Publié sous Batman and Robin #10-16 et Batman: The Return #1. Si l’image de couverture peut interpeller et séduire, c’est néanmoins qu’une infime intrigue de ce qu’offre le sixième tome des aventures de Batou imaginées par l’esprit fécond de Morrison. Dessins réjouissants, intrigues bien foutues, voilà un ouvrage qui m’a réconcilié avec le travail de cet auteur.
Il était une fois…
Bon, le dernier tome nous avait laissé avec un Bruce Wayne traînant ses guêtres dans différentes époques. Mais aujourd’hui, c’est Thomas Wayne (son père) qui réapparaît dans un incommensurable maelstrom où se mêlent Mister Pyg, le docteur Hurt, 99 démons et même le Joker. Batman (qui n’est pas Bruce Wayne) recherche en parallèle, dans les sous-sols du manoir, des indices sur la disparition de Brucie. Quant à Robin (Damian Wayne), sa méchante môman lui a concocté une petite surprise, savoir prendre son contrôle quand elle le souhaite afin d’occire notre Batounet (qui n’est pas encore Bruce W., je le rappelle).
Critique de Batman T6 : Batman contre Robin
Premier tome de Morrison décevant, deuxième superbe, troisième presque catastrophique, quatrième tome passable, cinquième plus que mitigé, et sixième superbe ! La loi des séries, je vous dit. J’ai lu cet opus comme on boit du petit lait, avec le sourire aux lèvres. Cependant, c’était fort mal parti : Le Tigre s’enorgueillit d’être connoisseur du monde de Gotham, néanmoins le précédent titre de Morrison, Le retour de Bruce Wayne, a été inaccessible, je n’avais presque rien bité.
Or, dans cet opus, j’ai cru trouver un sain retour aux basiques, avec des super-vilains familiers et des intrigues « classiques », même si l’arrivée de Bruce Wayne (on ne sait comment) m’a semblé bizarre. Ce qu’il faut ici saluer sont les liens prégnants avec la mythologie du Bat. Par exemple, Damian Wayne prêt à tabasser le Joker avec un barre à mine, comme ce dernier avait tué le premier Robin au Moyen-Orient (Cf. Knightfall, sur ce blog aussi). Ou les quelques retournements de situation dont pour une fois j’ai pu mesurer les conséquences.
Outre le retour de l’aspect purement « détective » des héros, les illustrations m’ont enchanté : les planches sont magnifiques, et ce quelque soient les dessinateurs qui se suivent (ce sont, sauf erreur de ma part, Andy Clarke, Frazer Irving et David Finch, ce dernier étant particulièrement bon). Personnages expressifs et inquiétants, il n’est pas dur de distinguer les différents Batman, Bruce Wayne étant plus baraqué. Quant aux couleurs, c’est résolument moderne, notamment l’omniprésence d’un bleu nuit presque ésotérique.
Au final, un salutaire opus qui m’a confirmé le bien fondé de la série de l’auteur qui a su retomber sur ses pattes. Quant au dernier chapitre (Batman : le retour), il est annoncé la suite où interviendra la fameuse « Batman Incorporated », en plus de la sourde menace du Léviathan qui se précise. Ce chapitre devra être relu avant d’attaquer la suite. Je signale enfin quelques bonus finaux, avec des remarques éclairantes de Morrison et ses réflexions (étapes dessinatoires à l’appui) sur le nouveau costume du héros.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les menaces bactériologiques font un retour en force, un vrai petit plaisir. Déjà, y’a le Joker qui fait le même coup que dans Sombre reflet (en lien), mais à ce pauvre Robin qui n’était pas au courant que mieux ne vaut pas toucher Jo. Sinon, les délires de Pyg ) sont finement imaginés, à savoir la conception un produit toxique provoquant chez les habitants un insupportable état de manque (les effets sur Gordon sont terrifiants). Si ce n’est pas l’apocalypse, ça y ressemble fortement.
Ce doit être une des rares fois où le petit Damian Wayne, fils du Chevalier noir et de Talya (la fille de Ras Al Ghul), émet un choix net quant à sa destinée. Entre le bien et le mal, le jeune Robin préfère rester dans la famille Wayne et envoie chier sa daronne. Cette dernière, qui avait plus ou moins prévu le coup, a eu la malsaine intelligence de placer une sorte de télécommande dans son système nerveux. Ainsi, le titre « Batman contre Robin » m’a semblé trompeur puisque le Rob’ en question n’agit pas de son propre chef.
…à rapprocher de :
– Curieusement, ce comics peut se lire indépendamment. Je vous rappelle quand même les précédents titres Batman : L’héritage maudit, ensuite Batman R.I.P., puis Batman : nouveaux masques, et Batman : le Dossier noir, suivi de Batman : Le retour de Bruce Wayne (celui-ci étant à part).
– Le tome 7, c’est Batman Incorporated, hélas moins bon. Quant à Batman : Requiem, rien n’a été rattrapé. Dommage.
– Grant Morrison qui bascule dans le n’importe quoi, c’est aussi Joe, l’aventure intérieure. Original, toutefois n’ai pas accroché.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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Ping : Grant Morrison – Batman T7 : Batman Incorporated | Quand Le Tigre Lit
Ping : Grant Morrison – Batman T2 : Batman R.I.P. | Quand Le Tigre Lit
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Ping : Grant Morrison – Batman T5 : Le retour de Bruce Wayne | Quand Le Tigre Lit
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