VO : Night Of The Owls. Tiré du comic strips Nightwing #8-12 et #0. Parce que le premier tome n’était pas complètement catastrophique et annonçait une intrigue de qualité, c’est tout naturellement que le félin a poursuivi. Hélas l’histoire se tasse (les nouveaux vilains ne faisant nullement peur) et le lecteur sombre dans l’ennui. Tigre aurait du s’abstenir de poursuivre avec Dick Grayson.
Il était une fois…
Dick Grayson, premier Robin, est en plein dans le conflit contre la très inquiétante Cour des Hiboux. Celle-ci lui met entre les pattes un ergot (le méchant utilisé par la Cour) dédicacé, en l’espèce le grand-papa de Dick. Sympathique. A cela il faut ajouter la République de Demain, nouvelle menace dont il avait eu à partie à quelques membres auparavant. [on sent Le Tigre un peu gavé de se plier à un synopsis non ?]
Critique de La république de demain
Comment dire ? J’ai encore balancé une vingtaine d’euros dans la nature. Par amour d’une bibliothèque bien remplie, je me suis laissé prendre au piège par cette série alors que j’aurais pu l’aborder, en douce, dans un magasin culturel.
Sur le scénar’, Kyle Higgins est allé trop loin. Il aurait pu se contenter de laisser Robin dans l’orbite de Batman dans sa lutte contre la Cour des Hiboux, cette dernière lui en voulant car il va à l’encontre de son destin d’ergot, et bah non ! Faut que l’auteur rajoute : 1/ la République de Demain (cf. second thème) et 2/ Nighwing qui tente de faire revivre son cirque de merde en l’installant définitivement à Gotham. Il prend donc contact avec Lucius Fox pour trouver des financements, or devinez quoi : cet aigrefin ne trouve rien de mieux que proposer Sonia Zucco, la pépée dont le père a tué les parents de Robin. Bravo Lucius, keep doing such good work.
Et encore, je ne parle même pas de l’inspecteur Nie qui tente de piéger nos héros, c’est tout simplement inutile dans la narration. Quant au dessin, si Eddy Barrows (artiste brésilien) fait du beau travail en général, Le Tigre a regretté qu’il n’ait pas bossé sur tous les chapitres. Le résultat est mitigé, et malgré de belles planches (trop rares) j’ai trouvé le tout un poil terne et sans les tableaux flippants que le lecteur pourrait légitimement attendre.
Pour conclure, un tome encore plus décevant que le précédent, cela n’augure rien de bon sur l’intérêt que Tigre va désormais porter au Rouge Gorge. Même les habituels bonus en fin d’ouvrage (sur à peine trois pages) ne m’ont guère intéressé.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’unique point positif est la présentation du passif de l’arrière-grand-père Grayson, le fameux William Cobb. Tigre a découvert comment un jeune homme bien sous tout rapport, doué en jonglage et autres trucs de saltimbanques, en est venu à accepter le deal de la Cour : désargenté, William a rencontré l’amour – forcément, me direz-vous. Sauf que le papa de la belle ne voulait pas qu’elle se compromette avec un tel moins que rien, et l’invite (sans courtoisie) à ne plus traîner dans le coin. Gotham est présenté comme un plateau d’échec, où les blancs et noirs ne se mélangent jamais. Les blancs, jouant en premier, ont toujours l’avantage – n’importe quel joueur d’échec vous dirait que c’est faux.
C’est là que le rôle de la Cour, et ses objectifs, sont très éclairants. Ses membres se présentent comme capables de faire le lien entre les couleurs, et développer dans la ville les niveaux de gris. Comme un moyen de briser la glace de verre. Sur le papier du moins.
Enfin, Tigre sait à quel point il est toujours difficile d’introduire de nouveaux ennemis. La Cour des Hiboux m’a semblé être une parfaite réussite, tout a été repensé sans perdre en cohérence. Hélas, l’introduction de la République de Demain est une cata pur jus. Uniformes ridicules, marque de reconnaissance digne d’un Blake & Mortimer, cette putain de République ne sert à rien. Quant à son boss, Parangon, il est aussi crédible qu’une capote au Vatican. Son joli nom, qui signifie « modèle », voire « pierre parfaitement aiguisée », m’a plus fait ricaner qu’autre chose.
…à rapprocher de :
– Il faut mieux commencer par le premier tome (en lien), puis lire le présent opus dans la foulée tant les références à Pièges & Trapèzes sont présentes. Le troisième tome, Hécatombe, ne rattrape que partiellement le coup.
– Puisque Le Tigre en parle, il y a La cour des hiboux (tome 1 puis tome 2), petite claque qui a repensé Gotham sous un nouveau jour.
– On retrouve Nightwing chez Grant Morrison, notamment Batman R.I.P. (il se fout sur la gueule avec Damian Wayne) ou même dans un tome de Knightfall (cette fois-ci, avec Valley).
– Il est même dans Victoire amère, de Loeb et Sale !
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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