Sous-titre : Folie furieuse. VO : mad [en toute simplicité]. Batman, The Dark Knights #16-21 + The Dark Knight Annual #1. Après l’Épouvantail du tome précédent, c’est au tour du Chapelier fou d’être l’anti-héros qui donne du fil à retordre à Bruce Wayne. Et ce vilain est particulièrement violent, la case qui lui manque causera bien des soucis à Gotham.
Il était une fois…
C’est encore et toujours le bordel à Gotham City (pour changer). Quelques évènements particuliers intriguent Batman, que ce soient de nombreux enlèvements ou des réactions de zombies parmi la populace. Rien de bien vilain, jusqu’à ce que ça prenne une tournure plus dramatique. Pendant ce temps, la lune de miel entre Bruce et sa jolie pianiste ukrainienne est sur le point d’évoluer – si Wayne souhaite la garder.
Critique du troisième tome de Batman : Le chevalier noir
Le deuxième tome des aventures du Chevalier noir dans le nouvel univers du début des années 2010 nous avait laissé avec un chapelet de rare violence et de glauque. Et le bon Gregg Hurwitz a décidé de poursuivre dans cette voie avec un Chapelier plus sanguinaire que fou.
C’est sans doute là le premier point négatif de cet opus : Jervis Techt, alias le Chapelier, n’a plus rien de l’ennemi haut en couleur et raffiné que j’imaginais volontiers. C’est un dingue capable, par ses artifices technologiques, de prendre le rôle contemporain du Joueur de flûte de Hamelin en entraînant les Gothamites vers une mort certaine. Le second point noir est la petite amie de Bruce Wayne. Et là, chose extrêmement rare, Brucie balance tout à la belle Trusevich : qui il est, sa batcave, il la dépose même à l’opéra en batwing ! Or, cet aspect fondamental a été cavalièrement abordé, c’est arrivé comme un cheveu sur la soupe.
Quant aux illustrations, Hurwitz s’est vu attribuer de nouveaux compères, en l’espèce Ethan Van Sciver et Szymn Kudranski. Néanmoins, le rendu de ces deux hommes est trop noir, pas une seule planche ne semble se dérouler en plein jour. Si les différentes palettes des couleurs sombres sont riches et larges, Le Tigre a eu mal aux yeux à déchiffrer tous les petits détails. Même le dernier chapitre est trop dark, alors que l’histoire, indépendante et plus enlevée, aurait mérité un autre traitement. Un bel opus en somme, mais pas suffisamment dégrossi pour en apprécier pleinement les subtilités (s’il y en a).
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Il serait dommage de ne pas évoquer le méchant de l’histoire, car le Chapelier a eu le droit à une belle présentation – notamment sous forme de flashbacks. Individu capricieux, sec et passablement secoué, Jervis traîne toujours avec différentes concoctions de thé (des drogues, plutôt) à boire selon son humeur. Plus on avance dans le scénar’, plus son histoire apparaît aussi triste qu’inéluctable. Sujet à des troubles de croissance et rejeté par une fille (Alice, forcément) dont il était éperdument amoureux, le jeune Jervis a choisi de suivre un traitement pour grandir. Comme les médocs pour gosses atteints de suractivité, les effets secondaires vont le transformer en un psychotique bon à enfermer à Arkham (alors qu’il n’est encore qu’un ado).
Encore plus pitoyable, il y a les illusions dont se berce le Chapelier. En particulier cette journée parfaite avec Alice qu’il tentera, envers et contre tous, de recréer. Sauf que son Alice est aussi irréelle que celle de Lewis Carroll, aussi son projet (sa lubie plutôt) prend une tournure criminelle. Même lorsqu’il retrouve la blonde de son enfance, c’est devenue une vieille femme qui ne ressemble à rien. Même face à la réalité, il se réfugie toujours dans son monde – il en profite pour la tuer. Un fou furieux (d’où le titre) qui tourne en boucle en somme, sans l’intelligence nécessaire pour réellement poser problème à Wayne.
En fait, le Chapelier s’illustre surtout en tuant un protagoniste qui, à mon sens, n’avait rien à foutre dans cette histoire. [Mini SPOIL !] Si toutes les marionnettes du Chapelier terminent mal, il y a une mort en particulier qui touche Batman. Et oui, en déposant sa belle pianiste dans un engin de Batman, ce con de Bruce la met illico en danger. Et comme Batou ne saurait avoir d’épouse (signe de la fin de sa carrière), il fallait tuer ce dangereux (hé hé) personnage. Mort violente, autant vous dire que le chevalier noir était à deux doigts de définitivement niquer la gueule du méchant – et violer ses règles. [Fin SPOIL].
…à rapprocher de :
– Pour ne pas s’emmerder, je vous propose de lire la saga dans l’ordre. En guise de « tome zéro », Batman : La Nouvelle Aube (bof, vous pouvez la zapper). Ensuite, le tome 1 (Terreurs nocturnes, assez sexuel) ; puis le deuxième (Cycle de violence, très légère déception légère) ; et le présent opus.
Enfin, si votre librairie à comics est fermée, vous pouvez le trouver en ligne ici.
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