Je ne sais pas pourquoi j’ai acheté ce truc, toujours est-il que je l’ai lu jusqu’à la lie, et ce sans broncher. Loin d’être transcendant, forcément décevant de la part de cet auteur, je suis à deux griffes de contacter le monsieur pour un remboursement. Définitivement pas le bon roman pour commencer à lire Fournier.
Il était une fois…
Jean-Lou invite le lecteur à entrer dans le cabinet de sa psychanalyste à qui il raconte quelques nouvelles en vue de la distraire. C’est court comme résumé, mais que dire de plus ?
Critique d’Histoires pour distraire ma psy
Déception, quand tu nous tiens… JLF (je me permets de l’initialiser), c’est quand même le comparse du génial Desproges. Ce comique, avec Coluche, constitue une intangible base de mauvais goût (dans le bon sens du terme) pour Le Tigre. Donc quand il sort un recueil de nouvelles où le verbe « distraire » pointe le bout de son nez, je sors le porte-monnaie !
Histoires pour distraire ma psy, ce sont vingt très courts textes (moins de 10 pages, avec une police d’écriture pour vieux presbytes) qui se lisent plus que vite. De minuscules histoires pour la plupart insignifiantes, avec très peu d’éléments permettant d’esquisser une autobiographie de l’auteur. De temps à autre, quelques remarques sur les réactions de la psy en question, toutefois rien qui fait avancer le schmilblic (suis pas très sûr de l’orthographe).
Le Tigre ne va pas cracher comme un sagouin dans la soupe, car il reste une poignée de textes assez plaisants : la fille qui est reine de la journée pour une terrible raison ou le père qui l’a mauvaise à cause du petit ami de sa fille. Ça pourrait être dérangeant ou choquant si ce n’était pas aussi court et traité plus en profondeur, ce qui est dommage.
En conclusion, beaucoup de chapitres qui se veulent existentiels et cyniques, hélas ça m’a paru assez plan-plan par rapport à ce qu’on peut découvrir comme humour corrosif. Le résultat, c’est un recueil parfait pour s’essayer à la lecture rapide et tenter de repérer, en un coup d’œil, les meilleurs textes.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le doux-amer. A travers quelques courtes histoires, l’auteur tente de mêler l’humour au glauque ou nous faire passer d’une morale assez sombre à quelque chose de plus éthéré. Hélas ça ne prend pas forcément, surtout lorsqu’il n’y a (en apparence certes) aucun lien tangible quant au choix de ces textes. Logique sous-jacente inexistante, zapper ce qui ne plait pas au premier abord n’aura jamais été aussi facile.
Quoi faire avec un tel roman ? Une fois lu, l’envie de rentabiliser l’achat pour ne pas accepter qu’on se soit fait avoir est plus que tentant. Le Tigre, professeur (chargé de TD, c’est pareil direz-vous), a trouvé la parade : j’ai conçu quelques dictées plus ou moins difficiles en prenant ici et là des passages de son œuvre. Pour des paragraphes qui pourtant me semblaient d’une simplicité désarmante, je ne vous raconte pas les notes infâmes que j’ai du inscrire au feutre rouge. Terrifiant.
…à rapprocher de :
Rien en fait. A part des nouvelles pour faire halluciner son psy, Le Tigre préfère nettement celles de Chuck Palahniuk dans A l’estomac.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce recueil via Amazon ici.