VO : The Rum Diary. Hunter S. Thompson est à la pointe du journalisme dit « gonzo ». Or dans Rhum Express, il n’en est quasiment rien. Plutôt les pérégrinations d’un jeune, alter ego de Thompson, qui travaille dans le journal local de la capitale d’un état insulaire un peu laxiste. Corruptions des esprits et des corps, humour décapant, voilà qui se lit vite et bien.
Il était une fois…
Porto Rico, fin des années cinquante. Paul Kemp, jeune journaliste, s’installe à la capitale de l’île, San Juan. Il travaillera comme pigiste pour un petit journal lancé par un ex-communiste. La vie de l’île est riche, entre poussées nationalistes, corruptions en tout genre, affaires immobilières et voisin cubain en pleine révolution. En sus, pour Kemp, sexe, alcools et chaleur moite.
Critique de Rhum express
Ouvrage fort rafraichissant, si ce terme peut vous parler. Sur près de 350 pages on se laisse facilement transporter dans les aventures du jeune Kemp. Un peu long et terne à certains moments, l’ouvrage a visiblement subi les outrages du temps lorsqu’en plein 21ème siècle d’autres auteurs font pire (Palahniuk, Self, Amis).
On ne sait pas jusqu’où ce roman est autobiographique, en tout cas Hunter (ou son acolyte Kemp) a eu une belle vie à Porto Rico pendant quelque temps ! Alcool (cf. titre), un peu de sexe, du journalisme à la « one again », fêtes non stop, problèmes avec la maréchaussée locale,…
C’est donc avec un certain plaisir mêlé de froncements de sourcils que Rhum se lira. En effet, tout semble excessif et exagéré dans cet ouvrage, on n’en attendait pas moins de la part de l’auteur. Toutefois Le Tigre a beaucoup appris sur les « gauchistes » américains des sixties qui vont aller visiter du pays sud américain.
En guise de conclusion, Le Tigre a été de temps en temps frustré par la traduction, qui en règle générale tient la route mais ne saurait retranscrire la verve de l’écrivain. Si cela est possible pour vous, lisez-le donc en VO.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le journalisme et le personnage d’Hunter S. Thompson. Je ne vous ferai pas de cours sur cet individu dont Le Tigre a lu toutes les œuvres (sauf celle sur les Hell’s Angels). Mais il convient de noter que cet ouvrage semble être le seul roman de l’auteur, le reste étant plutôt de la race de l’auto-biographie et de l’essai journalistique. Las Vegas Parano, Kingdom of Fear,…rien de fictionnel là dedans.
Or cet ouvrage est aussi une sorte d’essai, romancé certes et placé sous le signe de la subjectivité lorsque l’auteur décrit son sordide environnement. Peut-être Le Tigre s’autorise à considérer cette œuvre comme une mise en bouche à ce que Hunter produira à l’avenir, à savoir son grandiose et non moins hilarant « journalisme gonzo ».
La république bananière. La description du pays fait souvent penser à ce noble adjectif associé à un État un peu léger sur ses attributions régaliennes. Le lecteur pourra ricaner face à l’incompétence des autorités que le héros rencontrera, mais c’est oublier la toute puissance d’un gourmand voisin. Namely les États-Unis, qui d’une part souhaitent conforter et augmenter ses prébendes sur le territoire, d’autre part cherchent à éviter (autant que faire se peut) que de nouveaux Cuba essaiment autour de lui.
…à rapprocher de :
– Les autres romans (essais plutôt) de l’auteur, notamment Las Vegas Parano et Gonzo Highway.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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