VO : idem. Quelques mignonnes saynètes de la part de la première auteure italienne de bandes dessinées érotiques, ici regroupées dans un tome avec enfin (ô bonheur) un peu de couleurs. Hommage appuyé à l’imaginaire de la pin-up, hélas tout ceci n’a guère émoustillé le félin – trop brouillon à certains endroits, et je ne parle pas des poils.
Il était une fois…
Une jeune femme qui accueille le temps d’une nuit son cousin chéri, une jolie veuve qui va confesser d’admirables péchés, une autre qui va découvrir les joies du bondage, ou alors un tueur à gages pris de doutes…tant d’histoires coquines où le désir du beau sexe dégouline sans fausse pudeur.
[Si ça vous intéresse, ce sont 11 histoires publiées entre juillet 1996 et 2001 dans la revue Selen]
Critique du troisième tome de Giovannissima !
[ATTENTION : SI TU AS MOINS DE 18 ANS, NE CLIQUE PAS SUR LES IMAGES]
Giovanna Casotto s’est découverte une passion pour la bande dessinée (entre autre) un peu tardivement, et a la particularité de se représenter – elle ne parle pas de ses histoires intimes, mais étale divers fantasmes en restant le modèle utilisé pour son héroïne. Le résultat est plus que de l’érotisme, de la pornographie franche et assumée mais exempte de toute vulgarité.
Sur cet opus, l’avis tigresque est plutôt mitigé. D’une part, les scénarios proposés sont inégaux, il y a du très bon (souvent marrant) avec des pirouettes finales savoureuses, la petite blague finale qui prête à sourire ; néanmoins plusieurs planches ennuyeuses ne paraissent qu’être des prétextes pour souligner les visages et corps des protagonistes tandis qu’il ne se passe strictement rien. Par exemple, j’ai correctement baillé en milieu d’ouvrage avec la série des Mauvaises habitudes qui nécessitait sans doute de lire les deux premiers tomes.
D’autre part, les illustrations sont à double tranchant : il faut reconnaître une belle maîtrise des corps et mines repues de ces êtres en plein ébat, le réalisme est total avec ces nanas parfois charnues (replètes même), et à la pilosité abondante – les aisselles également, croyez-moi on s’habitue vite. Ça fait plaisir de voir de « vraies » femmes, où muscle et graisse admirablement proportionnés sont mis en valeur par divers vêtements – chez Casotto, la demoiselle qui s’offre est rarement nue. Mais, au-delà de la chambre à coucher, nada ! Les décors, architecture et objets autres que des trucs sexuels, ce n’est pas le fort de Giovanna qui ne cherche pas à esquisser de belles pleines pages qui frappent l’œil. Ainsi, le lecteur devra imaginer l’environnement alentour, au risque d’une immersion moindre.
Il faut enfin signaler quelques pages finales éclairantes avec des interviews de l’artiste. A leur lecture, j’ai peut-être présomptueusement trouvé ce qui clochait : Casotto fourmille d’idées et semble avoir basculé, dans les années 2010, dans la photographie de charme. Sans doute l’envie de se mettre en scène est moins vivace, comme en témoigne la dernière histoire qui paraît bâclée sur les bords. Comme une artiste qui ne souhaite pas voir le début d’un déclin s’installer et décide de passer à autre chose – de surcroît, il apparaît que la pression sociale est, pour une femme exerçant ce métier de niche (à l’époque hein), incroyablement forte même si Giovanna a appris à être au-dessus de la mêlée.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le quatrième de couverture de l’éditeur m’a prémâché le travail, c’est gentil comme tout.
Il y a évidemment l’inspiration de la Pin-up américaine des années 50, et à ce niveau le paquet est mis. La pulpeuse avec une moue interrogative/moqueuse reste une constante, et l’auteure en profite pour l’entourer de menus objets représentatifs d’une époque fantasmée : habits de ménagère de moins de 50 ans, rouge à lèvres carmin qui éblouit, robes à fleurs et lingerie fine au potentiel érotique dévastateur (quand elle n’est pas à poil dessous), voire paquet de chips dans lequel pioche négligemment l’héroïne spectatrice d’un film. En fait, chaque situation est susceptible de titiller une zone du cerveau selon vos représentations de la femme-objet.
Femme-objet en effet qui, dans la plupart des cas, « subit » les assauts et bizarreries des mâles bien membrés. Contrairement à d’autres auteurs nettement moins soigneux au sujet du respect de la gente féminine, Giovanna joue de cet état et fait adopter à ses héroïnes un comportement lucide et détaché. Les belles savent qu’elles sont utilisées ou à la merci d’un beau gars (oui, le triolisme n’a lieu qu’avec une autre partenaire), et en jouent avec une gourmandise non feinte. Étant assez fortes pour arrêter le jeu, elles le laissent cependant se poursuivre pour tester les limites de leur sexualité explosive.
…à rapprocher de :
– Je vais faire le vieux con, mais je préfère m’en remettre à Manara (Le parfum de l’invisible notamment), même si cet auteur fait très macho aux côtés de l’artiste italienne. S’agissant des corps langoureux, y’a Nagarya de Riverstone qui se laisse regarder – au-delà d’une histoire confuse.
– Pour ce qui est de l’art pin-up, jetez un œil appuyé à Exposition, de Noé. Une régalade de grand chef.
– D’autres tomes de Giovanna risquent un jour d’arriver sur le blog, ne vous inquiétez pas.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette coquine BD en ligne ici.
C`est une oeuvre digne du Tigre. Lui seul peut en apprécier la grandeur quintessencielle (mon mari!). O Tigre, que la lumiere de ton immense culture éclaire l`obscurité de notre ignorance! Je penserai a toi la prochaine fois que Simplet me baisera en levrette. A propos, est-ce qu`il t`arrive encore de baver sur le dos des filles quand tu baises en levrette?
Que de bons mots, attention j’ai les ciseaux de la censure qui me démangent sur votre dernière remarque!
Les ciseaux de la censure ou les ciseaux de la tonsure c`est kifkif macache. Tigrou n`était pas si prude dans le temps jadis…
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