VO : Chichi no koyomi. Bon petit opus de Jiro T., rien à dire. Un homme va (enfin) retourner dans le village de son enfance pour l’enterrement de son père, et en profiter pour ressasser de vieux souvenirs à la lumière de ce que ses proches lui apprendront. Dessin et texte nickel, pour une histoire pas trop longue et séduisante.
Il était une fois…
Yoichi Yamashita vit à Tokyo et bosse dans dans le design. Trouvant toujours une excuse pour ne pas aller dans sa ville natale, Tottori, il n’a pas vraiment le choix lorsque son père y décède. Pendant la veillée funèbre alcoolisée, tous ses souvenirs d’enfance ressurgissent. Aidé par ses proches qui livrent leurs versions de leur enfance, le héros saur-t-il changer son avis sur son paternel ?
Critique du Journal de mon père
Le Tigre l’annonce, le présent post ne sera pas bien différent de Quartier lointain, du même auteur. Ça faisait également un petit bout de temps que j’avais lu ce roman, que j’ai rapidement parcouru avec le même plaisir.
L’histoire est sympathique, faite de flash backs et souvenirs lors de l’enterrement du père du narrateur. Le texte est concis et sans difficulté à lire, en moins de 250 pages on peut dire que ça passe très vite. Quant à la fin, assez surprenante et qui pourrait arracher une larme au lecteur un peu émotif.
Le dessin mérite qu’on s’y arrête. Noir et blanc, Ligne claire, détails superbes constituant parfois de vibrantes (j’aime bien cet adjectif) fresques d’un village japonais, je dirai même que le tracé dans son ensemble fait montre d’un zen bienvenu. Du pur Taniguchi. Rien à voir à ce qu’on pourrait imaginer en pensant au terme « manga ».
Bref, un ouvrage séduisant mais qui comporte de nombreux doublons et redites avec Quartier lointain. Tant qu’à lire une seule œuvre, préférez cette dernière.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’enfance comme déterminant de l’homme à venir. Le Tigre ne dévoilera point le fin mot de l’histoire, cependant ce roman peut s’analyser en un florilège de souvenirs assez difficiles vécus par le héros. Père mystérieux qu’il accuse de tous les maux, incendie détruisant la totalité du village (en particulier le salon de coiffure du père), la reconstruction difficile des biens et des âmes, imaginez la souffrance. Ces petits traumatismes ont alors façonné le narrateur : reproduisant parfois le schéma de ses parents, air bien tristounet, secret sans s’en rendre compte, le lecteur comprendra mieux pourquoi le héros est ainsi.
La forme de l’ouvrage. J’en parle dans les thèmes, question d’équilibre. Il faut avouer que l’objet qu’on achète atteint des sommets de beauté : couverture solide et cartonnée, marque page en ruban rouge comme si on tenait le code civil entre ses mains, c’est indéniablement un bel objet à offrir. Mêler qualité digne de la pléiade et auteur mangaka de renom, chapeau. Hélas, difficile de trimbaler dans son petit sac la chose. Plutôt à lire au coin du feu, sur son fauteuil Louis XVI.
…à rapprocher de :
– Quartier lointain est de la même veine. Au point de ne plus savoir différencier les deux quelques années après (ça se ressent dans les deux posts non ?).
– Taniguchi s’est également essayé au western avec Sky Hawk, et le résultat fut, à mon sens, fort décevant.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce manga en ligne ici.
Ping : DodécaTora, Chap.BP : 12 oeuvres clin d’oeil pour le peau-père | Quand Le Tigre Lit
Ping : DodécaTora, Chap.GM : 12 BD que grand-mère aimera | Quand Le Tigre Lit
Ping : Jiro Taniguchi – Quartier lointain | Quand Le Tigre Lit