VO : 3rd degree [oh yeah]. Des odieux révolutionnaires en veulent aux États-Unis d’Amérique, heureusement qu’une poignée de femmes est présente pour les arrêter ! Écriture toujours aussi efficace car entretenant un suspense de bon aloi, il est grisant de voir Patterson enchaîner les romans corrects à un rythme de métronome. Exaspérant même.
Il était une fois…
A San Francisco, la belle baraque d’un mec richissime explose en mille morceaux. Comme ça. Plouf. Ensuite vient l’assassinat d’un autre richard. Puis d’autres crimes contre les dignes représentants des 1% des individus les plus riches du pays. A chaque fois, une organisation inconnue des services de police se réclame de ces actes ignobles. Si quelques meurtres dans un ghetto black n’émeuvent pas particulièrement les autorités, il est en autrement des WASP qui possèdent dix fois leurs poids en biftons de 100 dollars.
Critique de Terreur au 3ème degré
Après deux premiers opus qui sont passés comme papa dans maman bourrée, j’ai bien évidemment continué la série. Pour justifier la note légèrement négative de ce roman, comprenez qu’après avoir enfilé de suite du Patterson, j’ai comme été overdosé de tout bord. Encore une erreur du Tigre gourmand qui ne sait pas se retenir, du coup l’indigestion pointe très souvent le bout de son nez.
Si besoin est de vous le rappeler, l’héroïne principale, la belle Lindsay, est flanquée de quelques amies (en tout cas elles le deviennent) qui occupent des postes différents dans la ville de Frisco – journaleuse, adjointe du proc’, etc. Dans le premier roman, elles ont subtilement nommé leur groupe le « Women Murder Club », quelque chose d’informel – aucune déclaration de constitution d’assoce n’ayant été déposée. Si lire les romans précédents n’est pas obligatoire, ce n’est toutefois guère conseillé, au risque de ne comprendre goutte à certains passages – par exemple, le primolecteur n’aura rien à cirer d’apprendre que la pétillante Cindy a terminé son histoire d’amour avec un homme d’église (oui, ils ont le droit de forniquer dans leur religion).
Bien que les exactions de l’ennemi sont particulièrement sanglantes (l’écrivain s’est fait plaisir, y’a pas à dire), il faut convenir que ce dernier est relativement classique. Les Espions d’Aout ne paraissent donc qu’une bande de doux dingues excessivement violents, rien à voir avec un master mind haut en couleur. Quant style, du pur Patterson : chapitres aussi courts que le zob d’un gorille, cliffhanger pas trop putassier pour régulièrement relancer l’intérêt de l’œuvre, franchement c’est tellement balisé qu’après trois romans de cet acabit j’en ai eu marre. A lire à intervalles bien espacés donc.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Tout d’abord, il faut rappeler que ce titre, qui a été écrit une poignée d’années après les attentats sur le sol américain au début de ce siècle, ne verse pas connement dans le terrorisme de la part d’étrangers. Car ici il s’agit certes d’individus crachant sur le modèle capitaliste, mais avec l’excuse de l’antimondialisation la plus arcboutée. Presque des vieux avec leurs pipes et brandissant le drapeau rouge, question grosse menace nationale j’ai vu pire – j’exagère, c’est une organisation aux aspects inquiétants.
Ce qui m’a autrement fait tousser est la façon dont les différents services étatiques se rangent, en garde-à-vous et main dans la main (lorsqu’ils ne se masturbent pas les uns les autres) afin de collaborer et d’aider nos héroïnes. Y’a comme un relent de patriotisme en mode « all together agains terrorism » pas forcément bienvenu – quand on connaît la propension des administrations à se foutre sur la gueule.
A tout hasard, il y a quelques évolutions dans les relations entre les protagonistes femelles, notamment la réaction d’une des filles lorsqu’une autre en prend plein la gueule – c’est le cas de le dire puisqu’il est question de violence contre les femmes. Derrière la force apparente de personnes hautes placées, il y a une petite fille qui peut être facilement manipulée par son amant – c’est assez révoltant d’ailleurs. Or, dans ces cas critiques, les proches ne sont pas forcément présentes pour soutenir leurs amies en détresse.
…à rapprocher de :
Il faut savoir que le gros Patterson a tiré comme un gueudin sur la corde à numéros, car après cet opus il y a bien une douzaine (oui, tu lis bien : 12 !) titres de cet acabit: Premier à mourir, Seconde chance, gnagnagna (je me suis arrêté là).
– Sinon, de Patterson, Le Tigre s’est mieux régalé avec sa saga d’Alex Cross (dont certains ont été adaptés en films également), par exemple Des nouvelles de Mary.
– Il faut savoir que James Patterson écrit aussi des romans pour les moins de vingt ans. Suis tombé dessus par erreur, avec MAX (en lien), ce fut terrible.
– Dans la version cheap des romans dont les chapitres se suivent, il y a l’abécédaire du crime vaguement littéraire de Sue Grafton : S comme Silence,… tutti quanti.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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