Erreur de casting, suivant ! Histoire tragico-mièvre sur fond de secret familial qui prend ses sources pendant la seconde guerre mondiale, la lecture fut autant laborieuse que la fin salvatrice. Sans condescendance aucune, ce truc est un livre pour les femmes. Celui-ci n’avait rien à faire entre mes griffes. Mais comme je ne lâche pas mes proies…
Il était une fois…
Désolé Hélène, je vais copier-coller la couverture. C’est ça ou je dénature, par mes mots orduriers, le synopsis :
« Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d’abord à une erreur mais les lettres continuent d’arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu’elle n’est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme. »
[Malgré cette présentation néodéprimée, Tigre a quand même ouvert le roman]
Critique du Confident
Le Tigre a encore écouté sœur-panthère et ses lectures pas permises. Cette fois-ci, je suis en partie responsable et aurai dû repérer, sur une certaine encyclopédie en ligne, que l’auteure a notamment gagné le « Prix Jeune Talent Littéraire des Clubs de Lecture de Saint-Germain-en-Laye ». Tout est dit – sans insulter Simone et Danielle, trésorières dudit club.
Très aseptiquement, le livre se présente en deux types de chapitres en alternance plus ou moins régulière : l’histoire de Camille et des missives qu’elle se prend, régulièrement, en pleine gueule, et l’intégralité du courrier de cet homme, en trois narrations : lui-même, Annie (la femme qu’il aimait) et Madame M. C’est ce dernier protagoniste qui prendra énormément de place, et tant mieux. Car les remarques in petto de l’héroïne sont triviales et les mélanges de style (combien de fois « putain » apparaît tel un cheveu sur la soupe, tsss) ne passent guère.
Quant à l’histoire distillée par le courrier, c’est souvent confus car on change de narrateurs comme de chemise et ma concentration fut étonnamment mise à l’épreuve. Une pseudo peintre qui se lie d’amitié avec une femme, puis accepte l’impensable pour l’époque, l’angle était bien trouvé hélas le rendu est médiocre. A la rigueur, et pour arrêter de bitcher comme un aigrefin sur ce roman, il faut convenir que le dernier tiers de l’œuvre rehausse l’intérêt de l’intrigue en présentant le point de vue de Madame M., et à partir de là l’aspect purement historique se réveille enfin.
Pour conclure, Tigre n’arrive pas à comprendre les commentaires laudateurs glanés auprès d’amis ou sur le web. Non seulement il faut attendre l’avant dernier chapitre, fort long, pour enfin ne plus s’emmerder, mais le plus couillon du comté trouvera le fin mot de l’histoire très rapidement. Un premier roman qui ne m’était pas destiné.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’intrigue à tiroirs. Ce qui m’a profondément gavé est sans doute la propension de l’auteur de ne partir de presque rien (le décès de la maman de Camille, trentenaire enceinte) avant de distiller les indices pour parvenir à un dénouement assez poignant quoiqu’attendu. Gavage parce que je savais, quel que soit le fin mot de l’histoire, que ça n’allait nullement déplacer des montagnes : quelques crêpages de chignon, une pincée de trahison, allez un petit décès suspect, des questions d’identité, remballez c’est pesé. Et je ne parle pas du pseudo poème final.
Au moins, l’auteure s’est attachée à un thème assez porteur et (relativement) bien traité, à savoir le brûlant désir d’avoir un gosse – et les moyens pour y parvenir. La gestation pour autrui s’invite même dans le débat, imaginez pour l’époque. Forte de nombreuses références sur les petits secrets de femme pour être féconde, Hélène Grémillon a su rendre compte de la lutte entre deux femmes pour le même homme, et autour de l’enfant à naître. Paranoïa, cachotteries, mensonges éhontés, tout est bon pour tirer la couverture de son côté. Quitte à commettre l’innommable.
…à rapprocher de :
– La Dernière Valse de Mathilda, de Tamara McKinley, concerne aussi une jeune femme qui va apprendre plein de trucs sur son passé grâce à un journal intime. Ne comptez pas sur Le Tigre pour le lire.
Enfin, si votre librairie est fermée (ou votre libraire a bon goût), vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
C’est dommage que j’ouvre cette page un lundi matin pour me prendre une dose de misogynie bien sentie sur un blog que j’aime pourtant bien. Pourquoi ne pas dire plus tôt que le roman est prévisible et chiant jusqu’à son avant-dernier chapitre ? Cela vous aurait peut-être permis de tempérer plus tard – au lieu de le mentionner dès le départ – sur le fait que vous n’êtes pas une femme (apparemment, il faut nous le rappeler plusieurs fois) et que le roman ne vous était pas destiné… Puisqu’on pourrait espérer que les lectrices avisées ne lisent pas de mauvais romans – sans mauvaises pensées pour la sœur de l’auteur.
Au contraire, j’ai préféré annoncer dès le départ que je ne suis très probablement pas le « cœur de cible » de l’œuvre. Cela permet de faire un billet à la subjectivité exacerbée, et c’est bien la prévisibilité le premier grief à reprocher au titre.
Pour mes sœurs, ne vous inquiétez pas elles ne me lisent guère (à cause de ce que je dis sur les chats), et la plupart du temps j’ai été bien conseillé par elles.
Concernant la misogynie, ce n’était pas l’impression que je voulais donner, je ferai gaffe à l’avenir.