VO : Kvinnen i kjøleskapet. Sous-titre : Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien. Une enquête classique, un environnement bien décrit, bref un bon roman tout « nordique ». Toutefois trop : longueurs insupportables, fin décevante, un héros détective privé un poil tarlouze sur les bords, ça devient vite gavant.
Il était une fois…
Ancien salarié à la Protection de l’enfance devenu détective pour avoir eu la main lourde sur un type qui prostituait une gosse en perdition, Varg Veum est mandaté par une vieille dame pour retrouver son fils, qui travaille sur une plate-forme pétrolière et dont elle est sans nouvelles. C’est, bien évidemment, plus complexe que prévu.
Critique de La femme dans le frigo
Il fut un temps où j’ai été fort glouton sur les polars venus du nord. Une vraie manie, je faisais même des rêves dans lesquels les protagonistes avaient un nom se terminant en « son », c’est dire… Je me souviens parfaitement de Staalesen dans la mesure où je me suis dit que ça commençait à bien faire, le filon semblait s’épuiser.
Sur le scénario, notre héros Veum s’imagine que sa mission serait un gentil travail de routine. Il débarque donc à Stavanger, petite ville côtière où il y découvre une faune nouvelle, corrompue par la richesse pétrolière. Ne perdant pas une minute de son temps, le détective se rend chez un certain Arne Samuelsen, et découvre chez lui, dans le réfrigérateur, le tronc démembré d’un corps de femme. La grande classe. Surtout quand il est assommé en même temps et que la police locale s’en mêle.
Deux défauts à ce roman. Tout d’abord, on découvre l’intrigue, on attend les développements, et on espère des péripéties. Mais lorsque l’on commence à accrocher, Staalesen fait son Balzac (si ça vous parle) : il est d’interminables descriptions qui ne rajoutent rien à l’ambiance, empêchant le décollage de l’œuvre en tant que thriller rythmé (ça arrive vers la moitié). C’est souvent le problème de ce genre de titres nordiques, à savoir la propension à taper dans ce que je nomme la « contemplation scandinave ».
Ensuite, le personnage de Varg Veum n’a pas réussi à me convaincre : peu expressif, sujet à de ridicules crises d’angoisse, le mec m’a paru trop fadasse et excessif dans sa « normalitude ». Quant à la fin, c’est presque du bâclage d’usine, et la révélation finale (je n’ai même pas envie de vous spoiler) est un vilain pétard mouillé. Pour conclure, Le Tigre est gravement resté sur sa faim.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Tigre va faire un peu de socio économique de bon aloi, notamment ce qui a trait à la ponction de l’or noir aux larges de la Norvège. Le pétrole devenant plus cher, il est vite apparu qu’aller l’extraire sur les côtes est devenu rentable. Et la tunes a littéralement coulé à flots dans ce pays considéré comme sobre par rapport à tout signe extérieur de richesses. Dès les années 90 (le roman date d’un peu plus tard si je ne me trompe pas) le royaume s’est transformé en monarchie pétrolière, avec les mêmes ressources qu’un pays du golf. L’intrigue du roman, basiquement, ne tourne qu’autour des tunes.
Corolaire de ces pépètes, et sachant que le lieu de l’action est assez éloigné de la capitale, c’est un peu le far ouest version scandinave. Prostituées qui soulagent les travailleurs carburant à deux grammes dans le sang, petits caïds (Ole Johnny, archétype too much), flics marrons, y’en a pas un pour rattraper l’autre. Mais plus encore, j’ai cru déceler dans ce roman la critique du capitalisme sauvage. L’argent est roi, les patrons sans foi ni loi, la croissance du village incontrôlable, bref j’ai eu l’impression que tout le monde se gavait pendant que la mer crachait sa merde fossile.
…à rapprocher de :
– Seul roman lu de cet auteur, désolé.
– Dans les « polars scandinaves », il est bon de jeter un œil du côté d’Arnaldur Indridasson (exemple ici) ou Henning Mankell.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
Et on oublie Stieg Larson, LA reference du polar scandinave???
Non je plaisante. C’est tout-a-fait oubliable…
Je n’en ai aucune idée, les ayant pas lu…
Veinard
Le premier est looong.
Le deuxième est extrêmement loooog.
J’ai lâché prise avant le troisième.
Mon tout n’est pas une charade.
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