Tigre-san s’attaque au péplum, tout particulièrement Gladiator de Ridley Scott avec le très expressif Russell Crowe. Contrairement à ce que laisserait croire l’accoutrement du gladiateur dans le dessin (notamment le bouclier d’une grecquitude certaine), ce film se passe dans l’empire romain où Commode est aux manettes.
Le Tigre garde un souvenir très ému de ce film puisque c’est toute la classe de latin qui est allée au cinéma. Dont le professeur. Merdum calamitumque. En effet, notre brillant maître n’hésitait pas à nous pourrir la séance en intervenant dès que quelque chose clochait (anachronismes, prises de liberté du réalisateur, etc.). Et il a sorti l’arsenal à critiques dès les dix premières secondes : la date de l’intrigue annoncée, un ricanement funeste se faisait entendre dans la petite salle. Le prof, voyant une date qui se terminait en AD, s’étouffait déjà avant même d’avoir commencé son popcorn.
La suite ne fut qu’interventions bruyantes du grand érudit. Si Ridley avait donné 12 serstèces par remarque, le maître latiniste aurait été bon pour une retraite anticipée : personnages non crédibles, approximations politiques ou autres scènes de batailles foireuses. Pour avoir passé (perdu, c’est selon) des centaines d’heures sur Rome : Total War, il est vrai que faire charger sa cavalerie dans les bois est une belle connerie tactique. Si Sun Tzu ne daigne en parler dans son Art de la guerre, c’est qu’il se disait que même le stratège le plus mauvais du royaume le moins aguerri n’oserait balancer ses canassons dans une pareille configuration.
Pour le genre « péplum », Le Tigre s’est fait davantage plaisir sur deux séries TV. Spartacus d’une part (celle des années 2010), pour le côté fun. N’attendez pas de la fidèle reconstitution, c’est « blood & sex in Capua ». Avec une photographie proche de 300, ça passe plutôt bien. Pour ma part, petite préférence pour la saison prequel. Rome, d’autre part, devrait à l’inverse figurer dans les devoirs maison de tout collégien. C’est tellement bien fait que les diffuseurs ont été vite asséchés, demandant qu’après la seconde saison on arrête les frais… De l’invasion de la Gaule par Julio jusqu’au couronnement d’Auguste, tout y est. Et avec des acteurs splendides qui ont fait leurs armes dans les meilleurs théâtres londoniens.
En conclusion, comme le présente l’iconographie, faites l’amour à vos livres avant la guerre ! Et fermez-la au cinéma.