Hé hé. Lecteur mineur, choisis vite un autre article que celui-ci. Car Chambre 121 n’est pas vraiment de l’érotisme, c’est de la pornographie. Dizaines de courtes histoires qui laissent très peu de place à l’imagination, il y a largement de quoi avoir des palpitations dans le bas-ventre. Le sexe libertaire sous toutes ses formes, bienvenu dans un hôtel qui n’est pas loin d’être une maison close pour femmes.
Il était une fois…
Un jeune homme à barbichette vient d’être embauché comme réceptionniste dans un hôtel pas comme les autres. Notre héros découvre vite que la tenancière, jolie métisse asiatique, propose à sa clientèle éclectique des services sexuels dans la fameuse chambre 121. Très vite elle va découvrir les talents du nouvel arrivant qui va voir sa « charge » de travail considérablement augmenter.
Critique de Chambre 121
À la différence d’un Manara, je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam ce titre et n’avais jamais rencontré une planche (vraiment, vraiment, croyez Le Tigre). Olaf Boccère est un dessinateur français habitué aux pseudonymes, le scénario de Chambre 121 est ici signé sous le pseudo Igor.
Avant de justifier la mauvaise note attribué à ce titre, il faut saluer l’effort de l’éditeur Dynamite d’avoir tiré une intégrale à prix relativement réduit. Plus de 300 pages, 40 histoires pour une quinzaine d’euros, rien à voir avec les gros blocs hors de prix des Humanoïdes Associés. Couverture souple, format réduit, noir et blanc, voilà peut-être pourquoi est-ce bon marché…
Place à la critique ! J’ai été relativement déçu par cet opus et sur pas mal de points. D’une part, ce n’est pas de l’érotisme, c’est de la pure pornographie. Presque du gonzo, les introductions étant très minces. Et ce n’est qu’en ouvrant une page au pif qu’on s’en aperçoit. Or Le Tigre, comme un mouton à la con, se fait conseiller le titre, et bah je l’achète yeux fermés (ouvrage sous plastique aussi).
D’autre part, l’intérêt que j’ai porté aux historiettes s’est progressivement effrité. Si le début est suffisamment « marrant » pour s’attacher au héros, on perd irrémédiablement en cohérence. De mini scénarios dans l’hôtel ça part vite dans tous les sens, et l’introduction d’une nouvelle protagoniste principale a fini d’achever ma concentration déjà bien faible. Certes le scénario dans une telle BD, c’est un peu comme les termes de plus de trois syllabes dans un titre de Musso : inutile. Mais Le Tigre y reste sensible.
En conclusion, parlons un peu du dessin : noir et blanc, lignes claires, bravo au dessinateur de présenter de manière si réaliste (gros plans compris) tant de configurations charnelles. On jurerait parfois lire un roman photo : et oui, Le Tigre ne le répétera jamais assez, c’est du p0rn, donc posez cet ouvrage à côté de vos flingues et dvd coquins, à l’abri des petites mains.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ce qui m’a marqué, c’est l’imagination débridée de l’auteur. Bourgeoise femme de commissaire de police qui se fait sauter, devant son mari, par quatre voyous de banlieue ; religieuses s’abandonnant à de vigoureuses scènes saphiques avant de s’occuper du prêtre de la paroisse ; stricte professeure punissant des élèves dissipés ; jeune épouse « égarée » sur la plage et aficionados de triolisme ; un mannequin qui se fait arroser de foutre sur scène, la même scène sur laquelle elle défilera le lendemain ; homme politique d’extrême-droite imaginant un jeu de rôle pervers et débile,… Même des femmes pas forcément très jolies s’invitent à la sauterie.
Igor fait la part belle à l’échangisme en général, présentant des couples désireux de faire partager leur sexualité souvent effrénée. Hélas (ou heureusement), et comme il le dit lui-même en guise de préface, il n’avait pas de réel cahier des charges et a pu coucher ce qui lui venait top of the head. Sulfureux et démesuré donc, mais Le Tigre a surtout eu l’impression de lire des planches « alimentaires », dessinées à la va-vite en se concentrant sur les « tableaux et positions pornos » avant tout. Autant faire un dessin unique, le titre du chapitre pouvant faire office de scénar.
Je tiens enfin à signaler que si Le Tigre parle aussi crûment en faisant du « porn name droping », c’est pour 1/ vous dire à quel point c’est plus qu’érotique. 2/ faire en sorte d’attirer du trafic et que les internautes en recherche d’irgendwas préfèrent acheter une BD, aussi explicite soit-elle, que de perdre du temps sur internet.
…à rapprocher de :
– Pas porno, érotique-artistique, vous préférerez sûrement quelques Manara : Le déclic ou Le parfum de l’invisible.
– Dans l’érotisme soft-rigolo, vous préférez sans doute Exposition, de Noé. Voire sa série de L’accordeur, de Noé. Tome 1 (en lien) et tome 2 (plus mieux) sur le blog.
– Dans la pornographie, j’ai découvert pire. Notamment Ardem et ses Vidéos privées par exemple.
Enfin, si votre librairie est fermée ou ne veut pas mettre en rayon un tel concentré de cul, vous pouvez trouver cet illustré en ligne ici.
Ping : Noé – L’accordeur, Tome 2 | Quand Le Tigre Lit
Ping : Noé – Exposition | Quand Le Tigre Lit
Ping : Noé – L’accordeur, Tome 1 | Quand Le Tigre Lit
Ping : DodécaTora, Chap.XY : 12 BD qui font bander | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ardem – Tournage amateur | Quand Le Tigre Lit
Ping : Manara – Le parfum de l’invisible : L’intégrale | Quand Le Tigre Lit
Ping : Ardem – Vidéos privées | Quand le tigre lit
Ping : Les Sutras du Tigre .54 : Lire en écoutant de la musique | Quand le tigre lit
Ping : Manara – Le déclic : L’intégrale | Quand le tigre lit