion, cette œuvre transpire ce que Le Tigre nomme « l’auto référencement à tendance masturbatoire » dans sa plus belle expression, toutefois pour une centaine de pages ce n’est pas inutile de le lire. Si vous êtes en effet à la recherche d’un peu d’originalité de la part d’un Français et que vous n’avez pas encore la trentaine, allez-y.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Un seul thème ici, pour 100 pages Le Tigre se sent moyennement capable de se casser plus le derrière que ça. Ce sujet, c’est bien évidemment la drogue. Les textes, pour la plupart, suivent l’évolution biochimique de la substance dans le corps : fête puis déprime, amour et sexe, folie et difficile retour à la raison. Du coup, Fred se pense légitime pour faire une peu de trash, de bizarre, mais pour Le Tigre qui en a lu d’autres, j’ai à peine cillé. Et oui, rien à voir avec ce que des auteurs anglo-saxons seraient capables de produire (cf. infra).
…à rapprocher de :
– L’auteur a aussi sorti Vacances dans le coma, qui consiste à raconter une nuit décadente en boîte. Chiant. Tout comme L’égoïste romantique, dispensable dans la mesure où l’auteur a fait mieux.
– De Beigbeder, sinon, vous pouvez laisser de côté L’amour dure trois ans, Windows on the world ou 99 F (dont la fin n’est vraiment pas terrible) pour lire Un roman français, roman de de la maturité. Ça fait certes un peu cliché mais c’est comme ça.
– Pour de la vraie littérature faite par des individus bien plus borderlines et déjantés, regardez plutôt du côté de Bukowski ou Hunter S. Thompson.
– Déboire, d’Augusten Burroughs, traite plus « humainement » les affres de l’alcool toutefois.
– Will Self est un pro dans la matière, notamment sa nouvelle The Sweet Smell of Psychosis.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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Frustration d’un blagueur, vous ne percevez pas la sensibilité littéraire de l’auteur. Une suite de critiques et point d’avis positifs. A ce titre je me demande la pertinence de votre avis si ce n’est de descendre un auteur comme Fréderic Beigebder.
Je ne prétends nullement être pertinent. Et ne vois pas l’intérêt de tenir un blog pour ne faire que des critiques positives. A ce titre, je cherche encore la « sensibilité littéraire » de l’auteur dans cet ouvrage – celle-ci existe dans d’autres.
Roman avec cocaïne de M. Ageev est pas mal dans le genre.
Dans le genre « mauvais livre » ou « bouquin de drogué » ? Moins de 250 pages, ça me plait, merci !
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