VO : Whatever happened to the caped crusader ? Gaiman fait du Batman. Vite voyons voir ! Et encore une fois je n’ai pas été déçu, du moins sur la première partie de l’ouvrage. Car j’ai trouvé, sous couvert d’oraisons funèbres successives, un vibrant hommage au chevalier noir, avec les interventions souvent novatrices de ses proches. A lire sans hésiter, même si l’album, assez court, est bien cher.
Il était une fois…
Batman est décédé (enfin, diront certains). Son corps repose dans un cercueil au fond d’un bâtiment où vont se retrouver ses alliés et ennemis. L’occasion pour tous de parler du Bat, de leur relation avec lui, mais aussi d’eux-mêmes. Du joker à Alfred, en passant par Catwoman, Robin, et d’autres que je connaissais pas forcément, tous y vont de leurs anecdotes, visions de leur combat, avec quelques belles surprises.
Critique de Batman : Qu’est-il arrivé au chevalier noir ?
Avant de commencer, j’avoue n’avoir lu que la première partie, l’histoire à l’origine du titre. Donc rien ici sur la suite du comics, j’étais tellement ébloui que je me suis arrêté là pour ne pas être déçu. A tort peut-être.
Le dessin, sans être époustouflant, tient à peu près la route. Les visages, leurs expressions sont bien rendus, ce qui au final me semble le plus important. Mais c’est le pouvoir de narration de Gaiman qui fait le gros du boulot, et de ce côté rien à redire.
Déjà au début le joker qui laisse un gamin garder sa caisse est amusant au possible (le pauvre voiturier qui sait que quoi qu’il fasse il se fera tuer), ensuite Alfred qui explique se déguiser en ce même joker pour aider Bruce à surmonter sa dépression est édifiant, chacun y va de son délire et ça rend le récit plus que rafraîchissant.
La fin est à mon sens légèrement scandaleuse, disons que les sandman de Gaiman reprennent temporairement le dessus, et tout va sens dessous-dessous pour une reprise à zéro du chevalier noir. Bref, un ouvrage qu’on peut acheter les yeux fermés, et nul besoin d’être un aficionado du monde batmanesque pour apprécier ce récit.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’amour, la mort (pour paraphraser Dan Simmons). Ce ne sont pas des oraisons funèbres, mais des déclarations d’amour même de la part de ses pires ennemis ! L’homme chauve-souris est mis à nu, et le décès de quelqu’un en général peut faire l’objet de grandioses histoires grâce à ses proches (cf. Le seigneur des porcheries d’Egolf).
La double narration, puisqu’en plus des amis/ennemis narrateurs, Bruce (son âme du moins) analyse ce qui se dit, sa propre version faisant surimpression sur celles des autres. La vérité, le fantasme, l’illusion, le lecteur s’y perd au final comme dans tout récit de Gaiman qui mêle rêve et réalité avec allégresse.
La fin de l’histoire rappelle que les super-héros ne meurent jamais, tout n’est qu’histoires, nouvelles versions et reprises sans fin. Rien à voir avec les héros français, où il ne viendrait à l’idée de personne de repenser Astérix par exemple. La mort de batman n’est que le prétexte à tout recommencer, avec les spécificités de chaque époque (voir par exemple Gotham au XIXème siècle). On n’est pas loin non plus de la fin de la Tour sombre, du génial Stephen King, qui laisse ouvert un recommencement éternel.
…à rapprocher de :
– Superman red son, concernant un superhéros dans une histoire originale, et surtout la typologie de la fin. Voire Silver Surfer : Requiem, avec un décès fort touchant (version Marvel).
– Batman : Noël, de Lee Bermejo, s’intéresse également à la mythologie du Bat sous les traits de Dickens.
– Concernant une autre version de la naissance du Joker, il y a The Killing Joke du mythique Alan Moore.
– Gaiman et Kubert ont aussi imaginé d’autres héros avec Marvel 1602. Le Tigre a peu goûté à ces volumes et préfère Batman : Gotham au 19ème siècle d’autres auteurs.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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Ping : Augustyn & Mignola & Baretto – Batman : Gotham au XIXe siècle | Quand Le Tigre Lit
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